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 Mangez, oui, mais bougez !

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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptySam 30 Oct 2010 - 11:34

Il ressemblait à s’y méprendre à un demi-géant. Valérian passa l’arche du marché en inclinant la tête vers l’avant, par peur de se heurter, même si cette dernière fut loin de pouvoir le blesser. Ses cheveux frôlèrent les grigris des démons suspendus à l’entrée de la caverne. Nerveux (on ne savait jamais trop quel genre de remèdes à la superstition ces créatures pouvaient trouver), il se frotta la tête. La dernière fois qu’il était venu, il avait retrouvé accroché à sa queue de cheval, une patte de louve suintante que les mouches avaient commencé à grignoter de part et d’autres. Bizarre d’ailleurs qu’il n’ait pas senti cette abomination crevée s’agripper à sa chevelure, mais bon, contre qui s’énerver ? S’agiter tout seul dans le vide en criant des grossièretés lui aurait attiré les foudres des gardiens, rien de plus.

Il tirait derrière lui une lourde brouette remplies de cagettes en bois qui débordait de marchandises. Citrouilles, carottes, salades, navets et choux allaient trouver acquéreur rapidement. Et puis, avec le nouvel endroit qu’il s’était déniché pour installer son stand, même les sorcières venaient s’approvisionner chez lui. Après avoir fait le ménage autour de son petit lopin de terre, le migigue s’entêtait à conserver rats morts et corbeaux agonisants dans une boîte en métal. Il y avait aussi ces horribles champignons puants qui s’évertuaient à altérer ses récoltes, point de bien ne lui en fasse, il arrondissait ses fins de mois de manière grassouillette. Rien n’était bon à jeter avec les démons, à bon entendeur.

Sous l’arche de pierre aux lumières étranges, il déploya étal et cagettes à l’angle d’une boutique de chiffons. Le propriétaire n’entretenait pas la boutique, comme la plupart de ceux qui avaient ouvert un commerce. Derrière les vitres encrassées, des piles de pantalons en lin, coton et cuir s’occupaient de prendre la poussière et de dissimuler les faibles lueurs des plafonniers dégoulinants de cire. Pourtant, les affaires semblaient bien marcher pour le vieil homme aux yeux de sang et à la peau pleine d’écailles vertes. Les clients se succédaient en repartant toujours avec des sacs bien remplis. Ces dames trouvaient même leur bonheur et affichaient déjà leurs trouvailles à peine le pas de la porte franchi.

Prenons cette succube par exemple. Wanda, de son nom. Elle perce sa robe légère avec une lourde broche verte et orange (si ses yeux ne l’avaient pas plus piqué, ça aurait pu trouver l’appellation de coquet) faite de plumes, perles et rubans. Son sac de papier se tord douloureusement sous le poids des dizaines de robes et autres fanfreluches achetées. Elle fait un clin d’œil à Valérian qui sourit distraitement en déboutonnant (mine de rien, on ne sait jamais) une nacre supplémentaire à sa chemise. Il la voit toutes les semaines ici. Et puis, elle ne se laisse pas impressionner par le bon bougre qu’il est, ni ses répliques qui sont un peu brutales (carrément déplacées). Pis, elle rit aux éclats à chaque maladresse du vampire, laissant apparaître une nuée de dents blanches et fines d’un alignement parfait. Le tout, en décochant au paysan de lourdes œillades suggestives. Il la hèle sans hésiter :


« Wanda, beauté ! J’espère que tu n’as pas payé ça, même le Roi des Aveugles a interdit des couleurs aussi laides dans ses quartiers.

- Valérian, mon tendre, si c’était pour passer la nuit à cheval sur tes cuisses, je mettrais la dorée. Celle dont tu m’as complimenté les mérites.

- Et qui est l’heureux élu ?
S’enquiert-il en se renfrognant.

- Qui sait ? Je participe à l’Envolée ce soir. Je n’avais pas encore de costume adéquat pour l’occasion.
»



Valérian acquiesça, comme soulagé. L’Envolée était une fête démoniaque appréciée de tous les mangeurs d’élémentalistes. Une fois par an, les détenteurs d’esclaves relâchent une proie convoitée de leur collection (et avec la victoire des démons, la récolte était bonne cette année) dans les rues ou les champs. On leur fait croire à leur liberté et forcément, ces imbéciles d’esclaves (qui y croient comme à la parole divine de la Protectrice) s’enfuient à toutes jambes. Des démons chronomètrent alors six minutes et des ‘’athlètes’’ (les ‘’coureurs’’) partent à la chasse. Le but du jeu, c’est d’en ramener le plus possible vivants sur le point de départ. Ceux qui réussissent à reprendre la clé des champs sont abandonnés, tandis que les capturés sont alors torturés en place publique puis jetés morts à la foule. La grande majorité du public étant de gros consommateurs de viande fraîche, il ne reste que des os au bout de quelques minutes à peine. S’en suit ensuite une beuverie générale qui termine presque chaque année en orgie avec les incubes et les succubes présents pour l’occasion.
Qui dit fête, dit costume et qui dit compétition, dit paris. Afin d’encourager les coureurs, chaque démon est libre de se vêtir aux couleurs de son favori. Ceux qui portent les blasons du gagnant se voient offrir toutes boissons consommées. Que l’on parle de sang, de liquide rachidien et d’urine (ah oui, on avait failli oublier : ou d’alcool !).
Autant dire que ce n’était pas ce soir qu’il partagerait un moment privilégié avec l’appétissante Wanda. Cette dernière allait être (à son plus grand plaisir mais au plus grand damne du vampire) un brin occupée…


« J’avais presque oublié que c’était ce soir. Mais j’ai une chambre à l’Auberge des Cents Âmes pour cette nuit, je pourrais t’y accompagner. Qui soutiens-tu ?

- Zemekdän, un troll éleveur de dragons. Il est presque aussi bien bâtit que toi.

- Oh !
(dit-il en gonflant la poitrine, fier) Alors il a toutes ses chances.

- Parfait, alors n’oublie pas le vert et le orange et rendez-vous devant chez moi au coucher du soleil.
»


La succube lui fait un signe de la main et s’éloigne. Mais Valérian a du mal à se réjouir. Même si au fond, il sera de la fête, il sait qu’il aura une mission tout autre de se perdre dans les bras de Wanda et de scander le nom de son favori en buvant plus de sang et de cognac que de raisonnable. Et s’il a loué une chambre pile au moment de la fête, ce n’est ni de la chance, ni même du hasard.

Lorsque les élémentalistes ont perdu la guerre, Valérian les a tous vu se ruer en dehors des portes de la cité. Blessés, apeurés, ils puaient le sang à des kilomètres à la ronde. Les narines excitées, l’immense (de taille !) vampire s’était rué hors des sentiers de ses cultures pour voir ce qui s’y passait. Par centaines, ceux qui avaient toujours trouvé refuge à Elament partaient. Des cris, des pleurs, des gémissements comme seul écho à l’image apocalyptique de la cité, au loin, en feu. Même si le buveur de sang n’a pu s’empêcher d’aller percer quelques carotides, il s’est vite retrouvé avec un énorme problème sur les bras… Si les élémentalistes reprenaient le contrôles des terres environnantes, le feu-migigue allait perdre le seul endroit au monde qui lui assurait un minimum de revenus, son foyer, sa ferme et surtout (parce que là, il ne fallait pas déconner) sa sainte tranquillité. Fini les courses à capturer de l’élémentaliste en promenade, fini les champs occupés par les copains aux yeux rouges et aux vices sympathiques, il était désormais entouré par cette fichue communauté d’ensorceleurs de pacotille qui cherchait à le bouter hors de leurs nouvelles terres. Mais voilà ça faisait plus de cent ans que le vampire était installé ici, hors de question de bouger, de plaquer ce qu’il avait toujours préféré : le radis, la betterave et la tomate en graines.
Une nuit, ces ingrats avaient encerclés la ferme et lui avait sommé de se rendre. Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Après en avoir empilé deux ou trois à coup de buche, ils avaient cependant fini par le coincer en le menaçant avec des lames en argent pur. Valérian avait protesté, puis conclu un marché en échange de son autonomie au cœur des nouvelles terres élémentalistes : il faisait sortir le maximum d’élémentalistes piégés au cœur de la cité contre sa tranquillité. Marché conclu !

Même s’il se sifflait en douce un esclave ou deux (hey ! il ne se sert que dans les agonisants !) pour se sustenter, il avait décidé d’honorer sa nouvelle dette (pas juste quand même) et de ramener le maximum d’imbéciles coincés là-bas.
Alors à l’approche de l’Envolée, il s’était dit que ça allait être un massacre. L’occasion de faire passer aussi trois quatre (qui dit mieux) esclaves d’un coup et de s’assurer un mois ou plus sans que les élémentalistes viennent lui demander des comptes. Et puis de faire un stock de sang. Chut. Si, chut.

Valérian vida nerveusement ses poches. Il fit tomber un petit couteau (on aurait dit une épée pour nain, c’était presque mignon) qu’il avait trouvé à l’auberge la nuit précédente. Il ne savait pas à quoi ni à qui elle avait servi, mais la revendre lui avait paru une idée lumineuse. Perdu dans ses pensées, il frotta la lame gravée dans une sorte d’elfique moins élégant. Il joua avec quelques secondes avant de la poser face à lui, sur les pommes rouges. Cela aurait fait un excellent couteau à éplucher les légumes.
Quel était le pigeon qui voudrait de ce truc minuscule ?

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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptySam 30 Oct 2010 - 18:04

La fée n’avait pas de problème de hauteur dans la caverne qu’investissait le marché. Du haut de son mètre soixante généreux, elle scrutait les pierres phosphorescentes du plafond, restant aux basques de Saisei qui la sortait pour la première fois. Ce dernier lui grommela de ne pas s’éloigner avant de rentrer dans un commerce aux allures apocalyptiques. Vitres brisées avec un reste de sang séché, porte inexistante, poussière et graisse collées sur le reste de carreau encore debout… ‘’Le meilleur forgeron de la ville’’ scandait un écriteau. Ha ? Il n’était cependant pas un fin polisseur de verre. A quoi bon, tous les anciens commerces chatoyants de la cité avaient fini en bien piteux état, même si la mémoire de la fée ne lui permettait pas de s’en rendre compte.

Elle pivota sur elle-même pour scruter les étalages. Le berseker lui avait donné un panier en osier pour faire les courses. Le garde-manger était on ne peut plus vide. Elle serra dans son petit poing sa bourse emplie de pièces d’argent pour l’occasion. Entre ses mèches auburn, dissimulées sous une cape aux bords renforcés de poils de loup blanc, son visage n’était presque pas visible. Elle n’avait pas grande crainte à se faire, personne ne la regardait.


Elle s’avança dans les allées graveleuses en évitant à plusieurs reprises de se faire percuter de plein fouet par les démons qui courraient presque. Soudain, la fée croisa une femme magnifique qui arborait une broche aux couleurs chatoyantes. Cette dernière se fit siffler par plusieurs passants et répliqua par un clin d’œil. Lorsqu’elle dépassa la créature ailée, elle constata les achats alléchants qu’elle avait du faire non loin de là. Des sacs en papiers qui pendaient à ses bras faisaient leur meilleur effort pour ne pas céder sous le poids des tenues féminines et vaporeuses qui les remplissaient. Dierebel se dit alors que s’acheter quelques vêtements ne seraient pas un luxe. Depuis son arrivée à la cité, elle n’avait comme possession que cette robe verte que Saisei lui avait donnée. Elle retraça mentalement le chemin de la cliente aux cheveux de soie et traça sa route vers le centre du marché. En s’éloignant du commerce où était son maître, elle se sentit à la fois transie d’une énergie réjouissante et complètement tétanisée à l’idée que les paroles de Saisei se réalisent. Une sensation glacée contre sa nuque lui signifia qu’elle n’était pas vraiment seule, alors, sans hésitation, elle continua sa route. Elle fini par contourner un étalage de fruits et de légumes avant de trouver le magasin tant attendu. Il n’était pas attirant mais une fois le paillasson passé, elle ne se laissa pas intimider par la crasse ambiante des lieux. Rapidement, elle dégota quelques sous-vêtements, trois chemises, un pantalon et deux robes dans un coin du commerce affichant ‘’Le coin des bonnes affaires’’. Il y avait même quelques chaussures confortables qu’elle essaya. Son principal problème, c’était sa petitesse. Les pantalons lui couvraient les pieds, les chemises la dissimulaient et elle trébuchait dans les volants des robes. Le vendeur, un type peu souriant dont la peau semblait être constellée d’écailles, vint à son secours. Quand elle le surprit en train d’entrouvrir le rideau pendant qu’elle boutonnait une tunique de jersey rouge, elle serra fort contre elle le sifflet en bois en se contenant de ne pas hurler.

Elle finit par se hâter de choisir. Lorsqu’elle régla sa note, la sensation de froid s’imposa sur son avant bras, le brocanteur de chiffon regarda alors la fée étrangement, un peu de côté. Il s’empressa à son tour de lui rendre la monnaie, il se trompa même en sa faveur. Voyait-il le fantôme ? Sans un mot, il la raccompagna jusqu’à la sortie. Comme pour s’assurer qu’elle décampe bien.


L’air chargé du marché lui rappela le but ultime de sa venue : remplir les placards vides. Elle se pencha sur les cageots débordants d’un type accoudé contre le mur du magasin de chiffons. Il y a avait un avec des corbeaux morts, elle recula écœurée. D’un coup d’œil furtif, elle détaille le géant qui ne la regarde même pas. Le type est massif, imposant, ses cheveux trop longs se disputent l’air libre autour de son menton mal rasé. Il a la trentaine bien avancée mais au lieu de lui donner un air sérieux, elle lui trouve presque une allure simplette. Pas si impressionnante que ça… Pourtant il la dépasse d’au moins quatre têtes !

Soudain, face à lui, elle la voit. Son épée, juste là sur les pommes. Celle qu’elle a oubliée à l’Auberge. Elle l’avait à la ceinture lorsque les élémentalistes l’ont trouvée et puis, quand Saisei lui a demandé de mettre une robe moins abîmée que les haillons qu’elle avait, elle l’a retiré. Bêtement, sur le fauteuil de la chambre. Dans la hâte, elle l’avait laissée là. Et puis en feuilletant son livre des pierres précieuses, il y avait cette gravure : le katana de la légende amazone. Faite à partir d’un cuivre pur. Et voilà qu’elle l’avait perdu. Vivement, elle tend la main pour agripper son précieux bien…
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyLun 1 Nov 2010 - 22:43

La fée était si petite qu’un être aussi grand que Valérian n'aurait même pas du la voir rentrer dans la boutique de vêtements. Et puis les capes étaient à la mode chez les démons. Enfin… Disons que ces derniers avaient toujours prit l’habitude de se dissimuler sous de grandes capuches parce que les personnes normalement constituées mettaient moins rapidement un nom sur un visage. Surtout s’il s’agissait de celui de démon. Même s’ils étaient bons joueurs et ne craignaient rien de personne, les courses poursuites à coup de fourches et de sortilèges finissaient par les agacer.

Oui E’Dierebel était petite, pourtant, Valérian se méfiait. Il n’était pas rare que ces enfants de Satan cherchent à lui voler quelques pommes. Mine de rien, il l’avait repérée. Avec son parfum de sang frais mélangé au savon, il devina une femme sous le couvre-chef de tissu et de fourrure. Appuyé mollement contre le mur (dégueulasse) du commerce, il attendit qu’elle ressorte. Son panier disait clairement qu’elle avait l’intention de remplir son garde-manger après ses emplettes oisives. Alors, vu le (super) emplacement que le migigue s’était dégoté, il savait qu’elle jetterait au moins un coup d’œil à ses navets (façon de parler). Le regard posé vers l’horizon (vers la foule méphistophélique, quoi), il continua son petit manège et adopta un air absent lorsqu’il entendit ses bottines écraser le gravier poussiéreux de la ruelle. Le froissement de sa cape tourna autour des étalages, un moment. Il pivota alors les yeux vers sa silhouette. Elle fixait le petit couteau. Un sourire fendit son visage de vampire, dévoilant ses jolies canines à la lumière des pierres phosphorescentes du marché.
Mais elle fit quelque chose à laquelle il ne s’attendit pas… Elle s’empara du coutelet à la vitesse de la lumière. Comme prête à filer avec (oh, la vilaine !). Brusquement, Valérian se détacha du mur et agrippa le poignet de l’effronté. Eh oui, lui aussi était rapide ! Si rapide et brutal qu’en empoignant la voleuse, il l’attira sèchement sur les palettes et fit tomber (involontairement, promis ! On ne fait jamais exprès d’être un imbécile bourru. Enfin, je crois) sa capuche sur ses épaules.

Un courant électrique le parcouru. En vérité, il ne s’attendait pas à ça. Et quand il pensait ‘’ça’’, Valérian croyait avoir à faire à une naine au visage bosselé et craquelé par le temps. Pas à une femme aux yeux de biche, à la peau fine et blanche et aux lèvres charnues comme la pulpe des oranges. Il se raidit, comme pétrifié. Elle était sublime. Il ne savait pas de quelle espèce elle était, mais elle était belle. Petite, mais avec la grandeur des démones les plus froides. Rarement, il avait vu des femmes avec ce charme étrange. Il scruta ses boucles brunes caresser son coup fragile et rêva un instant d’y plonger ses canines… Une voleuse aussi belle devait avoir le goût des filles de la Plaine des Intouchables. Et son parfum…

Le vampire desserra l’étau autour du poignet de la jeune femme en reprenant doucement l’épée (eh, on est pas des brutes quand même - bon, ok, si). Et puis quitte à ce que Wanda soit occupée toute la nuit, il avait peut-être trouvé une compagnie agréable pour la nuit. Il prit une voix grave (il fait la grosse voix) pour s’adresser à la brunette :

« Il coûte trois cents cuivres. Et on ne touche pas à la marchandise sans mon accord ! »

Alors là, il était pitoyable. Il n’allait quand même pas se laisser impressionner par un mètre soixante avec des yeux gris comme le fer ?

« Mais je peux vous faire un prix. Elle est à vous si vous m’accompagnez à l’Envolée ce soir. »

Ah bin, dit comme ça… C’est sûr qu’elle allait craquer, hein ! Dès fois, il avait envie de se donner des gifles !...

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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMar 2 Nov 2010 - 18:20

Dierebel eut le souffle coupé lorsque le vendeur la propulsa avec sa force impressionnante sur son étal. Son poignet était douloureux, ses pieds s’agitaient dans le vide, mais elle ne broncha pas. Avait-elle fait quelque chose de mal à ce point ? Avait-elle mérité une telle violence ? Allait-elle attirer des ennuis à Saisei ? Elle couina tandis que la douleur dans son poignet remontait le long de son coude. Son estomac était écrasé sur l’angle d’une palette, elle avait le souffle court.

Elle redressa la tête pour supplier cette brute épaisse de le lâcher. C’est à ce moment qu’elle s’aperçu que l’air mal à l’aise, il la détaillait avec un drôle d’air. Il semblait interdit. Elle se rendit compte que sa cachette de tissu s’était écroulée sur ses épaules, comme un mystère s’effondre. Elle gigota pour se libérer et il la laissa libre en reprenant le petit sabre entre ses doigts. Outrée, gênée, ne comprenant pas ce qui se passait ni s’il allait se mettre à hurler au scandale, Dierebel baissa la tête en se recouvrant de sa capuche. La nervosité et la sensation désagréable d’être une enfant prise en flagrant délit faisait trembler ses doigts. Elle chercha Saisei du regard.

Le vendeur brisa le silence :

« Il coûte trois cents cuivres. Et on ne touche pas à la marchandise sans mon accord ! »

Elle se raidit, une sensation glacée parcouru son dos. Isaac essayait-il de la pousser ? La secouer ? De l’avertir ? La brise disparut soudainement, laissant dans les pupilles de Dierebel une empreinte noire. Ses yeux s’étaient en un instant recouverts d’une couleur pétrole profonde. Elle grinça des dents et scruta Valérian en biais, pour ne pas qu’il remarque le changement dans son regard.

« Mais je peux vous faire un prix. Elle est à vous si vous m’accompagnez à l’Envolée ce soir. »

La fée eu un sursaut. Elle se demanda s’il était sérieux. Etait-il un esclave lui aussi ? Et puis, bien qu’elle ait entendu parler de l’Envolée, Saisei n’avait pas voulu lui en dire plus. En tout cas, elle avait interdiction formelle de le quitter d’une semelle dès la nuit tombée. Et puis c’était quoi cette histoire de prix ? Ce n’était encore pas un de ces numéros qui le prenait pour une prostituée quand même ? Non, ça y est, elle avait compris… Il la prenait pour une démone. Et cela la fit rire intérieurement… Elle allait bien s’amuser.

« Est-ce que vous êtes sérieux ? Non, vraiment ? »

Elle prit une pomme dans sa main et lui lança au visage… Bien que le type fasse trois têtes de plus que lui, il se comportait comme un goujat. Après tout, elle ne risquait pas grand-chose s’il s’énervait, Saisei n’était pas loin. Sa voix s’éleva :

« Vous êtes un pervers, c’est ça ? Et puis, je ne vois pas pourquoi je devrais payer pour une épée qui est mienne ! Donnez-la-moi immédiatement… Sinon vous aurez des ennuis. »

Dierebel prit un air hautain et tendit la main. Elle se concentra pour prendre un air sérieux et dissiper les craintes qu’il comprenne qu’elle n’était qu’esclave.


[HJ : TOP TOP TOP : Pas terminé, je termine ce soir, ne touche à rien si tu passes, pas le temps d'enregistrer mon post sur Works - ordi en restauration. Bises ;-)]
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyJeu 4 Nov 2010 - 11:35

Dierebel eut le souffle coupé lorsque le vendeur la propulsa avec sa force impressionnante sur son étal. Son poignet était douloureux, ses pieds s’agitaient dans le vide, mais elle ne broncha pas. Avait-elle fait quelque chose de mal à ce point ? Avait-elle mérité une telle violence ? Allait-elle attirer des ennuis à Saisei ? Elle couina tandis que la douleur dans son poignet remontait le long de son coude. Son estomac était écrasé sur l’angle d’une palette, elle avait le souffle court.

Elle redressa la tête pour supplier cette brute épaisse de le lâcher. C’est à ce moment qu’elle s’aperçu que l’air mal à l’aise, il la détaillait avec un drôle d’air. Il semblait interdit. Elle se rendit compte que sa cachette de tissu s’était écroulée sur ses épaules, comme un mystère s’effondre. Elle gigota pour se libérer et il la laissa libre en reprenant le petit sabre entre ses doigts. Outrée, gênée, ne comprenant pas ce qui se passait ni s’il allait se mettre à hurler au scandale, Dierebel baissa la tête en se recouvrant de sa capuche. La nervosité et la sensation désagréable d’être une enfant prise en flagrant délit faisait trembler ses doigts. Elle chercha Saisei du regard.

Le vendeur brisa le silence :

« Il coûte trois cents cuivres. Et on ne touche pas à la marchandise sans mon accord ! »

Elle se raidit, une sensation glacée parcouru son dos. Isaac essayait-il de la pousser ? La secouer ? De l’avertir ? La brise disparut soudainement, laissant dans les pupilles de Dierebel une empreinte noire. Ses yeux s’étaient en un instant recouverts d’une couleur pétrole profonde. Elle grinça des dents et scruta Valérian en biais, pour ne pas qu’il remarque le changement dans son regard.

« Mais je peux vous faire un prix. Elle est à vous si vous m’accompagnez à l’Envolée ce soir. »

La fée eu un sursaut. Elle se demanda s’il était sérieux. Etait-il un esclave lui aussi ? Et puis, bien qu’elle ait entendu parler de l’Envolée, Saisei n’avait pas voulu lui en dire plus. En tout cas, elle avait interdiction formelle de le quitter d’une semelle dès la nuit tombée. Et puis c’était quoi cette histoire de prix ? Ce n’était encore pas un de ces numéros qui le prenait pour une prostituée quand même ? Non, ça y est, elle avait compris… Il la prenait pour une démone. Et cela la fit rire intérieurement… Elle allait bien s’amuser.

« Est-ce que vous êtes sérieux ? Non, vraiment ? »

Elle prit une pomme dans sa main et lui lança au visage… Bien que le type fasse trois têtes de plus que lui, il se comportait comme un goujat. Après tout, elle ne risquait pas grand-chose s’il s’énervait, Saisei n’était pas loin. Sa voix s’éleva :

« Vous êtes un pervers, c’est ça ? Et puis, je ne vois pas pourquoi je devrais payer pour une épée qui est mienne ! Donnez-la-moi immédiatement… Sinon vous aurez des ennuis. »

Dierebel prit un air hautain et tendit la main. Elle se concentra pour prendre un air sérieux et dissiper les craintes qu’il comprenne qu’elle n’était qu’esclave.

« Pour vous prouver ma bonne fois, je l'ai perdu à l'Auberge aux portes de la cité. Voyez ? Allez, donnez-la moi. »

La main dans le vide elle attendait que son bien lui revienne de lui-même.
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyLun 8 Nov 2010 - 17:45

Valérian sursauta. Bon certes, il n’avait pas été très fin sur le coup là, mais s’il s’attendait à se recevoir une pomme en pleine poire ! Gauche comme il était, il essaya bien de se protéger avec le bras replié sur le visage, mais le fruit vint quand même heurter le sommet de son crâne avec violence. Heureusement que ce n’était pas la saison des tomates ou des pastèques, qui sait ce que la belle démone aurait choisi de lui balancer en plein faciès.

Belle démone, oui. En tout cas, sur le moment, elle se comportait tout comme. Et il ne serait pas venu une seule seconde à l’esprit du vampire que Dierebel ne soit, avec son minois de poupée, qu’une vulgaire esclave. Car s’il avait su, croyez bien que l’homme au sang de géant lui aurait retourné son comptoir aussitôt sur le corps ! hé, ce n’est pas parce qu’on est du côté des élémentalistes qu’on ne peut pas se fâcher contre eux et, à leur instar, voir le monde tout beau tout rose (d’ailleurs, difficile dans une cité peuplée par les démons !). en fait il s’en voulu même d’avoir manqué de tact. Valérian, crédule, venait à ses yeux de déchaîner la colère d’une très jolie démone. Orgueilleuse avec ça. Il articula même dans sa barbe quelques excuses maladroites même si la situation avait excité sa curiosité. Pour réagir comme cette démone (imposteur ailé de fait), la jolie créature devait être haut placée. Car bien que les démons qui avaient fait d’Elament leur dortoir soient des brutes sans morales ni éducation, ils ne se permettaient pas non plus de se faire des démonstrations de force à chaque altercation (pourtant, il y en avait). En résumé, il pensait l’esclave puissante démone.

Vexée, elle était en train de faire une jolie démonstration publique de son sale caractère. C’était culotté !
D’ailleurs certains les regardaient de loin. Avait-il froissé tout un groupe ? une communauté ? une fois n’était pas coutume, le fermier centenaire mettait toujours les pieds dans le plat (surtout avec les femmes !)…
Chose certaine, l’hystérique haute comme trois pommes n’était pas (au grand damne du vampire), une succube. Sa réaction ne correspondait pas à ces séductrices avides de conquêtes. Alors d’où tenait-elle cette beauté étrange ? (et ne nous dites pas que c’est un secret de famille, on veut bien être sympa mais on n’est pas complètement con non plus !)

Pendant son scandale (ben, si, quand même), la jeune femme lâcha que l’épée était sienne et qu’elle souhaitait récuperer son bien immédiatement. Et comme une petite enfant qui fait un gros caprice, elle tendit la main. Valérian haussa un sourcil. Il eut un doute sur son âge. Il réfléchit (oui, ça arrivait). Puis bêtement, se mit à rire. Parce que finalement son attitude, ses menaces, ça n’avait rien à voir avec celles des dames de la haute société démoniaque.
Pire, la menteuse venait de se trahir de par ce geste puéril et sans intérêt. Au lieu d’appeler ses larbins à la rescousse. Non, il ne la trouvait plus menaçante. Au contraire.
Et même s’il avait retrouvé le coutelet à l’auberge et que manifestement il lui appartenait réellement (qui peut appeler un canif une épée de toute manière ?), il ne fit pas mine de lui rendre. Pis encore, il se décida de jouer des nerfs de la demoiselle pour en savoir un peu plus. (coquin !)

« Bien ! bien ! J’ai compris ! Pas la peine de hurler comme une louve en chaleur un soir de pleine lune ! » répliqua t-il en se voulant cassant.

Il lança la précieuse arme en l’air en lui faisant faire un tour sur elle-même. Pour narguer le petit bout de femme qui lui faisait face.

« Je vous ai donné mon prix. Si cette épée a autant de valeur à vos yeux, vous m’accorderez que 300 cuivres sont une excellente offre, n’est-ce pas ? »

Fier, il la toisa, il n’allait pas se laisser traiter comme ça par une inconnue sans qu’elle se soit présentée à lui. L’occasion aussi d’avoir des indices sur comment la conquérir (fin, hein ?)…

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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMer 17 Nov 2010 - 20:16

Dierebel grinça des dents. Frustrée, vexée, elle s’en voulu de ne pas avoir opté pour une tactique « yeux doux ». Après tout, c’était elle qui s’y était mal prise. Le vendeur lui faisait des avances, c’était gagné ! Mais la fée n’avait pas réfléchit un instant. De stupeur, seule la colère s’était imposée à elle comme contre-attaque. Dans tout son corps s’était enlisé ce flux étrange qui ne la quittait plus depuis sa rencontre avec Simulacre Arkana. Dès lors qu’elle avait touché l’artefact, une colère sournoise prenait le dessus contre toute frustration, peur et inquiétude. Il s’enlisait en elle, donnant le pas aux hallucinations, réminiscences de son passé. Cette nouvelle force qui coulait en elle était têtue et semblait chercher à lui faire voir les secrets cachés de son âme perdue.

Elle baissa le visage vers le sol en frottant son bras encore endolori par la poigne du démon. Elle avait voulu jouer, elle avait perdu. La fée ne savait pas quel geste l’avait trahi mais l’attitude du vendeur se fit plus froide et distante. Contre toute attente il ne semblait pas touché par la colère de cette dernière .
Presque resignée, elle jeta un dernier coup d’œil à sa petite épée.

Il était hors-de-question pour elle d’accepter l’invitation de Valérian. Vu la rage de son maître lors de sa dernière fugue, il ne la laisserait jamais sortir le soir, sans lui, et en compagnie d’un démon inconnu qui de plus est ! Quant aux trois cent cuivres, elle ne les avait même pas. Et ce qui lui restait en poche était destinés à remplir le garde-manger.
Oui, décidément… elle avait bien perdu sa lame. A défaut d’être amnésique, elle aurait pu au moins se défendre.

Elle haussa les épaules, et même si elle enrageait intérieurement, elle ne voulait pas qu’il le voit ou surtout, qu’il s’en trouve satisfait. Elle pointa du doigt les petits potirons et fit juste à demi-voix :

« Combien coûte une livre de ceux là ? »

Comme si tout ce qui venait de se passer n’avait pas existé, elle continuait de faire ses emplettes. Le visage toujours dissimulé sous sa capuche, seules quelques mèches auburn qui pointaient le sol dépassaient de son couvre-chef. Bien que son attitude ne soit significative à ce propos, elle gardait espoir. Il lui suffisait de retourner sa veste au bon moment. Ce qu’elle ne tarda pas à faire.

« Hum, ce n’est pas que vous ne me plaisez pas, au contraire. » mentit-elle, « C’est juste que j’ai déjà mon chevalier servant pour ce soir et je n’aimerais pas à avoir à le contredire en tel jour de fête. »

Elle inspira brièvement avant de reprendre sur le même ton snob et hautain.

« Cette épée a juste une valeur sentimentale. Ne la vendez pas, c’est tout ce que je vous demande. J’accepte avec plaisir un rendez-vous. Qu’un bel homme comme vous soit seul m’ennuie, malheureusement, je tiens à tenir mes engagements pour ce soir. »

Elle releva le visage vers le vendeur et dit avec un ton plus chaleureux, presque provocateur.

« Que diriez-vous de m’offrir un verre, maintenant et tout de suite ? Vous jugerez vous-même de mon histoire et déciderez ou pas de me rendre l’épée. »

Elle lui fit un clin d’œil :

« Qu’en pensez-vous … ? Quel est votre nom à propos ? »

Elle prenait le risque.
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMer 1 Déc 2010 - 20:03

Est-ce qu’il rêvait ou bien cette créature démoniaque (vraiment) était en train de chercher à le séduire ? Lui, le paysan de pacotille ? Le vendeur de légumes ? La brute qui venait de lui plier le poignet ?
Que les femmes étaient lunatiques (tant mieux) ! Avec son air tout penaud et ses pommettes soudain toutes colorées par la gêne, il n’en devinait pas moins les intentions de la belle fée. Mais l’orgueil masculin est une bien grande forteresse comparée à leur intuition… Oubliés les accrocs, le répondant de Dierebel. Flatté, il rangea l’épée (son plus bel atout pour le coup) à la ceinture et bomba le torse. Quel idiot ! Dès qu’une femme lui faisait les yeux doux, il aurait été prêt à vendre père et mère pour sombrer dans ses bras.

Il faut dire que reclus comme il était, les jolies filles ne tombaient pas du ciel. Et ce n’était pas les élémentalistes sournoises et farouches qui tomberaient sous son charme quelque peu rustique. Il retenait juste qu’il ne déplaisait pas, bien au contraire. Et ça, c’était une sacrée chance !

Après avoir demandé à un autre vendeur, quelques pas plus loin, de lui surveiller sa marchandise, il avait entraîné la fée le plus rapidement possible vers une taverne, une main insistante posée entre les deux omoplates (ou dessus. Parce que c’était quoi cette bosse dans son dos ? Enfin, il fallait forcément qu’elle ait un vice caché cette jolie naine : cellulite, dent manquante, pieds odorants, bossue ?). La chance était de son côté, il faisait fit des questions.

Ils étaient à peine installés que le bon bougre de paysan commençait déjà à laisser s’échapper un flot de paroles incessantes. Il était comme ça, intimidant, mais pas franchement méchant, imposant et brutal, mais pas timide pour un sou. Encore moins silencieux.
Sa grosse voix emplissait le bar comme un bruit sourd, se répercutant sur les bas plafonds de l’’endroit un peu glauque. Il n’y avait pas grand monde à cette heure-ci de la journée, il s’en frotta les mains : il l’avait pour lui tout seul.

« Je m’appelle Valérian, mais on m’appelle aussi Lunevaillante. Ah ! Je suis content de pouvoir enfin discuter avec quelqu’un ! Vous savez, les journées sont longues à rester là, debout, en attendant que la clientèle vienne vider mon stand. Je suis toujours enjoué à l’idée d’aller boire un bon cognac, surtout en de bonne compagnie. C’est vrai, quoi ! On s’attend rarement rarement ici, parmi les démones à trouver une femme aussi jolie et disponible que vous. Même si vous avez l’air d’avoir très mauvais caractère, ça me fait plaisir de pouvoir ouvrir le dialogue ! »

Il tendit à Dierebel une cigarette en faisant signe au barman de leur servir quelque chose sans le nommer (avec juste un claquement de doigts. En gros, je suis un habitué, tu sais ce que j’aime, mets le double pour moi et la donzelle. Lésine pas sur les doses, j’aimerais bien que ça dure un peu plus longtemps que prévu !).

« Je suis ici depuis cent ans, j’habite en dehors de la ville, près des champs. Alors forcément, je sais de quoi je parle quand je vous dis que je sais que la compagnie féminine est dure à trouver. J’ai bien essayé, mais vous comprenez, quand on est un type comme moi, les filles, elles, elles se ruent plutôt sur des hauts placés. On me dit souvent que de toute manière, je suis un célibataire endurci, mais allons donc ! Je serais ravi de trouver une petite femme pour partager mon quotidien. Et puis se serait l’occasion de faire une jolie fête et un petit voyage de noces. J’ai toujours rêvé de partir dans les îles du sud. J’ai déjà beaucoup voyagé, mais cet endroit reste un endroit privilégié pour moi, j’aimerai le voir avec quelqu’un de spécial. Mais je n’ai pas encore trouvé cette personne. »

Il prit tout juste le temps de reprendre son souffle, alluma sa cigarette et tendit l’allumette à Dierebel (oui, il s’en fichait qu’elle ne fume pas. Il avait son épée après tout !). Le serveur déposa deux verres qui ressemblaient à du bourbon face à eux deux. D’un geste de tête il le remercia et huma le parfum rapidement avant de reprendre :

« D’ailleurs en parlant de ‘’spécial’’, vous êtes naine ou bien ? Parce que je ne sais pas si on vous l’a déjà dit mais vous êtes sacrément petite !!! »

Oui, son prénom, il s’en moquait. Non, à vrai dire, il était juste maladroit. Vous ne lui en voulez pas, n’est-ce pas ?
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMer 1 Déc 2010 - 23:17

Dierebel se redressa sur son siège tandis que son menton se plaqua sur sa poitrine. Son regard gris fixa Valérian avec insistance et colère. Il ne lui avait pas laissé le choix, il l’avait poussé jusqu’ici. Elle avait besoin de cette épée, elle n’avait pas le choix, il s’en jouait. Et en plus, il se moquait d’elle. Si l’orgueil des hommes était une forteresse indomptable, la vanité de la fée n'en était pas moindre. Elle ne se souvenait pas de son passé, mais les souvenirs de son enfance étaient fermement imprégnés dans son esprit. Gravés dans sa mémoire. Sa fierté toute entière d’être une fée sombre. Unique et étrange, nocturne et sauvage, lunatique et ambitieuse. Que cet inconnu lui déballe sa vie sans la laisser articuler, passe encore. Mais sa perversité à la rabaisser plus bas que terre la choqua et ébranla cette retenue dans laquelle elle se contenait, et cela, dans le seul but de récupérer son bien. Se faire traiter de naine, c’en était trop pour elle.
Depuis le début, elle se demandait si ce démon était sérieux. Il cherchait de la compagnie ? Il n’en trouvait pas ? Il osait s’en étonner ? Avec un tel manque de tact et de délicatesse, y avait-il vraiment de quoi se poser des questions ? Se moquait-il d’elle ou sa maladresse était assez prononcée pour faire de lui un être diaboliquement intelligent (qui s’en servait à l’insu de ses victimes) ou bien terriblement idiot ?

Lui pardonner ? Plutôt mourir.

Dierebel n’aimait pas qu’on lui manque de respect. Et ses pupilles dilatées à l’extrême marquaient tout le désir meurtrier qu’elle éprouvait envers cet ignoble personnage. Elle souffla la fumée de la cigarette en direction de son visage. Cette bouffée lui fit un bien dantesque. C’était comme si cette fine langue de tabac lui avait manqué depuis son réveil… Cela apaisa une seconde à peine ses émotions débordantes de haine, elle se reprit :

« Une naine ? » répéta-t-elle hébétée. Ses sourcils se froncèrent. « Je suis une fée. Pas une créature rabotée par les pieds. Merci bien. Et vous ? Vous êtes quoi au juste ? »

Elle gesticula nerveusement sur son siège. Si elle lui laissait le temps de la parole, il reprendrait son interminable monologue de sa vie. Elle tenait à ruiner ses espoirs une bonne fois pour toute. La longue rasade d’alcool qu’elle avala d’un trait lui brûla la gorge. Elle du fermer les yeux pour ne pas régurgiter cet abominable goût qui se promena furieusement dans ses narines.
N’aurait-il pas pu lui proposer quelque chose à son goût ? Et il croyait vraiment qu’il lui plaisait… Non c’était impossible, Saïsei devait lui jouer un tour et être caché là, quelque part en guettant sa réaction…

« Je parie que vous être un troll. Votre nez est si épais et si laid que ça n’en fait aucun doute. »

Elle se voulait cassante, blessante. Lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais pour que cela passe comme une lettre à la poste, elle ponctua sa phrase d’un sourire charmeur et de quelques papillonnements de cils. Mine de rien.

Maintenant, il pouvait lui parler, lui déballer sa vie comme le vulgaire potin d’une conversation sans intérêt. Elle écoutait, notait, retenait. Que sa langue soit trop déliée était un bon point pour elle, cela lui évitait de parler de sa situation gênante. Et puis tant qu’elle récupérait son précieux petit katana, le reste n’avait plus d’importance. En fait, oui, il pouvait lui cracher au visage à partir du moment où elle pouvait partir, le plus vite possible, son bien entre les mains, retrouver le foyer de son maître et son silence, qu’elle trouva pour le coup, salutaire.
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyJeu 2 Déc 2010 - 10:51


Oh oui, comme les femmes sont lunatiques (pensa-t-il avec un demi-sourire machiavélique). Car Valérian ne put s’empêcher de feindre l’indifférence à la pique lancée par Dierebel. C’était une fée. D’où cette beauté étrange, ce regard plein d’assurance, cet affront, cette vanité étouffante. Il l’avait touchée en plein cœur. Bien sûr qu’elle était plus belle qu’une naine, bien sûr que son élégance était plus raffinée, plus imperceptible presque mais affreusement marquante.
Il s’en voulut presque de sa maladresse, mais bon, elle s’y ferait à la longue, non ? Ainsi donc il avait devant lui l’une de ces femmes fières, farouches et passionnées. Et cette bosse dans le dos ? le dessin affriolant de deux ailes de verre ? Valérian ne put s’empêcher de tomber sous le charme de cette peau nacrée, ces yeux pluie et cette fragilité paresseuse. Il adorait cette colère dans son regard, sa manière séduisante de lui déclarer la guerre.
En fait, toutes les femmes pouvaient le haïr pour son manque de tact, il les aimait toutes quand bien même. Il se serait damné pour une fée…

« Je suis migigue, une sorte de géant si vous préférez. Nous sommes deux parfaits opposés. A croire que les contraires s’attirent, hum ? »

Il ria lui-même de sa blague (non, là, Valérian, c’est franchement limite ta technique d’approche), imaginant avec délice (ok, c’est un pervers pour sûr) combien elle devait fulminer de l’intérieur avec une telle remarque. Comme si tout n’avait été que le jeu de hasard d’un rendez-vous galant.

« Enfin, j’étais migigue. On dira que je suis encore vivant parmi les morts… »


Il laissa en suspens la question de sa véritable nature et enchaîna un long discours sur la beauté des fées qu’il avait pu rencontrer au cours de ses nombreux voyages. Il lui parla de la magnificence de leur culture, des endroits enchanteresques dans lesquels elles vivaient. Il en profita aussi pour lui raconté comment jadis il avait conduit l’une d’entre elle à passer une multitude de frontières pour arriver à la cité. Et ainsi, comment il avait posé bagages depuis un siècle. Enivré par son propre discours (vous avez le droit de bailler), ses yeux brillaient à l’évocation d’un paysage, d’une langue étrangère, s voix tremblait au récit d’une aventure et ses doigts tambourinaient la table nerveusement à chaque révélation un peu plus intime mettant en évidence son émotivité extrême à chacun de ses périples.
Il s’arrêta (enfin !) pour descendre son verre cul-sec et écraser sa cigarette consumée par les vents. D’un claquement de doigts, il fit réapparaître un verre plein face à lui (merci le serveur, quand même, non ?).

Sans qu’elle ne s’en aperçoive (on pouvait toujours espérer), il venait de lui faire l’éloge flatteuse de ses sœurs de sang, de quoi faire gonfler sa vanité. Valérian cherchait non sans s’en dissimuler à séduire la jeune femme (sans blague). Il voulait lui montrer tout de même le minimum (hum) de respect et d’amour qu’il avait pour cette race rare.
Cela avait-il fonctionné ? il l’espérait. Il comptait bien rendre à Dierebel son épée et savait que du coup, il ne la reverrait pas de sitôt. Alors bien que sa maladresse légendaire avec les femmes handicapait considérablement (peut-être lui demander son prénom, non ? Bon…), il cherchait à la toucher afin qu’elle n’évite ni son regard ni son chemin à la prochaine rencontre.

« Et vous, d’où venez-vous ?comment êtes-vous arrivé à Elament ? »

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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyVen 3 Déc 2010 - 13:19

Dierebel avait vaguement entendu parler des migigues, un peuple de demi-géants qui vivaient dans les hautes montagnes. Si de premier abord la fée continua à toiser sèchement Valérian et à faire mine d’écouter en regardant impatiemment l’heure sur la grande horloge de la taverne, son attention finit par se poser sur les paroles du paysan. Son attitude hautaine commença à s’effacer petit-à-petit, au fur-et-à-mesure du long récit. Elle s’étonna qu’il apprécie autant les fées, qui, il fallait le dire, n’étaient pas les êtres les plus sociables du monde. Elle cru d’ailleurs qu’il lui racontait des mensonges, mais, il évoquait certaines choses que seul un ami des créatures ailées pouvait connaître. Il prononça même quelques mots, mal articulés, dans leur langue précieuse et sifflante. Oui, Valérian avait vraiment du voyager au-delà des frontières pour savoir toutes ces choses… Progressivement, ses muscles se détendirent. Elle courba lentement l’échine et posa son coude sur la table. Sa main vint à se poser sur son menton tandis que ses yeux ne le quittaient plus. Elle buvait ses paroles. Cela lui faisait un bien fou d’écouter quelqu’un parler de ses sœurs, de son pays, des souvenirs qu’elles gardaient encore comme la seule trace de son passé dans sa mémoire. Elle divagua, imaginant les fées se battre, flottant au travers des arbres des denses forêts de la côte est. Sans s’en apercevoir, elle soupira et esquissa un sourire distrait à l’évocation plaisante d’un combat à l’arc, d’un arbre millénaire et de la couleur si étrange de leurs ailes. Elle avait soudain cessé de regarder défiler les minutes sur la grande pendule…

Valérian pouvait la séduire, ou tout du moins tenter, Dierebel était complètement fermée à cette idée. Au fond d’elle, elle se dit tout simplement que ce voyageur aujourd’hui reconvertit dans les pommes de terre et les carottes, avait besoin de parler. Elle n’allait pas imaginer plus loin. On lui avait déjà dit ou suggéré plusieurs fois depuis son réveil que son charme ne laissait pas les hommes indifférents, mais, elle avait du mal à y croire. Son maître ne possédait pas de glaces chez lui. Aucun miroir pour la fée qui aurait tant aimé se contempler de haut en bas pour juger sur pièce des dires de ses rencontres. Elle se voyait au travers des vitres sales de la maison, dans les perturbations de l’eau d’une casserole, elle entrevoyait sa silhouette dans les vitrines noires de poussière des boutiques. Et ce qu’elle devinait, elle ne l’aimait pas vraiment. Elle se trouvait maigre, pâle, cernée. Elle avait eu plusieurs fois en rêve la réminiscence de son ancien physique. Et il aurait eu de quoi laisser songeur… Autrefois, elle était rondelette, ses formes charnues poussaient les tissus de ses vêtements et dessinaient des courbes féminines à faire pâlir les succubes. Sa peau nacrée avait un reflet de soleil, ses yeux était maquillés, son nez poudré avec élégance et soin, son cou parfumé. Ses cheveux n’avaient rien de la masse lisse et informe qu’ils avaient à présent. Elle se remémorait une masse auburn chatoyante, bouclées, qui jouait avec la brise. Comment les hommes pouvaient-ils la trouver ‘’belle’’ ? Elle l’avait été, mais il ne restait aujourd’hui que le souvenir fané d’une fée sublime.

Lorsque le migigue lui demanda comment elle était arrivé à Elament, elle eu un demi-sursaut qui l’éveilla de sa torpeur. C’était la première fois depuis une bonne semaine qu’elle entendait clairement le nom de la cité. Les démons évitaient de l’évoquer, cherchant un nouveau sobriquet à leur forteresse tout juste acquise. Elament… Elament… Ca lui disait quelque chose, ça réveillait en elle un pincement dans la tempe. Ses réponses étaient si proches, mais son esprit refusait de les atteindre ! C’était tellement frustrant ! Elament… Oui, la grande cité d’Elament. Rubis… Rubis ? Pourquoi cette pierre précieuse lui venait-elle en tête ? Elle se frotta le front avec une petite grimace. Perplexe comme jamais.

Qu’allait-elle répondre à ce démon ? Elle ne savait pas comment elle était arrivée là ? Elle n’avait que les vestiges de son arrivée. Elle savait juste qu’elle avait vécu en totale autarcie avec sa tribu jusqu’à l’adolescence et que, sa mère, chef de la tribu lui avait proposé de partir vers un lieu ou elle pourrait apprendre à maîtriser un certain don. D’ailleurs, qu’est-ce que c’était déjà ? Elle se concentra dans un ultime effort. Seules les images floues d’une jeune jeune fille qui jouait avec les fleurs lui revinrent. Elle parlait aux plantes, c’était ça non ? Non, c’était autre chose, d’assez rare et fort pour qu’elle soit obligée de quitter ses sœurs et suivre un enseignement particulier pour l’aider à gérer cette force étrange. Il fallait que ça lui revienne… Elament… Elament… Elément… Elément ??? Mais oui ! Ca y est, ça lui revenait : elle arrivait à diriger la terre fertile de ses ancêtres et faire apparaître leurs récoltes, des fleurs, des arbres. Elle avait juste à se concentrer très longtemps pour les faire apparaître !

Sa tête était un peu lourde et douloureuse, mais voilà, elle avait sa réponse. Et l’idée de mentir ne lui était pas venue, il aurait tout de suite compris, dans la complexité ambiante de ce monde, qu’elle ne lui disait pas la vérité vraie.


« Je suis venue ici pour apprendre à maîtriser les fleurs. » répondit-elle tout simplement.


Voilà, maintenant il allait savoir, comprendre. Et elle attendait patiemment qu’il reprenne son discours, le sourire aux lèvres, ne se doutant pas que c’était le pire aveu qui soit.
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyVen 3 Déc 2010 - 15:52

Valérian lui, n’eu pas seulement un demi-sursaut, il manqua carrément de tomber de son siège. Attendez, elle venait bien de lui avouer librement (le sourire aux lèvres en plus) qu’elle était une élémentaliste ? Il avait rêvé ou bien ? Elle devait se moquer de lui, tant d’insouciance ce n’était pas possible ! Il se redressa comme il pu, la main tremblante en la pointant du doigt.

« Quel est ton nom ? »

Oui, il s’était mis à la tutoyer. Parce que l’urgence venait de se déclarer si quiconque les avait entendus. En plus, si ce n'était pas une démone, comme prévu, il ne lui devait aucun respect en ces lieux. Les esclaves n’avaient pas le droit d’entrer dans les tavernes. Encore moins sans leurs maîtres. « Apprendre à maitriser les fleurs » ça voulait bien dire qu’elle était Terra ? Mais pourquoi cette manière étrange de l’annoncer, sans sourciller ? La fée était fêlée, sans aucun doute.
Il tangua sur le côté pour vérifier rapidement que la salle soit bien vide et que personne ne les observe de loin. Il se pencha ensuite au-dessus de la table pour lui dire quelque chose, avec la voix basse et le ton grave :

« Non, tais-toi ! Fais comme si tu plaisantais. » lui ordonna-t-il fermement.

Et si lui on le trouvait avec elle ? Mince, est-ce que les démons avaient le droit de fricoter avec les esclaves des autres ? Et à qui ‘’appartenait’’-elle ? Si son maître était haut-placé, il aurait probablement le droit à un bon coup d’épée en travers de la gorge ! Et elle qui faisait comme si de rien était ! Ca le tuait sur place. Les élémentalistes n’avaient vraiment pas de quoi se vanter niveau défense. Ils fonçaient toujours tête baissée vers le danger, pensant probablement que leurs pouvoirs étaient un motif de replis pour les démons. Ils avaient un peu trop confiance en eux ! Heureusement que Dierebel était tombée sur un passeur, sinon, qui sait ce qu’il serait advenu d’elle.
Il se redressa sur son siège et vida son verre d’un trait. Il les maudissait ! Fichus élémentalistes… Toujours à se mettre dans le pétrin ! Et Valérian qui n’avait rien demandé à personne, obligé de défendre la cause adverse pour garder cent ans de souvenirs, le voilà une fois de plus face à la bêtise de ces magiciens à la mords-moi-le-nœud… agacé, il soupira sèchement et lança un regard à la fée qui lui intimait de ne pas bouger (esclave tu es, esclave tu resteras).

« Raconte-moi comment tu es arrivée ici ? Et pourquoi m’as-tu dit que tu étais prise ce soir ? Ton maître te propose à l’Envolée ? Comment s’appelle-t-il d’ailleurs ? Il sait que c’est interdit de te laisser vagabonder seule ? Et merde, est-ce que tu veux mourir à te comporter de la sorte ? Tu n’as pas un minimum d’instinct de survie ? »

Il s’alluma une cigarette, en inspira une longue bouffée et repoussa violemment le paquet. Il avait cessé de la fixer, et posait désormais son regard sur le pendule. Trois quarts d’heure… Presque une heure qu’ils parlaient avant qu’il ne se rende compte que cette idiote farouche et susceptible ne soit qu’une esclave.

Qu'elle lui explique, vite. Qu'il se taille d'ici et qu'elle s'attire des problèmes, mais seule !
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Sappho
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyVen 3 Déc 2010 - 23:34

Ah... l'Envolée... Sappho ne raterait cette soirée pour rien au monde. Amusante au possible, jouissive et noyée dans l'alcool et le sang... Parfait. Ce serait sans doute l'une de ses dernières grandes et belle soirée avant son départ pour le front, alors autant en profiter. Ce serait aussi sûrement l'une de ses dernières nuits en la Sombre avant longtemps. Très longtemps. Mais ça, elle ne s'en doutait pas une seconde. Non, elle partait pour une attaque de routine, l'habitude... Pourquoi ce serait différent ? Qui a dit que ce serait différent ? Pas moi. En narratrice honnête suivant le fil de l'histoire d'une Faux, je ne peux que dire cela : on ne peut pas rester fausse indéfiniment. Vient toujours un temps où sa faute lui retombera en plein sur sa face souriante...

Mais laissons cette conclusion foireuse pour autre chose. Oui l'action. Action alors. Petite Sappho - plus si petite que cela mais soit - se promène donc, en compagnie d'une petite troupe d'incubes et de succubes de sa cour, riant à gorge déployée, Et que ça jacassait sur les joyeusetés qui les attendaient. De vrais pipelettes à la con si vous voulez mon avis. Ils se baladaient gaiement dans le Marché aux Lueurs, et les petits démons de la roture s'écartaient sur le passage. Le Général Faux n'était réputée ni pour sa patience, ni pour sa miséricorde. Alors autant rester hors de portée de sa faux. Et de Sappho tout court. C'était mieux s'ils voulaient vivre plus longtemps. Ah la petite succube s'amusait tant. Sa sucette dans le bec, elle portait une tenue bien simple : un haut enserrant sa poitrine duquel pendait un tissu soyeux qui la recouvrait jusqu'au dessus du nombril, et une jupe tout aussi soyeuse qui partait de ses hanches pour voleter autour de ses cuisses à chacun de ses pas.

Ses cheveux mi longs noirs et ébouriffés virevoltaient autour de sa nuque blanche et fine. Ses yeux pétillaient d'une malice sombre lorsqu'ils se posaient sur certains incubes. Et cette journée semblait si belle... que pouvait-il arriver ? Rien non. Au final, ils trainèrent dans les rues sans but précis à part celui d'attendre que la nuit tombe. Alors, dans un élan d'ennui, Sappho prit un mignon petit incube par la main et l'emmena à l'écart. Dans de petites ruelles. Tout en pouffant doucement, elle le guida jusqu'à une buvette assez lugubre. L'incube se prénommait... hum... Istar ? Mouais quelque chose comme ça. En fait, cela n'avait pas tant d'importance. Elle ouvrit la porte un peu pourrie et pénétra dans le sombre bâtiment. Quelques têtes se tournèrent et des yeux s'agrandirent. Le Général Faux ? Ici ?! Diable, qu'elle ne s'occupe pas de nous... La succube fila jusqu'au bar sale et au gérant de cette charmante taverne de ruelle de leur servir à boire. Quelque alcool sombre pour eux deux. Le barman lui jeta un regard entendu et amena les boissons.

Sappho s'installa sur une chaise haute et commença à taquiner l'incube-dont-le-nom-lui-revenait pas. Elle passait sa main sur sa joue et rigolait comme une enfant. Lui il n'allait pas protester. La succube continua son manège tout en parlant des massacres qui l'attendaient dans quelques jours. Mais apparemment, ce jeune - était-il donc plus jeune qu'elle ?! - incube ne supportait pas vraiment l'alcool. Tss il était pourtant si mignon. Mais il était surtout d'une pâleur affolante. Sans doute avait-il bu avant aussi. Sappho le regarda partir, tremblotant, avec des yeux désabusés. Elle bailla et balaya la salle de la taverne du regard. Pff pas grand chose de... oh, comme elle était jolie ! Ses yeux brillèrent lorsqu'ils se posèrent sur une si belle jeune femme. Bien sûr, des succubes il y en avait partout. Mais elle, elle avait un charme différent. Quelque chose de mystérieux. Faux avala son verre d'une traite et, sa sucette à la main, s'approcha du duo attablé.

Oui car en face de cette fascinante femelle se trouvait un autre individu. Qu'était-ce ? Elle ne le savait pas et s'en souciait peu. Il était grand apparemment et les gens trop grand lui tapaient sur les nerfs. Doucement, elle passa derrière la jeune femme, sans se soucier de ce qu'ils pouvaient bien dire, n'y portant pas vraiment attention. Sappho posa une main sur l'épaule de la demoiselle, et se baissa pour s'écrier, pas vraiment gênée :

" Que tu es belle ! Ohlala j'aimerais bien être aussi grande moi... "

Son sourire aux dents pointues n'était pas des plus engageants mais elle semblait si gamine... Prestement, elle attrapa une chaise qui trainait et prit place entre la fille et le truc. Oui car elle n'en avait rien à faire elle, de lui. C'était son droit de pouvoir ignorer la populace selon son bon plaisir. Droit dont tout dirigeant démoniaque usait constamment. La jeune succube dévorait de ses grands yeux violets la femme qui l'intriguait tant. Qui était-elle ? De quelle race ? Sappho savait encore reconnaitre une des siennes lorsqu'elle en voyait une. Et surtout... elle savait sentir des élémentalistes lorsqu'elle se trouvait devant eux. Ses Ténèbres oui, ses sombres Ténèbres lui murmuraient, lui tournaient autour et lui disaient que celle-là n'était pas une démone, une vraie. Une corrompue pensa-t-elle. Logique, puisque les esclaves ne pouvaient sortir seuls, à moi d'être marqués et protégés par leur maitre.

Marqués hein... Les yeux de la Faux parcouraient la magnifique créature et s'arrêtèrent sur ses mains. Sur un doigt. Sur une bague. Sur sa marque. Oh diantre... serait-ce une de ses esclaves personnelles ? Pas à sa connaissance en tout cas. Avec un petit sourire surpris et des yeux de plus en plus avides, elle inclina la tête, et approcha sa main de celle portant ce signe. Elle effleura le symbole qui réagit à son contact, libérant quelque résidus de ténèbres. La petite Faux gloussa doucement et posa ses coudes sur la table, laissa sa sucette pendre, seulement tenue par deux doigts, devant elle. Cette bague oui... c'était un symbole d'esclave.

" Qui t'as offert ce bijou, jolie cœur ? Krkrkr serais-tu à moi, Sappho, sans que je le sache ? "
Elle tourna son visage défiguré par un sourire plein sur celui qu'elle avait ignoré. " Serait-elle à toi alors ? "

Comment on disait déjà ? Jeter un coup de pied dans la fourmilière ? Bah pourquoi se priverait-elle... Après, elle avait droit de vie et de mot sur eux deux, non ? Ce n'était pas son esclave, et lui, elle ne le connaissait pas non plus. Mais ils étaient quoi pour elle ? Des insectes oui. Son esprit un brin embrumé par l'alcool lui montrait de vulgaires moucherons qu'elle pourrait écraser. Alors au fond... mieux valait pour eux qu'ils aient un minimum d'instinct de survie.
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyLun 6 Déc 2010 - 19:07

L’ambiance s’était alourdie tout à coup. Dierebel ne comprit pas immédiatement qu’elle venait de se trahir. A tel point qu’elle remarqua juste avec surprise le « léger » malaise de Valérian Il cilla, tituba presque. Sa chaise menaça d’éjecter sa lourde carrure au sol alors qu’il se retint in extremis de s’affaler sur la carrelage froid et répugnant de la taverne. Elle le fixa intensément, inquiète, demandant d’un regard interloqué ce qui pouvait lui prendre tout à coup. Il se pencha au-dessus de la table avec les yeux emplis d’une colère nouvelle. Elle se raidit.

Tout s’enchaîna brusquement dès lors. Elle balbutia lorsqu’il l’assaillit de questions. Il avait compris. Il savait désormais qu’elle n’était pas une démone et faisait encore moins partie des ténèbres. Elle baissa les yeux vers le sol. Terra ? Mais qu’est-ce que ça signifiait ? Rapidement, dans un moment de panique, elle songea à se lever et à foncer vers la sortie, à appeler son maître à l’aide. Sa main caressa brièvement un petit sifflet elfique suspendu à son cou qui s’entrechoqua avec la multitude de médaillons, bijoux fantaisies et breloques qui s’emmêlaient sur sa poitrine. Elle était en danger maintenant, et son cœur qui tambourinait dans sa poitrine la pincait.

La porte grinça. Elle leva les yeux au ciel. Quelque chose dans le regard du migigue lui intima le silence. Nerveusement, elle tournicota son verre entre ses doigts. Il y avait un homme et une jeune femme qui s’attablaient un peu plus loin. Elle, était petite, presque enfantine même si ces vêtements ne laissaient paraître aucune innocence ni aucune pitié sur le regard d’autrui. Sa petite sucette, plantée au coin des lèvres, n’inspirait pas plus la confiance. Elle trompait l’ennemi sur la nature véritable de ses intentions. Elle avait un charme étrange, saisissant, comme celui des succubes les plus désirées de ce monde. D’ailleurs, son compagnon de route n’était pas plus chastement fagoté. Au contraire.

Et elle, petite esclave aux ailes magiques, avait cru pouvoir se faire passer pour l’un d’entre eux ? Avec sa robe verte qui lui tombait jusqu’aux chevilles et qui sentait le manque d’assurance ? Certes, Die n’avait pas à se plaindre du fantôme physique qu’elle habitait. Mais ce tissu lourd et épais qui couvrait jusqu’à la moindre parcelle de ses bras n’avait au grand rien d’une tenue démoniaque. Sauf peut-être sa lourde cape noire de laine sombre et imposante, empruntée un peu plus tôt à Saiseï. Elle la resserra donc autour de ses épaules, maladroitement, figée par la peur.

Si Valérian semblait en colère contre elle, il ne paraissait pas lui vouloir du mal. Il avait eu mille fois le temps de la dénoncer, de crier au scandale. A la place, il murmurait et lui imposait un mutisme protecteur. Qui était-il vraiment alors ? Un véritable démon se serait donné à cœur joie de la violer sur place, la tuer, ou pire encore. Mais il restait immobile et silencieux, gardant le secret comme un précieux bijou dans une forteresse. La fée n’avait plus rien à perdre. Elle lui répondit tout bas :


« Je suis navrée, j’aurais du vous le dire mais… »


Elle avala sa salive avec difficulté en sentant un courant d’air familier frôler ses cheveux noirs. Ca ne pouvait pas être pire après tout ?


« Je suis amnésique et je ne sais ni qui je suis ni d’où je viens vraiment. »



Prête à bondir vers la sortie, ses ailes se raidirent dans son dos, accompagnant déjà l’effort imaginé de la fée qui ne voulait plus qu’une chose… Disparaître loin d’ici et se mettre à l’abri.

Et pourtant…
Pourtant, le monde démoniaque était plein de surprises. Comme cette tête. La tête noire de Sappho la Faux qui apparu devant elle. Et voilà cette inconnue, qui s’invitant à la table sans gêne aucune, se mit à lui tripoter la main, le bras, une épaule… comme si elle tâtait la marchandise. Faites-vous plaisir, on ne vous dira rien ! Dierebel eu un mouvement de recul. Mais comment était-elle arrivée là ? Surgie de nulle-part, la puissante démone, la complimenta et lui offrit ses dents pointues comme sourire. La fée se sentit défaillir sur place. Ce n’était pas possible ça devait être un cauchemar. Et ces yeux violets qui la détaillaient de haut en bas. Elle n’osa pas baisser le regard et fit un sourire soucieux en direction de Valérian.

Et puis elle lâcha son nom. Sappho. La maîtresse toute puissante de Simulacre en personne. Celle qui faisait trembler de son seul nom son propre maître et déclenchait le silence le plus parfait dans toutes les rues de la ville. Sa sucette pointa en direction de sa bague. Flute, elle avait oublié ce « détail » ; la bague du camp de la Faux. Saiseï l’avait pourtant prévenu que ce bijou, aussi joli soit-il, pourrait lui attirer tous les regards. Elle replia vivement les bras et glissa ses mains sous la table en rougissant. Elle n’avait pas revu Simulacre depuis près d’une semaine et ne savait pas où le trouver. Pour lui avouer qu’elle voulait rester avec Saiseï. Qu’après ce qu’elle avait entendu sur la malveillance de cette femme redoutée à propos de ces esclaves, sa noirceur, son sadisme et ses vices… Bref, toute personne un minimum censée choisirait de reculer l’échéance qui la précipitait vers le rôle de courtisane des ténèbres.
Elle secoua la tête et ria. Jaune.


« C’est Simulacre qui me l’a offert en remerciement pour quelques discussions passionnées sur les arts démoniaques, il m’a dit qu’elle me servirait un jour. »



Elle se racla la gorge doucement, cherchant à contrôler sa respiration pour mieux calmer les battements de son cœur, devenu fou.


« Je suis enchantée de vous rencontrer enfin ! Je suis l’esclave de… »


Oh oh oh, ça va bientôt partir en sucette pour la fée...
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMar 7 Déc 2010 - 20:45

« Valérian, je m’appelle Valérian… » S’empressa t-il de répondre en tuant la fée du regard.

Sappho, il l’avait tout de suite reconnue. Il la craignait comme la peste. Elle passait parfois au Marché des Lueurs. Et il se faisait tout petit. Si elle apprenait qu’il servait les élémentalistes, il était cuit. Et elle ne ferait qu’une bouchée de lui.

Quant à la fée, il allait lui rendre la monnaie de sa pièce. Non seulement elle venait de le faire passer pour un imbécile, mais en plus, elle venait seulement de lui avouer quelque chose qui pouvait lui nuire d’autant plus. Elle était amnésique. Mais jusqu’à quel point ? Genre, je ne me souviens pas de la tête de mes parents, j’ai zappé quelques souvenirs après un accident de charrette, ou bien je ne sais rien de ce monde ? Et la voilà prête à dire le nom de son maître. Comme ça. Sans se rendre compte du danger. Car si Sappho devinait qu’il n’était pas Saiseï (même s’il ignorait encore son nom, ben oui, il parle, il parle, mais elle n’avait finalement pas dit grand-chose cette naine ailée), il serait accusé de vol d’esclave voire pire, si son maître était gradé. La seule solution, donner son vrai nom et trouver un prétexte de se trouver avec elle dans un endroit interdit.
Il avait rapidement réfléchit à quelque chose de plausible (enfin, il avait essayé) et d’un air naturel il ajouta :

« Je suis chargé de la surveiller pendant les rendez-vous de son maître »


Elle finirait par savoir qu’il n’était pas son maître et à faire le rapprochement. Sappho était de loin l’une des plus malignes et cruelles des hautes démones. Cette excuse était un mensonge à la hauteur de Dierebel. Si elle niait, elle aurait des problèmes (et pas des moindres) et bien qu’elle ne se souvienne de rien, le sourire crispé et assassin de Valérian la mettait en garde contre tout aveu niais qu’elle aurait encore à confier. Au pire, les éclairs qui jaillissaient de ses yeux en direction de la fée, passerait pour un ordre silencieux de laisser parler les démons avant de prendre la parole. Une règle sainte chez les démons.

De toute manière, il se vengerait de l’humiliation qu’il venait de subir. Mais pour le moment, il fallait sauver leur peau. Cette démone était connue pour savoir fouiner au bon endroit au bon moment. Ses sbires lui rapportaient tout (de toute façon elle était assez grande pour poser les bonnes questions).

Bon sang, il n’avait pas de chance. N’y avait-il pas pas une belle femme démone avec un minimum de jugeote dans ce monde ? Il se serait damné pour une fille comme Dierebel, mais ça lui était interdit. Elle avait l’air complètement paumée maintenant qu’il la regardait de plus près. Belle, désespérée, farouche, menteuse… (mais surtout belle). Finalement, elle n’avait pas que de mauvais côtés. Il se rendit compte qu’il avait le regard posé dans le vague.
Il soupira. Un sourire à la véritable démone assise à la table. Il reprit son air bête et insouciant. Ca ne pouvait que marcher. Pas la peine de rajouter quelque chose. Elle poserait les questions et il faudrait répondre le minimum.
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Sappho
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMer 8 Déc 2010 - 8:55

Thème Musical : Fragment of Memory

Elle goûta avec délice leur réaction à son nom. C'était toujours assez jouissif de constater l'étendu de la crainte qu'elle pouvait provoquer chez la populace. Et elle écouta les explications avec un sourire mystérieux, s'amusant de la sensibilité du petit Arkana. Ah celui-là... Simulacre avait un talent hors du commun pour manipuler les gens, avec sa bouille adorable. Il avait cette innocence que Sappho avait perdu peu à peu. Oui il l'avait encore... Pour combien de temps ? Enfin, là n'était pas la question, elle l'avait, dans sa folie, élevé au rang de son Conseiller. La plus jeune des Généraux avait donc un enfant pour l'aider... Bizarrement, personne ne fut surpris. Choqués, mais pas vraiment étonnés. De la part de la Faux, de petits tours de passe passe politiques étaient habituels. Son sourire s'étira et ses yeux pétillants passèrent sur la femme.

" Simulacre ... Tss quel imprudent... "
Sappho se pencha en avant sur table et se retrouva presque nez à nez avec l'esclave. " Mais il a fait une belle prise il faut bien lui reconnaitre ça. Krkrkrkr " Elle ricana un peu bêtement avant de lui répondre sur un ton moqueur : " Enchantée... "

Elle tourna vivement son regard sur celui qui venait de parler, reculant et retournant à sa place. Valérian alors. Il semblait tenter de fermer le claper de cette esclave. Du moins, c'était ce qu'elle déduisait de ses regards assassins. Et il ajouta naturellement la raison de la présence d'une esclave ici. Tout semblait plausible. Oui, beaucoup de démons ne pouvaient pas emmener leurs esclaves partout avec eux bien sûr. La succube toisa la grand humanoïde de ses yeux plissés, mimant le scepticisme. En vérité, elle jouait, mais ça... ils ne pouvaient pas vraiment le deviner. Cependant, il y avait bien une chose qui tiquait. Cette jeune et belle femme était une esclave... pourtant, elle semblait ici presque plus à l'aise que ce Valérian. Ajoutez à cela ses réponses données sans le consentement de son maitre provisoire. Finalement, elle commençait vraiment à douter un peu.

Et le fait qu'elle ait elle-même gardé un élémentaliste sous sa tutelle sans en faire son esclave ne la rendait pas plus conciliante apparemment. Peut-être qu'au fond, elle pourrait comprendre. Mouais. Préparez de quoi creuser, parce que ça doit être bien profond... La Faux posa lascivement son dos contre le dossier de la chaise, fourrant sa sucette dans sa bouche, visiblement pensive et fixant le plafond. Lentement, elle inclina la tête sur l'esclave, ses yeux malicieux, avides d'en entendre plus.


" Alors, qui est ce maitre qui te laisse trainer avec ma marque ? "


Comme si finalement, elle avait changé d'avis sur la personne qui était la plus apte à lui répondre, elle avait tourné la tête vers Valérian et l'interrogeait du regard. Ah mesquine Faux... Puis elle essaya de comprendre pourquoi vraiment Simulacre lui avait offert ce "présent". Certes, il la protégeait forcément des démons en général. Mais franchement... qu'espérait-il ? On ne pouvait pas appartenir à deux maitres. Alors lui donner ceci sans que son Maitre ne le sache, c'était comme mettre trois anti virus sur windows protéger les animaux de la ferme voisine. Sappho avait assez de souci à conserver ses propres serviteurs et à s'en fournir tout autant. Et au moins, lorsqu'il distribuait son symbole aux quatre vents, ne pourrait-il pas la prévenir ? Un soupir plus amusé qu'ennuyé sorti de ses lèvres fines.

Elle retira la sucette de sa bouche, et se mit à la lécher goulûment, l'ayant préalablement recouverte de ténèbres, véritable caramel pour elle. Son attention revient sur la jolie demoiselle. Elle... une esclave... c'était plus étonnant qu'autre chose. Pas de chaînes à ses poignées pour l'empêcher d'user de sa magie... Avait-elle une pierre en elle ? Celles qui empêchaient les vermines de s'enfuir impunément, les obligeant à souffrir jusqu'à ce qu'un démon la lui retire. Celle qu'elle avait enlevé à Lysias. Juste avant de se faire capturée, torturée... puis sauvée par ce même nymphe, en l'espace d'une nuit. Ses souvenirs étranges, irréels, lui donnèrent un regard brumeux, un brin nostalgique. Mais ce fut avec une voix belle et bien tranchante qu'elle ajouta cette fausse question, un ordre en vérité :


" Tu permets ? "


Elle leva la main du côté de l'esclave, et un fil de ténèbres en sortit. Filament noir et aérien, qui tourna autour de la créature magique. Filament qui frôlait sa peau, passant outre sa cape, filament qui faisait réagir un pouvoir endormi, qui s'effilochait sur l'élément... qui n'était nullement muselé. Ses yeux s'agrandirent d'un réel étonnement alors que les ténèbres se dispersèrent doucement. Un esclave qui n'était marqué par personne - à part sa bague, mais passons - et dont les pouvoirs étaient libres... Quel maitre oserait faire cela ? Inconscient ? ... Ou bien sciemment ? Elle se redressa sur sa chaise et passa sa langue sur ses lèvres, posant la friandise sur la table. Il y avait, attablés avec elle, bien plus appétissant que sa sucrerie. Elle ne dit rien, mais son sourire profondément fourbe en disait long, et ses yeux qu'elle posait alternativement sur Valérian et "l'esclave" étaient bien clairs. Lorsqu'elle parla, ce fut d'une voix lente et hautaine, qui ne tolérait pas l'affront d'une réponse idiote. Et elle s'adressa autant à l'un qu'à l'autre. Mais peut-être insista-t-elle sur la femme, qui aurait sûrement plus de réponses à lui apporter.


" Donne moi ton nom, petite poupée de porcelaine... "
Son sourire fendit sa face, et lui donna un air carnassier de prédateur guettant une proie facile. Autant dire tout être ici bas. "... Et une question me taraude. J'aimerais savoir en quel honneur cette vermine là ... " elle la pointa négligemment du doigt en regardant Valérian. " ... peut encore user de sa magie en la Sombre ? "
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMer 8 Déc 2010 - 23:42

Dierebel admira Sappho. Parce qu’après la surprise de son apparition et le malaise qu’elle avait déclenché à sa table, la fée avait apprécié sa manière brève de parler. Elle laissait sa voix en suspens dans l’air. Entre deux phrases et un ricanement, l’air pesait lourd. On l’écoutait. Cette domination, cette assurance n’était pas étrangère au petit être ailé. Oui, elle était détendue dans sa terreur. La manière si fragile et pesante de la Faux d’occuper l’espace et l’air, sans doutes et sans hésitation, était couronne de son statut.
Entre les mèches de sa chevelure sombre, Sappho faisait flotter les ténèbres et la peur. Chaque parcelle de sa peau respirait la tromperie. Pire une folie macabre se lisait dans son regard mauve, entre deux lueurs plus sournoises les unes que les autres. Elle était frêle, plate, de féminin, elle n’avait que le dédain. Ses dents grinçaient dans sa bouche lorsque ses fines lèvres s’entrouvraient. S’en rendait-elle compte ?

La « Grande » Sappho soupira au nom de Simulacre, jura même contre lui avec une vulgarité silencieuse, désapprouvant avec mépris la bague qui caressait le doigt de Dierebel. D’ailleurs, un doigt, voilà peut-être la seule chose qui manquait à celle que tous craignaient. Son auriculaire gauche avait disparu et laissait le néant inquiéter ses interlocuteurs. Des histoires glauques se murmuraient dans l’épais mutisme de chacun entre l’espace désert de sa main.

Citation :
" Simulacre ... Tss quel imprudent... " Sappho se pencha en avant sur table et se retrouva presque nez à nez avec l'esclave. " Mais il a fait une belle prise il faut bien lui reconnaitre ça. Krkrkrkr " Elle ricana un peu bêtement avant de lui répondre sur un ton moqueur : " Enchantée... "

La fée inclina la tête, d’une politesse déconcertante.

Valérian, lui, fixait la fée avec vilénie. Gênée, ses pommettes nacrées se colorèrent. Elle ne répondit rien de plus que son hochement de tête. Elle savait qu’elle n’était pas à sa place et qu’il venait peut-être de lui sauver la vie de par ses mensonges. Il risquait gros, elle ne s’exposait pas moins. D’ailleurs, pourquoi la protégeait-il alors qu’il venait d’admettre face à elle qu’il avait compris qu’elle était une esclave ? Qu’avait-il à cacher, à dissimuler à la Générale Démoniaque ? Peut-être savait-il qu’à deux, on était un soupçon plus fort contre Sappho, que si la situation tournait mal, ils pourraient se soutenir contre la cruauté frelatée et de renommée de la démone. Et lorsqu’elle redressa ses pupilles mêlée de fer et d’argent sur lui, se fut pour lui adresser cette œillade compréhensive qu’on réserve à un confident ou à un ami de longue date dans la détresse. Une sorte de compassion, qu’elle envoyait comme une bouteille à la mer au géant.

Dubitative, Sappho les observait tour à tour. Elle savait sûrement qu’il se tramait quelque chose et qu’elle venait de tomber sur un passage croustillant de sa journée. Les prunelles de leur supérieure se décidèrent enfin sur la fée de s’arrêter un court instant.

Citation :
" Tu permets ? "

Elle n’eut pas le temps de protester, ni même d’esquisser une réaction à cette demande. Un filament noir vint frôler sa peau. Une bouffée de chaleur grandissante prenait l’estomac de la fée. Tour à tour, ses muscles se crispèrent puis s’emballèrent d’un brûlant halo inconnu. Que faisait-elle ? Quelle était cette force surhumaine qu’elle sentait prête à imploser à l’intérieur d’elle-même ? Ses ailes la picotèrent et, sous les bandages dissimulés par le tissu de sa robe, ses cicatrices lui causèrent un langage rassurant. Elle avait déjà sentit ce flux étrange déchirer son échine et ses phalanges lorsque la peur, la colère ou l’incompréhension la tiraillaient. Qu’est-ce que c’était ? Elle l’ignorait. Dierebel était amnésique au point de ne pas connaître la faculté magique et inouïe qui la consumait et qui disait tout de son histoire. Comment aurait-elle pu croire que dans les lignes de sa main était tracé le destin biscornu d’une fée rebelle à la merci d’une énergie rare et précieuse ?


« Mais, je… C’est… Qu’est-ce qui m’arrive ? » Demanda-t-elle à mi-voix, surprise par cette sensation empreinte dans ses veines.


Une orchidée s’élança hors de son décoté, elle la chassa d’un revers de main brutal avec stupéfaction et effroi. Comme si, presque, cela l’écœurait. Elle n’avait aucune idée de son pouvoir, et il ne fallait pas être fin psychologue pour voir qu’elle ne mentait pas une seconde sur sa consternation.

Citation :
" Donne moi ton nom, petite poupée de porcelaine... " Son sourire fendit sa face, et lui donna un air carnassier de prédateur guettant une proie facile. Autant dire tout être ici bas. "... Et une question me taraude. J'aimerais savoir en quel honneur cette vermine là ... " elle la pointa négligemment du doigt en regardant Valérian. " ... peut encore user de sa magie en la Sombre ? "


« Dierebel, Excellence (sage fille !). Je m’appelle Dierebel. » sursurra-t-elle sans quitter la fleur mystérieuse d’un seul œil.


Elle trembla. Elle cru entendre la Clé de Voute lui murmurer toutes les horreurs dont elle eu pu être capable si elle comprenait enfin de quelle magie elle était capable. La fée grimaça, sentant le pouvoir effacé de l’artefact réchauffer ses veines et dissimuler ses craintes au plus profond de sa colère. Colère ? Oui. Saiseï n’avait jamais mentionné qu’elle puisse avoir un quelconque pouvoir, l’effrayant même avec ceux puissants des démons habitant la Sombre. Il ne lui avait jamais parlé, ni évoqué, qu’elle possédait un don, aussi infime soit-il. Pourtant, tout le monde semblait être au courant. Même les inconnus de cette cité maudite se méfiaient de « ça ». Elle sentait l’injustice gonfler dans sa poitrine et pincer sa gorge.

Son joli minois de poupée se tendit vivement dans la direction de Valérian, le taraudant de questions muettes. Pourquoi avait-elle de la magie en elle et pourquoi ne l’avait-on pas éteinte si elle était si impressionnante que ça ? Sappho posait la question que l’esclave aurait pu mettre sur table si l’animosité n’avait pas tant tordu sa langue dans sa bouche.

Son maître était absent, elle se retrouvait devant deux inconnus plus au courant d’elle de sa propre vie… Qu’avait-elle à perdre sinon la vie ? Sa fierté. Son amour-propre. Son dos se raidit, elle avait soudain l’attitude digne d’une combattante prête à affronter l’ennemi.

C’était fini. Fini la gentille féeillette qui se terrait dans les craintes de ses souvenirs, fini le silence, fini les mensonges, fini d’être une esclave soumise sans savoir pourquoi. Sa tête tournait, pourtant, un sourire sarcastique se planta sur ses lèvres :


« Magie ? Magie ? (quand vos idées ont du génie). Depuis quand suis-je magique ? »


Sa question avait le ton amer de quelqu’un prêt à prendre le risque de mourir pour savoir, comprendre. Après tout, elle n’arrivait pas à « vivre » sans son passé. Alors elle préférait mourir d’avoir demandé et connaître enfin la vérité plutôt que de survivre une seconde de plus dans le doute et l’ignorance.








Citation :
tête
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMer 15 Déc 2010 - 23:16

Oui, ce Simulacre avait fait une bien belle prise. La fée était belle mais surtout complètement inoffensive. Et Valérian ne le réalisa qu’au moment où ses yeux se révulsèrent à la vue de l’orchidée qui se mit à éclore sur sa poitrine. Dierebel lui avait bien confié son plus lourd secret : elle était bel et bien amnésique. Son passé était tombé dans le vide intersidéral de l’oubli, ses pouvoirs jetés au passage. Il n’avait pas osé contredire Sappho lorsqu’elle avait lancé son sort sur la jeune esclave, ç’eut été déplacé. Et après tout, il n’allait pas se plaindre que se soit elle qui s’attirent des ennuis. Finalement, il était le dindon de la farce dans tout ça.
Que Dierebel ai accepté la proposition de Simulacre pour rejoindre Sappho ne l’étonna même pas. Dans sa perdition, son innocence fille de son amnésie, son impulsivité rayonnait. Elle agissait. Parce que réfléchir n’aurait servi à rien aux vues des données qui lui restait sur l’actuelle cité d’Elament. Elle n’était pas bête, elle se laissait guider, pour le moment… Le temps de retrouver ses bagages du temps…


Valérian ne bronchait pas (s’il avait eu le choix, on l’aurait su de toute manière). Il laissait Sappho régner. Il se contenter de hocher la tête et baisser les yeux à ses regards. Il se mettait en sécurité contre un éventuel coup de folie de la vraie reine Faux.


Et lorsqu’elle l’interpella en pointant négligemment du doigt la fée, il soupira et plongea la tête entre ses mains. Une dizaine de secondes s’écoulèrent ainsi, il inspira profondément et redressa la tête en fixant le ‘’visage de poupon’’ de Dierebel. C’était un faible homme. Il aurait du s’apercevoir de tout ça : la bague, l’odeur démoniaque qui n’était pas là, l’aura de l’esclave, la fraîcheur de son sang. Mais bon (il est en manque ce…), la fille est tellement jolie qu’on ne pense pas forcément à lui demander son prénom avant de l’embarquer. Dierebel… Dierebel… Le prénom est aussi mystérieux qu’elle. Bon sang ! Qui est ce maître qui a de la chance de l’avoir ? Il doit sacrément profiter d’elle pour qu’elle soit aussi docile et peu impressionnable.

Sa voix monotone s’adresse à Saphho :
‘’Elle ne se souvient de r……!!!’’


Citation :
« Magie ? Magie ? (quand vos idées ont du génie ---> o_o). Depuis quand suis-je magique ? »


Sa paume frappa la table, son regard la fusilla. Elle n’était bavarde que quand ça l’arrangeait par contre, et là, ce n’était pas vraiment le bon moment. Il la pointa à son tour de l’index, avec le même air de mépris que Sappho (l’imitation, c’était voulu – Dierebel, tais-toi !).

‘’Elle n’est même pas fichue de citer son élément. Elle est amnésique. Incapable de se servir de quoique se soit.’’

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Sappho
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyJeu 16 Déc 2010 - 23:12

Excellence.
Le mot chanta dans sa tête et flatta son ego assez démesuré. Ah ça oui, elle aimait sentir leur crainte. Crainte de sa folie qui pourrait les tuer dans un sursaut de démence. Ses yeux s'étrécirent en avisant la fleur naissante. Elle ressentait ce foutu pouvoir comme une menace permanente. Parce qu'elle était si proche des ténèbres, elle était sensible à la moindre utilisation d'éléments. Ils la brûlaient généralement. Même si elle avait dû faire des efforts dernièrement... même s'il avait fallu qu'elle mêle sa sombre magie avec celle de Lysias, elle resterait toujours aussi faible face à leur foutu pouvoir.

Brusquement, elle avait tourné la tête sur Dierebel... quel nom étrange. Magie magie... petit être magique, aurais-tu perdu la tête ? Elle interrompait un démon, et répondait sans qu'on le lui demande ? Quel maître pouvait la laisser sortir ainsi, sans souvenirs et sans la retenue nécessaire à son rang. Sappho resta silencieuse, sans leur répondre, ses deux yeux amusés fixant l'esclave pas si docile que cela. Elle partit soudainement dans un fou rire solitaire. Quand on vous dit qu'elle est tarée, c'est pas des histoires... Elle agita sa main droite, tandis que son rire, qui avait attiré quelques regards effrayés, se calmait. De ses doigts glissèrent des lianes noires, semblant bien plus réelles que les filaments aériens de tout à l'heure. Les lianes enserrèrent l'orchidée au sol et l'amenèrent jusqu'à sa main. Sappho la saisit et tressaillit à peine en sentant le picotement des deux magies opposées en contact. Tendrement, elle huma la fleur et continua de l'admirer.


" Jolie tour... "


Avec une douceur surprenante, des ténèbres enlacèrent la tige verdoyante, puis glissèrent sur les pétales, et ce jusqu'à ce que la fleur devienne entièrement noire. Puis, le tout se disloqua en particules noires et aériennes, qui filèrent entre ses doigts blancs.


" Oh oui que tu es magique, jolie cœur... Magique à en vomir... "
Elle ricana doucement, et se leva brusquement, faisant racler la chaise derrière elle. Faux fit quelques pas sur le côté, vers Dierebel. " Ah lala... Pauvre petite chose... " Elle était juste ) côté de la fée. La succube passa ses bras autour de son cou, se penchant pour amener sa tête à côté de celle si parfaite de l'esclave. " Sans mémoire... ? Mais je n'ai toujours pas eu ma réponse. "

Quelle question ? Ah oui, bien sûr. Qui était son maître. Oh que oui, elle voulait savoir. Et ses yeux se posèrent sur Valérian, celui qui devait la surveiller d'après ses propres dires. Et elle n'avait aucune raison d'en douter... Non, elle voulait juste connaitre le nom de ce maître qui osait laisser un esclave user de son pouvoir. Pour sa bague... Tss, elle ferait quelque remarque à Simulacre là dessus. Enfin, quand elle reviendrait. En attendant, elle avait de quoi s'occuper l'esprit. Sa tête se posa sur l'épaule de Dierebel, et elle huma la douce odeur de cette jeune fille ... Elle semblait si fragile. Pas plus qu'elle sans doute. Sa main droite remonta jusqu'à la gorge blanche de l'esclave, ses griffes sorties courant sur sa peau.

" Qui est son maître ? "


Ses petites dents pointues crissaient juste à côté de son visage, guettant une réponse de l'une ou de l'autre. Puisqu'apparemment, elle était douée pour parler, et bien, qu'elle parle ! Et la petite comédie de Faux autour d'elle n'était qu'une excentricité de plus de la part de cette petite folle. Ses yeux à demi fermés, comme attendrie, elle continuait de caresser sa joue de ses petites griffes... Oui bon, si vous voulez tout savoir, Sappho était pratiquement soûl... mais qui s'en souciait ? L'esprit un peu embrumée, elle posa ses lèvres fines sur la joue de la belle fée, et susurra à son oreille :


" Mais tu peux aussi te montrer digne de cette bague ... "


Et pendant ce temps... sa sucette était restée posée sur la table, à la merci du moindre voleur ou curieux. Voyons Faux, ce n'était pas très malin... Mais en fait, elle ne craignait rien : Sappho et sa faux étaient bien plus liées qu'on ne pourrait le croire - outre le jeu de mots douteux. En tout cas, elle semblait bien accrocher à Dierebel. Après tout... cette foutue Général était encore une gamine. Et une gamine, ça aime toujours les nouveaux jouets. Alors elle n'allait pas la laisser tout de suite. Autant écouter ce qu'ils avaient à lui dire. Genre qui donc possédait pareille fée et la gardait comme une pierre précieuse intouchable ? Malgré tout, elle lança un regard à Valérian, qui pourrait être tenté de s'en aller après tout... un regard du genre " tu bouges, j'te bouffes ". Plus assassin, tu meurs. Ben oui, elle avait besoin des deux si elle voulait s'amuser encore un peu....

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Sappho a écrit:
" Qui est son maître ? "


« Madame. »

Le démon se tenait derrière eux, le souffle court sifflant entre ses dents. Il observait rapidement les protagonistes tentant de trouver une excuse, un moyen de s’éloigner de ce sale gosse complètement timbré. Oh oui bien sûr qu’il avait reconnu Sappho, même que s’il avait pu il aurait détalé comme un lièvre. Pour lui elle était tellement « bancale » que c’saurait été sucide que de lui confier sa confiance.

Depuis le temps Saisei avait ‘enfin’ terminé de faire réparer son armure, il était sorti de la boutique et cherchait Dierebel du regard sans la trouver, il fit trois fois l’aller-retour de la rue sans la voir, ni la sentir. Désespéré de la retrouver il avait lancé son ancêtre fantôme à sa recherche, ce dernier l’avait rapidement guidé vers son esclave… et les ennuis.

Il devinait que la fée avait encore frappé, elle, sa beauté et son innocence.
Il inspira longuement avant de s’avancer davantage, retirant son écharpe et la nouant à sa ceinture pour être plus à l’aise. Il salua du regard et d’un signe de tête le géant présent, ignorant tout de lui. Ses pas se dirigèrent vers Dierebel et l’invita d’un signe de la main à se relevée seule, il ne devait pas l’aider, ç’aurait été… doux de sa part. Bien sûr il se doutait que le contact de la succube allait gêner la fée pour se relever aussi se pencha-il vers Sappho et se risqua à lui demander.


« Ma dame, puis-je récupérer mon esclave ? »

Il glissa un doigt dans le col de Dierebel, simulant vouloir récupérer un bien comme un autre.
Il ne savait pas pour la fleur, il ne savait rien de la discussion, il venait d’arriver.
Son épée, rangée dans son fourreau dans son dos, son armure de cuir et de maille sur lui, un sac de bure pendu à son épaule et remplit d’objet de course divers.



(petite réponse mais c'est surtout pour "planter" Saisei)
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Dierebel sursauta, Valérian aurait pu croire que ce fut pour son poing qui avait violemment heurté la table pour lui ordonner le silence. Mais, pensez-vous, elle avait vu la silhouette de Saisei se glisser contre la vitre dégoulinante de crasse du pub. Enfin… Ses tempes battaient la mesure douloureusement dans sa tête. Elle n’en pouvait plus de réfléchir, d’imaginer le danger, de se demander qui elle était, ce qu’on lui voulait et pourquoi elle provoquait autant de fascination. En outre, la colère qui la gagnait, fruit de la panique, devenait insupportable, elle ne pensait pas pouvoir la contenir plus longtemps. Ses yeux se mirent à briller d’une lueur inconnue, mélange d’espoir, de tristesse et de terreur. Le genre de regard que vous lance un guerrier avant de rendre l’âme, fier d’avoir tenu sa promesse de sauver et protéger les siens, malgré la mort rampant dans ses veines.
Ses oreilles n’entendirent plus ce que Sappho disait, elle l’ignorait complètement en fait, faisait abstraction de la lourde carrure de Valérian. Il était là.

Sans crier gare, Saisei la tira brutalement par le col, comme une vulgaire marchandise. Un peu outrée, complètement décontenancée, elle se leva de son tabouret –portée par la force du démon - et tituba contre le flanc de son maître en se frottant le cou. Bon sang, il lui en voulait mortellement cette fois-ci, c’était sûr. Elle l’aurait juré sur sa vie, du moins le peu qu’elle en connaissait, elle ne savait pas comment elle faisait pour se mettre dans le pétrin à chaque fois ! Elle baissa les yeux, le berseker allait finir par l’aplatir contre un mur d’épuisement et d’agacement. Ou pire, la suivre à chacun de ses gestes, lui reprenant la fébrile liberté qu’il lui avait laissé depuis le départ. Elle croisa le regard de Valérian. Des yeux gris remplis de tristesse, d’excuses silencieuses. Finalement, il n’était pas si méchant. Il avait eu la même folie que les autres, celle de la prendre pour une démone à part entière durant quelques secondes. Quelques secondes de doute, en trop, l’attirant dans ses péripéties les plus étranges. Comment en à peine une semaine avait-elle réussit à se faire sauver la vie par le plus incongru des démons de la cité ? Approcher un artefact capable de décupler ses sensations et ses émotions ? Croiser une reine démoniaque ? Fait chavirer le cœur d’un géant ?...

Sa vie était-elle aussi compliquée avant ? Si elle finissait par retrouver tous ses souvenirs, sa tête allait t-elle imploser ? Sérieusement, ça ne pouvait plus continuer comme ça. Et si personne n’était clair avec elle, elle ne pourrait jamais dormir et laisser les autres en paix, vivre dans leur ville de fous aux grands ongles et aux dents aiguisées !

Ses poings se crispèrent, elle inspira longuement pour calmer sa rage. Maintenant, il les lui fallait maintenant ces explications. Et si ce n’était pas le bon moment, peu importait !

« Excuse-moi Saisei… » murmura-t-elle.

Elle se dégagea lentement de lui et récupéra ses sacs en papiers sur le sol, ainsi que le lourd panier d’osier remplis de victuailles, vendus par Valérian. Elle les tira vers elle et jeta un regard par-dessus son épaule à Sappho. Un regard aussi noir que la nuit. Fini les iris gris de poupée, plus une parcelle de blanc dans ses yeux, juste la profondeur de deux pupilles infiniment dilatées. Elle souffla sur les cendres de l'orchidée les faisant virevolter en direction de la reine de la Sombre. Elle ne la quitta pas une seule seconde de l’infini dessiné au-delà de sa cornée.

« Si tu en veux une vraie comme cadeau d'aurevoir, dis-moi comment je dois faire. » ordonna-t-elle en sifflant entre ses dents. « La vérité contre ta bague à jamais sur ma peau. »
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMar 18 Jan 2011 - 21:39

Citation :
« Madame. »

Valérian pivota sur lui-même en fronçant les sourcils. Est-ce que c’était lui qu’on appelait ‘’Madame’’ ? C’était qui ce gringalet ? Le demi-géant le scruta de haut en bas, dédaigneux. Il les interrompait, et ce n’était pas franchement le moment idéal. Quoique, c’était peut-être un moyen de faire diversion et de laisser la fée se débrouiller avec la démone. Lorsqu’il se retourna, il vit les yeux de Dierebel scintiller. C’était qui, lui, alors ? Il ne voyait pas qu’il mettait les pieds dans le plat ? Il contourna la table et agrippa le cou de la petite princesse. Il grimaça. Il avait compris avant qu’il ne parle.
C’était lui le détenteur de ce petit mystère aux yeux de pluie. Le chanceux, l’arrogant. Qui la traitait comme un vieux sac à pomme de terre qu’on éjecte hors d’une charrette. Il se crispa. S’il voulait la garder pour lui, pourquoi la laissait-elle se promener sans lui ? Il inclina la tête comme s’il l’avait reconnu dès la première seconde. Dierebel avait murmuré enfin le nom de son maître, il saisit l’occasion au vol :

Citation :
« Ma dame, puis-je récupérer mon esclave ? »

‘’ C’est bon… Saisei. Je te l’ai surveillée. Mais elle a…’’


Il soupira en la regardant. Elle regardait le sol, l’air ennuyée, perturbée. Et ça, même s’il le détestait par avance, Saisei ne devait pas l’avoir prévu. Mais elle savait maintenant, et c’était un risque pour lui. Alors choisir de protéger la belle ou jouer le jeu du démon jusqu’au bout et alerter son ‘’frère’’ ? Mais Saisei allait-il comprendre à quoi ils jouaient ou tout foutre en l'air aussi bien que son esclave savait le faire ?
Sappho n’avait encore rien dit, mais, telle qu’elle était connue, avait déjà probablement un plan pour retourner la situation. Et puis pourquoi défendre cette peste à la langue bien pendue ? Cette empêcheuse de tourner en rond ? Ah, zut et puis :

‘’Elle sait pour ses pouvoirs.’’

Il prit un air faussement embêté, mais il attendait avec impatience sa réaction. Celle de la fée ne se fit pas attendre. Comme si elle n’avait rien suivit ni rien entendu, elle persiffla entre ses dents à l’intention de Sappho, méchamment et avec un air menaçant. Bon sang, qu’on l’endorme, qu’on la calme, qu’on lui coupe la langue, qu’on lui donne ce qu’elle veut, mais par pitié, pour nos vies, faites-la taire !

Citation :
« Si tu en veux une vraie comme cadeau d'aurevoir, dis-moi comment je dois faire. La vérité contre ta bague à jamais sur ma peau. »

Il se leva, brusquement, les surplombant tous d’une bonne tête. Saisei y comprit. Il fixa la fée tout d’abord avec haine… si elle voulait mourir, qu’elle face front à Sappho la Faux seule. Ses lèvres étaient pincées, il ne plaisantait plus.
Puis il se mit à rire bizarrement.

‘’Si tu ne la corriges pas, c’est moi qui m’en charge cette fois-ci.’’


Les deux verres d’alcool commençaient à lui creuser l’appétit. Elle était jolie, certes, mais le ras-le-bol venait à s’installer. Elle jouait avec le feu. Et là, il n’en pouvait plus. A quoi bon essayer de la sauver alors qu’elle se jetait sciemment dans la gueule du loup à chaque fois ? Ou alors était-ce tout simplement un défi lancé à Saisei pour effacer les étoiles dans les yeux de la fée ? Serait-il jaloux notre grand migigue ?

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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMer 19 Jan 2011 - 14:16

Qui ? Qui osait interrompre son jeu d'enfant ? Sa tête tourna lentement et ses iris sombres partirent sur le côté, cherchant l'inconnu qui l'appelait. Madame. Peuh. Sappho n'aimait pas qu'on arrête ses petites gamineries. Elle posa deux fentes noirs sur le nouveau venu. Le perturbateur. Un joli... joli... incube ? Damn, qu'il était à croquer. Elle ne se souvenait pas l'avoir déjà vu, mais enfin, il était toujours temps de rattraper ce genre de retard. Tss, mais voilà. C'était donc lui, le Maître de cette petite chose. Bon, soit. Avec un sourire amusée, elle se redressa, petite chose fragile et le laissa la prendre. Pourtant, les yeux de la petite succube avaient du mal à se détacher du joli minois de Dierebel. Faux se saisit de sa sucette, restée sur la table, et la fit tourner entre ses doigts agiles. Suivant l'échange. Alors finalement, ce que disait ce géant était vrai ? Ah ben. Peut-être qu'elle serait partie là dessus vous voyez. Si le Maître récupérait sa chose, elle n'y pouvait pas grand chose. Oui mais voilà, la petite pique lancée par la belle demoiselle l'amusa.

L'amusa tant, qu'elle prit cet air qu'on lui connaissait tant. Ce sourire qui sciait sa face, petites dents à vue, et ses yeux globuleux et noirs complètement fous qui fixaient l'impudente. Oh elle voulait peut-être jouer en fait. Ses cheveux noirs en bataille tombant tout juste à ses épaules, lui donnait un air de folle tout droit sortie d'une camisole. Mais son physique se trouvait être assez rare pour qu'on ne la prenne pas pour telle. Enfin, elle avisa son surveillant, Valérian, qui se levait et apparaissait comme complice avec le dénommé Saisei. Tout ça semblait bien naturel. Mais... partir, alors que l'esclave la mettait au défi ? C'était bien mal la connaitre. Les cendres de l'orchidée volèrent jusqu'à elle, les yeux noirs de l'importune lui envoyaient des éclairs. Se moquait-elle ? La succube aimait le défi proposé. Qu'elle apprenne donc à faire pousser une fleur, et elle aurait sa protection. Ahahah... risible, mignon. Adorable.

Sans un mot, prestement, elle franchit la distance entre elle et l'esclave effrontée. Le mouvement suivant est tout aussi rapide et empli d'un mépris évident. De sa main libre, les griffes tout juste sorties, elle la gifla. Ouh la jolie marque.


" Apprends déjà à parler, vermine. "

Ses yeux se fermèrent à demi et son sourire redevint moins surnaturel alors qu'elle posait un regard entendu sur Saisei. Entendu, je la tue pas, elle me fait bien rire. Mais qu'elle arrête de me lancer un regard pareil, sinon, là, elle va déguster. Elle passa une langue avide sur ses lèvres fines et continua comme si de rien n'était, rentrant ses griffes :

" Saisei donc... Vous possédez une perle bien mal éduquée. " Elle posa les mains sur les hanches, apparemment embêtée et prit un air soucieux. " Mais je consens à lui expliquer. " Elle obliqua sur Dierebel, " Tu es une élémentaliste, autant dire un insecte. " Oui, ça commence bien. Mais que voulez vous, les démons aiment les raccourcis. " ... Tu es censée maîtriser un élément... Terra à ce que je vois. Ici, tu es aussi censée ne pas pouvoir l'invoquer. Ce que je ne vois pas. "

Et ses yeux se posèrent de nouveau sur le démon responsable d'elle. Il lui aurait cachée son propre pouvoir et c'était donc fortuitement qu'elle avait "découvert" son pouvoir ? C'était certes plausible, mais Sappho avait du mal à l'avaler. Un peu tiré par les cheveux, surtout que, même si elle ignorait tout de sa magie, il y avait toujours le risque qu'elle la découvre donc... Pourquoi ne pas bloquer ses pouvoirs ? En attendant, elle invoqua discrètement - ou pas - les ténèbres sucrées qu'elle affectionnait, et en recouvrit sa sucette éternelle. Qu'elle lèche goulûment, comme une enfant qui trouve le plus coloré des bonbons le ferait. Oh elle sait prendre des grands airs, elle sait prendre l'air sombre. Elle sait aussi prendre l'air d'enfant. Lequel est le vrai, cela, même moi, je ne le sais point. Et puis, elle "sentait" quelque chose. Dans l'air, dans les ténèbres. Sa sensibilité à la noirceur impressionnait même Iblîs Nemrodus, et pour cause. Or, elle était presque certaine que le démon Saisei n'était pas seul. Ou alors qu'une présence rôdait autour d'eux.... Remarquez, dans un monde aussi magique, ce n'était pas si étonnant. Mais la petite succube ne pouvait s'empêcher de laisser ses yeux divaguer dans des directions hasardeuses, comme si elle cherchait quelque chose, ou quelqu'un. Pur réflexe.

Qui aurait cru qu'une simple aventure de comptoir finirait par déboucher sur une si étrange découverte, hein ? Pas elle. Mais c'était plutôt marrant au final. Enfin, il faudrait bien qu'elle finisse par y aller. Des préparatifs du front l'attendaient, ben ouais, y'en a quand même qui bossent ici. Quand même. Et c'est pas habillée pour l'Envolée qu'elle va aller se battre, ça non. Et puis après tout, maintenant que le maître de cette petite vermine était là, pourquoi resterait-elle, à part le plaisir de peut-être, découvrir d'autres choses ? Bof, apparemment, il la traitait comme n'importe esclave, alors elle devait se faire des idées.... Ah, comme si d'autres démons étaient assez fous pour, comme elle, héberger et protéger des élémentalistes hein... Comme si c'était possible d'être assez stupide pour faire ça. Comme si... tss, nan, décidément, elle se faisait des histoires pour rien.
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptyMar 1 Fév 2011 - 19:02

Le démon fit mine d’ignorer les excuses de Dierebel.

Il la regarda quelques secondes et leva les yeux vers la démone. Il ne s’attarda pas sur elle et se concentra sur le géant. Il l’avait appelé par son prénom, comment le savait-il ? Bah qu’importe… Un accord semblait flotter entre la fée et ce géant. Le berserk jugea bon pour le moment d’y consentir. Il demanderait à Dierebel des explications plus tard.
Il ouvrit de grands yeux et reporta rapidement son regard sur Dierebel, son pouvoir ? Bien sûr qu’elle savait pour lui ? Elle l’avait utilisé lors de leur course elle…
Un éclair d’intelligence frappa alors Saisei. Elle avait aussi oublié ça ? Maintenant le démon se rappelait qu’elle n’avait encore pas utilisé son pouvoir depuis leur retrouvaille, ainsi elle avait oublié jusqu’à cela ?La poigne de Saisei se resserra sur l’épaule de la fée et il soupira tout en tentant de se détendre.

Le calme fragile de la situation fut brisé par Dierebel qui osa tenir tête à Sappho ; presque immédiatement la main de Saisei passa autour du cou de Dierebel, pour la faire taire, mais trop tard. Sappho venait de la gifler, propulsant la fée contre lui. Il bougea à peine lorsque le poids plume de la fée le heurta, mais retint discrètement Dierebel de tombée. Il serra les dents, il devait laisser faire, en public, elle avait eu tort de tenir ainsi tête à la succube.Il ferma les yeux et soupira, comme las, lorsqu’il rouvrit les yeux ils se posèrent sur le géant.


« Merci, Je me chargerais personnellement de la corriger. Une fois encore… » Son attention revint sur la démone. Saisei employant tout le charme de son héritage incube pour tenter de la charmer. « Ma dame, je vous suis reconnaissant d’avoir expliqué à cette bourrique sa situation, je n’aurais jamais trouvé de meilleurs mots que les vôtre. Je peux, bien entendu, vous expliquer la situation. Cette lapine ignorait jusqu’à présent son pouvoir, jamais je n’aurais pensé qu’elle aurait la présence d’esprit de le découvrir… Voilà qui est bien ennuyeux, je vais devoir trouver des exemplaires de ces fameux… Bracelets. »

Saisei lâcha Dierebel, la laissant faire ce qu’elle voulait, il savait qu’elle n’irait pas loin. Il espérait simplement qu’elle rentre dans son jeu. Avait-elle au moins compris que Saisei la traitait incroyablement bien pour une esclave ? Avait-elle compris que, aux yeux des autres démons, Saisei serait un faible, voir un traître, de la traiter comme il le fait ? Il ne pouvait qu’espérer. De son regard vert, profond, Saisei observait le succube mordiller sa sucette, un léger dégoût dans le fond de la gorge, il détestait ce genre de sucreries.
Dans le fond de son esprit, son ancêtre lui murmurait des attitudes à prendre, des indices à laisser à Sappho pour qu’elle ne se doute de rien. Saisei était peut-être à moitié incube, mais son autre moitié de vouivre ne l’invitait pas à faire ce genre de comportements.

Patient il attendait les-les réponses des personnes présente. La seule qu’il ne voulait pas entendre était Dierebel.
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MessageMangez, oui, mais bougez ! EmptySam 5 Fév 2011 - 23:10

Une gifle. Violente. Douloureuse. Les griffes de la Faux s’étaient incrustées dans sa peau, elle les avait senties dessiner, au creux de son épiderme, un dessin gravé sur sa pommette. Le choc avait été rude, sec, elle s’était sentie chavirer. La main de Saisei l’avait retenue, discrètement. Mais son nez s’était quand même écrasé violemment contre les côtes de son maître.

Cette gifle. Sans retenue, sans remords, enrobée de la haine des ténèbres. Cette claque, cette punition. Cette réponse à sa colère interdite.

Elle tituba. Ses yeux avaient repris leur gris mystérieux. Elle était calmée. Brusquement, comme la foudre qui tombe sur la terre avec fracas. Esprits retrouvés. Elle était allée trop loin. Mettre sa vie en danger pour tenter de calmer ses mœurs était une bien piètre folie. Le châtiment lui vola la parole.

Elle posa sa main sur sa joue, étouffant la brûlure naissante qu’avait laissée en signature la main de Sappho. Elle était une perle, certes. Mais bien mal éduquée. Et qui, à peine connaissant sa force contre ceux qui voulaient la dompter, s’entendait parler de bracelets, de chaîne, de maîtrise du plus beau secret qu’elle avait enfouit dans ses entrailles.

Elle serra les dents, pour ravaler sa fierté. Et calmer les palpitations de son cœur. La fée avait peur, peur de tout. Peur d’elle avant les autres. Plus elle réussissait à obtenir des réponses, plus elle découvrait qui elle avait été. Une fée colérique, belle à en crever, qui possédait à don à hérisser le poil de n’importe quelle personne présente ici. Des personnes qui lui imposaient un silence et un respect dont elle n’était pas capable. Pourquoi ? Parce que ça la rongeait, parce qu’elle savait qu’elle valait mieux. Etait-ce de l’orgueil mal placé ? De la bêtise ? Une conviction révélant une vérité ?

Le soufflet avait apaisé le fourmillement dans sa tête. Elle baissa le visage au sol. Sans se décoller de Saisei. Elle comprenait maintenant sa chance. Son maître aussi était une perle. Elle ne s’en était peut-être pas vraiment rendu compte avant. Elle l’attirait dans ses ennuis, ses frasques, ses tourments. Mais à la longue, elle finirait par le lasser. Elle finirait par voir dans son regard le dégoût de Valérian, la rage de Sappho. Et ça, elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre le seul allié (ou semblant d’allié) qui prenait en compte sa vie ici bas.

Calme-toi, respire. Ouvre les yeux avant la bouche.

Il fallait qu’elle se reprenne, qu’elle prenne conscience que le monde qui l’entourait était incompatible avec la guerre intérieure qu’elle se livrait.

Alors elle décida, plutôt que des excuses de faire enfin ce qu’on attendait d’elle. Pour une fois.

Simplement, sobrement, sans sourciller, la main caressant encore la marque demi-sanglante tatouée sur sa joue, elle récupéra ses sacs et se posta derrière Saisei. Dans un silence religieux.

Elle pouvait mourir pour ses principes, oui. Mais elle ignorait encore lesquels ils étaient vraiment, alors, ce n’était pas son heure. Elle n’avait qu’à se ranger dans l’ombre. En attendant. Sa revanche.
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