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 [Prison de Sappho] Chroniques d'une captivité

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Shin
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Shin
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Message[Prison de Sappho] Chroniques d'une captivité - Page 2 EmptySam 5 Mar 2011 - 0:12

(HeartBreaker - Led Zeppelin)
[Je n'écouterai plus cette chanson de la même façon.]

Et l'elfe noir s'arrêta. Ferma les yeux quelques secondes pour ne pas sombrer à nouveau. Se rappeller les raisons pour lesquelles il était là, à faire ce sale boulot plutôt qu'un autre à sa place. Il réfléchit, compta les prétextes, et se les répéta plusieurs fois. Car après une vingtaine d'heures qui se séparait de la séance précédente, la vue de son oeuvre lui était insupportable. Le souvenir de chacun de ses mouvements le révulsait. Sournois et pervers. De la langue jusqu'à ses phalanges, tout ses gestes restait graver dans sa peau, telle une obsession qui ne voulait point partir.

Il avait bien beau faire les mille pas dans sa chambre, travailler durant des heures et montrer un visage serein aux citadins. Suffisait que le drow regarde ses paumes pour se souvenir de cette chaire juvénile qu'il avait accroché comme un vieux vicelard. Qu'il porte à sa bouche eau ou nourriture pour que la vision de ses baisers et de cette langue glissante dans le coup, comme entre les lévres de la Succube s'installe. Il n'y pouvait rien. Tout l'avait dégoûté durant la journée. Surtout lui-même. Aucune envie d'agir. Tel un automate guidait par des mois de commandements, Shin avait circulé dans la Forteresse, tâchant d'accomplir ces différentes besognes. Car il le devait.

Mais son esprit était à mille lieux ailleurs, entre le dégoût de ses actes, la néfaste nostalgie d'une époque de dépravations, et un horrible désir d'aller plus loin, plus profond. Avec la Faux. Avec l'ennemi. Avec cette succube de peu de formes. Avec cette prisonnière affaiblie dont la chaire était en partie carbonisée ou déchirée. Glisser ses mains dans ses cheveux, lui arracher ses baisers, effleurer son corps et entrer dans son intimité. Des images et tant d'autres qui le perturbèrent durant toute cette maudite journée. Qui s'insinua dans chaque heure, à chaque minute. Déconcentré, il avait grande peine à se mettre au travail. Comme somnolent. Par moment, totalement lucide, par moment, dans ses pensées, dans cette prison, sur elle, coincée contre le sol ou contre le mur. Et puis une claque. Même deux car ne suffit pas à le réveiller. Il se secouait la tête pour se donner du répis. Mais cela revenait sans cesse.

Sa fée mystérieuse? Il n'osait plus la regarder en face. Il n'osait plus lui parler, de peur qu'un mauvais mot lui échappe. Il n'avait point dormi à côté d'elle, de crainte de sortir une phrase malencontreuse en plein sommeil. Dans ses rêves d'ailleurs, là où personne ne le verrait, son esprit s'empressa de revenir dans les cachots. Là-bas, il pouvait tout faire d'elle. Elle ne rechignait point. Elle aimait cela. Que ce soit les coups de reins les plus dures au cheveux arrachés par la force. En succube, elle appliquait une certaine ferveur à jouir. Puis, lorsque la scène insouciante fut trop intense pour l'elfe noir, il se réveilla. En sueur, enfermé dans son bureau.

Quelques secondes plus tard, il réalisait ce qu'il venait de rêver et se remémora ce qu'il avait fait. FAIT bon sang! Effondré sur lui-même, dans l'obscurité, des larmes commençait à couler le long de ses yeux. Par un puissant regret. En réalisant qu'il allait vivre de longues années avant que ce souvenir ne le hante plus. Il craqua. Il hurla. La tête posé contre le bois de son office, il se mit à mordre la table. Et continuer à crier dans un grondement sourd. Dans cette grotte, la porte fermée, personne ne l'entendrait....l'espérait-il.

Il ne sut quand sortir. Et si les personnes qui allait le croiser verrait sur son visage sa culpabilité? Et si dans sa démarche, son attitude, on observait une certaine faiblesse qui ne le caractérisait pas? Et si à l'instant même, il était déjà mort de l'intérieur? Obligé de vivre comme une ombre, dans la tourmente du passé. Il n'était point ainsi. Il ne se laissait pas dominer par ces pensées négatives! Il agissait toujours portée par une vive énergie! Il se comportait en véritable guerrier, chef, maître, amis. Il était Shin, bordel! L'homme inébranlable pardi! Mais il ne put en être. Il ne pourrait plus l'être, songea-t-il. Rongé par le doute, la colère monta en lui. Une profonde colère avec lui-même. Une amertume avec laquelle il allait devoir se montrer aujourd'hui. Il reporta le plus possible la troisième séance, la troisième seulement...

N'était-il point entrain d'avouer une certaine défaite face à la succube? Cette démence qui s'immisçait à chaque coin, ce désir assourdissant, presque obsessionnel de revoir la prisonnière et de la sentir sous ses doigts, d'être entre ses cuisses. Chaque pas, chaque seconde qui le rapprochait de l'instant fatidique, était un véritable supplice. Lorsqu'il arriva dans ce couloir qui le menait au cachot, c'était comme si le temps allait au ralenti. La gorge nouée, il mit tout l'effort possible à respirer, à être en paix avec lui-même. A se dire que si il ne laissait pas cette tâche, c'est parce qu'il en avait env...parce que tout ce qu'il avait affronté au cours de la journée, il ne pouvait le faire subir à un autre élementaliste. Le supplice d'être le maudit bourreau. Un rôle dont il mesurait les conséquences de plus en plus. Comme si l'ancien démon qu'il était avait oublié ce que tout ceci était pour le coupable. Comme si, il était devenu une autre personne depuis tout ce temps, et il ne pouvait être aussi indifférent qu'à l'époque. Comme si, il avait une conscience désormais.

Et c'était tout un travail intérieur qu'il fournissait pour ne pas être lâche. Pour ne pas confier à un autre cette séance, et fuir, fuir loin. Peut-être rentrer dans sa chambre, prendre Lya et lui faire l'amour avec férocité. Peut-être enfin sortir de ces souterrains, partir du continent. Loin, Loin, loin...de tout cela. Mais l'elfe noir se souvint qu'il n'était pas comme ça. Et que, quoique ce soit, il allait affronter la tempête.

Mais lorsqu'il vint à regarder ce corps faible et torturé par ces soins, ce trou béant à la place de l'oeil. Il dut fermer les yeux et se répétait tout son laïus, deux, trois, quatre fois.


"Ne pas partir, ne pas partir, ne pas partir, ne pas partir, ne pas partir..." murmura-t-il dans un brouillon de parole, à peine écoutable.

Et lorsqu'il rouvrit les yeux, son esprit était comme anesthésié.

DING! DING! DING! La séance est ouverte!

Il s'approcha d'elle. Il l'observa attentivement. Il avait préparé quelques petits trucs passionnant pour cette fois-ci. La dernière fois l'avait d'ailleurs fortement inspiré.


"Bonjour Mademoiselle..."

Un claquement métalleux et la main se libéra de ses chaînes. Sa gorge se serra lorsque les doigts y parvinrent. Après l'instant de surprise, il se laissa étrangement faire quelques secondes. Mais lorsqu'il commença à suffoquer, l'elfe noir porta sa main avec poigne à la poignée du bras étrangleur.

"Tu as pris ton pied?"

Sans attendre de réponse, il retourna avec force le bras sur lui-même, fit péter les articulations de l'épaule sous le choc, ramena le bras vers lui en entraînant la succube dans l'élan, et avec un puissant gauche, lui explosa la machoîre, puis lâcha son emprise pour porter sa droite en plein dans les côtes, avec toute la force qu'il possédait. Enfin presque, sinon elle serait morte sur le coup. Libéré d'une chaîne, le corps de la succube partit en arrière et commença à vaciller sur le bras encore enchaîné. L'elfe noir quand à lui, se retourna et ferma la porte. La congela carrément. Furieux, il n'était même plus lui-même. Tel une bête, il sauta sur la succube. Lui décocha deux-trois poings dans le ventre. Puis un encore au visage. Il se saisit d'ailleurs du menton. Puis il plongea sans roulement de tambour ses lèvres dans les siennes. Sans gants, un baiser violent et froid. Même pas plaisant pour Shin.

Il relâcha sa prise et balançant la tête vers l'arrière. Il s'agenouilla et libéra les pieds de leurs chaînes. Ensuite, il la prit par le bras cassé et l'entraîna derrière un buisson vers le mur contre lequel il la plaqua...sur le ventre. D'une main, il souleva la frêle jambe gauche par la fesse et de l'autre, il maintenait son cou contre la paroi rocheuse. Avec ses dents, il mordilla l'oreille. Puis dans le même temps, il relacha le cou pour la prendre par les cheveux, tirant le visage en arrière. Le drow la souleva de plusieurs dizaines de centimètres au dessus du sol.

Et il la violenta. Sans prendre de pincettes, à chaque avance, c'était tout son corps qui frappait la prisonnière contre le mur, sa main empêchant que le visage s'écrase contre celui-ci. A chaque recul, c'était un peu plus une marge entre la paroi et la succube qu'il allait irrémédiablement supprimer à l'avance. Sa tête, légèrement penchée, tantôt embrassait sa nuque, tantôt la mordillait. De la glace s'était formé sur son corps, par instinct, pour éviter une seconde révolte. Et il soulevait la jambe de plus en plus haut, défiant la souplesse du petit corps. Au fil des secondes, c'était de plus en profond et de plus en plus violent. Cela dura une minute, peut-être deux, il ne le savait plus. Lorsque la fin s'approcha, tout en lui se mit à vibrer et sa respiration se fit haletante. Pour ne pas crier sous la marée qui montait, il enfonça ses canines dans l'épaule gauche.


"Contente?"

Quand il eut finit, il jeta le corps vers le centre et celui-ci, accroché au plafond par la chaîne au poignée, se mit à suspendre. Il prit le temps de remettre son pantalon et sa cape par dessus. Il regarda les traces de sang mouillé par la sueur qui jaillissait sur le mur encore frais du viol qu'il venait de commettre.

*ET MERDE!*



Dernière édition par Shin le Dim 6 Mar 2011 - 19:10, édité 1 fois
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Sappho
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Message[Prison de Sappho] Chroniques d'une captivité - Page 2 EmptySam 5 Mar 2011 - 14:28

Stop! ~ Silence
[J'écouterai toujours cette musique de la même manière... ]


On définit la jouissance comme un plaisir, une sensation qui irradie dans tout le corps et qui procure une allégresse, une joie, un sentiment de plénitude difficile à définir. Pourtant, quand on jouit, on le sait, alors même qu'on est incapable de le définir mieux. Faux savait quand elle jouissait, que ce soit de plaisirs charnels ou en torturant un bel adonis. Elle le savait, consciemment. Et là... cette gorge palpitante sous ses doigts, sous ses ongles... elle en jouissait. Elle sentait monter en elle cette insidieuse joie à mesure qu'elle compressait les vaisseaux. Et il se laissa faire au début... La surprise ? Elle aurait donc une chance ? Elle pressa plus fort et crut mourir de bonheur.

Si seulement.

Dans un silence ponctué de piaillements plaintifs et de craquements sinistres, avec la mesure d'un métronome parfaitement réglé, il la remit à sa place, brisant la jouissance et l'espoir illusoire. Ainsi que l'articulation et les os. De son épaule droite partit une douleur si puissante qu'elle eclipsa presque les suivante, les coups au ventre et celui au visage. Déboitée, pendante. Elle lançait quelques cris pitoyables par ci par là. Il lui attrapa la machoire. Il força ses lèvres de sa langue. Elle ne savait pas si elle pouvait y prendre plaisir ou pas. Même une succube pouvait donc hésiter à prendre son pied, comme il disait ? Pourtant, la tentation était grande... Était-ce donc si malsain de recevoir à la fois plaisir et souffrance par les mêmes mains, la même bouche ? Était-ce trop, même pour un être aussi noir ? Y avait-il une limite à la perversion de l'âme et du corps ?

Non.

Car elle ne le niera pas, malgré la violence du baiser froid et forcé, elle y prit un plaisir non dissimulé. Même si viennent ensuite des coups d'une force qui la laissèrent pantoise. Vibrante sous la puissance qui s'était abattu sur elle, sous le tintement des chaînes, son bras droit pendant mollement, elle attendait la suite. Qu'allait-il ... faire ? Elle l'entendit lui libérer les pieds. Que ... Il la tira par le bras jusqu'à un mur. Il plaqua son corps contre la pierre froide, son bras gauche tiraillé par la chaîne. Elle ne savait pas si elle devait avoir peur, en vérité, elle avait si mal qu'elle n'y pensa pas immédiatement.. Il la saisit par les cheveux et la fit cabrer son dos. Ce ne fut qu'alors qu'elle comprit ce qu'il comptait faire. Réalité. Flash. Il lui saisit la jambe et ... Sappho Sappho... tu pensais qu'il y avait une limite à la perversion d'un élémentaliste ? Que seuls les démons pouvaient atteindre pareilles ténèbres ? Découvre donc à quel point il peut aller, jusqu'où il peut te souiller. Il peut se souiller.

Loin.

En elle, en lui. Douleur mais douceur ? Non plus. Souffrance et silence, cris étouffés, gémissements de plaisirs et de douleurs mêlés. Quant à savoir de qui entre ces deux sensations avait l'avantage, même elle ne le savait. Elle ne pouvait empêcher son corps de réagir, ni la jouissance de monter. Même la haine viscérale, même son bras déboité, les brûlures, son oeil énucléé, le tiraillement de sa jambe qu'il levait... même tout ceci ajoutés, elle ne pouvait cacher qu'elle prenait son pied. Vraiment, violemment. Et dans le même temps, la honte, la haine déferlaient sur elle. Non ... pas la honte... juste la haine et le dégoût. Étrange mélange de sentiments contraires en son sein. À la fois l'envie irrépréssible que ça ne s'arrête pas et la volonté froide de l'éviscérer sur le champ. Oui oui oui... de le voir baigner dans une marée de sang, de lui rendre ce qu'il lui fait... Encore et encore, les images tournaient dans sa tête. Encore et encore... Elle n'avait plus pied, dans tout les sens du terme, et à chaque fois qu'il la plaquait contre le mur, retenant son visage, à chaque fois qu'il mordillait ou embrassait sa nuque, elle lâchait un pauvre et faible cri, censé lui barrer la route...

Stop.

Les canines s'enfonçant dans sa chair la ramenèrent à la réalité. Il se retira et la jeta au centre de la pièce, retenue par la chaîne à son poignet.. Elle vacilla un instant, essaya de poser ses pieds au sol. Elle n'arrivait à tenir son dos, alourdi par le poids mort qu'était son bras sorti de l'articulation. Contente... ? Elle haletait, tout juste aux portes de la jouissance tremblante qui avait pris son bourreau. Elle frissonna. Elle hésita à répondre, perdue qu'elle était dans sa douleur. Puis elle ouvrit la bouche.


" ahahah....ahahAHAHAHAHahahaha ! " elle balança sa tête sur le côté pendant, en arrière, désarticulée. " ... Vermiceau... " elle gémit, douleur incidieuse se partageant son corps, en son intimité et son épaule, parcourant sa cage thoracique et son ventre, sa machoire, son visage. " ... Vermiceau mon vermiceau... " Elle passa une langue sèche sur ses lèvres abîmées, alors que des sanglots se glissaient entre ses mots, sans pourtant qu'une larme ne s'y imisce. " ... tu te sens mieux maintenant ?! "

Elle cracha au sol. Démon. Qu'il aille brûler sous les yeux de ses protégés. Si elle avait pu pleurer, peut-être se serait-elle laissée aller à quelques larmes. Non, en fait, elle n'avait même pas envie de verser la moindre goutte. Elle ne savait pas si elle devait se sentir sale ou vomir, ou encore tenter de se suicider. Elle n'avait aucune idée de comment réagir à ce "viol". Peut-on seulement user de ce mot pour une succube ?! Voilà son malaise. Sappho vit dans l'orgie, l'excès et le sang. Elle pensait que les élémentalistes, mis à part les traitres, ne pouvaient pas supporter un être aussi abject, même simplement la toucher. Et lui... lui... il avait fait plus que la toucher ou l'attoucher. Il n'y avait plus ici de mots comme "pardon" ou "crime". C'était de l'ordre du blasphème. C'était... elle n'arrivait pas à penser logiquement. Lentement, elle tenta de se tenir sur ses deux jambes et de se redresser. Elle ne pensait pas que son corps était déjà si faible. Ses jambes étaient parcourues de spasmes, dus à la violence et à la douleur qui les traversaient. Ce n'était pas ça qui anéantirait son esprit. Non. Mais...

... elle était ébranlée à un point qu'elle n'imaginait pas. Une brèche venait de s'ouvrir entre elle et lui. Une bouche béante qui aspirait la raison, qui rendait fou, qui nous montrait tel qu'on était. Un miroir de nos âmes, qui se reflétent l'une dans l'autre, dans toute leur saleté, leur lâcheté, leur immondice... Âme contre âme, rapport de force entre les corps, nous lutterons à âmes égales. Et si ton corps violente le mien, que tu comptes y marquer ton territoire, te l'approprier, que tu comptes manipuler son esprit, sa volonté... Alors commence par suivre le chemin que tu viens d'ouvrir. Sinon, si ton âme n'est pas assez forte pour supporter les délices qui se mêlent aux vices, alors abandonne tout espoir et laisse moi mourir. Voilà, voilà ce que Sappho, debout mais tremblante, face à la porte gelée, dos à son tortionnaire, semble dire ou vouloir dire. Au lieu de cela, elle lance, tout simplement, la voix brisée mais étrangement calme, presque indifférente et froide... Elle tremble un peu sur le début et difficile de passer à côté des tremblements qui continuent de parcourir son corps. Le froid, l'après-coup, la douleur... la peur.


" ... tu es faible. "
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