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 Little Love, Little Love (LIBRE)

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Iblîs Nemrodus
Iblîs Nemrodus
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Race : Marcheur des Ombres
Poste : Démon Libre
Magie Contrôlée : Magie démoniaque (Tenebrae)

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MessageLittle Love, Little Love (LIBRE) EmptySam 30 Oct 2010 - 18:12

Citation :
Comme Breïna ne peut pas jouer en ce moment,, je remets le sujet en "Libre". Vienne qui le veut Wink

Don't stray from the porch light,
Dear of mine, dear of mine.
It's best to stay inside,
On foggy nights such as this.

Don't stray from the porch light
Little love, little love
For they wait
Watching
Hungry
Out there, in the mist.

~ Comptine écossaise du XVIIIe. ~

Lien vers la musique

Spoiler:

* * *

La lagune n’était jamais complètement silencieuse…

Il y avait toujours mille bruits qui y couraient. Même au milieu de la nuit la plus noire, il y avait toujours quelques rumeurs qui couraient à la surface des marécages. Ici, des bulles qui éclataient dans un son de succion. Dans les hautes herbes, quelque chose passait, tranquillement ou dans la folie d’une course de proie. Petites pattes ou griffes puissantes, froissant à peine l’herbe humide… ailleurs, c’était une branche qui craquait. Une trouve de feux follets bruissaient à peine, infiniment fragiles. Un vol de chauves-souris, le clapotis d’un animal aquatique, le feulement féroce d’un fauve, le sifflement des serpents, les appels d’un égaré, le sont du vent entre les herbes.

Jamais le silence en ces lieux.
Sauf quand venait le brouillard.

La Lagune ne craignait pas les nuits totalement noires, car la vie continuait d’y fourmiller. Pas davantage les nuits d’argent où tout se nimbait de clarté. Peut-être même était-elle indifférente aux nuits rouges, qui éveillaient tant de choses maléfiques dans le Forêt Drake, car même ces nuits ne pouvaient menacer la vie grouillante et minuscule qui pullulait. Mais plus que toute autre chose, la Lagune craignait le brouillard.

Car quand la brume se levait silencieusement dans les marécages, les choses commençaient – mystérieusement – à changer. Les nappes blanchâtres apparaissaient sans hâte, d’abord inoffensives, puis de plus en plus présentes, jusqu’à emplir le monde entier. Une fois l’horizon et le ciel disparus, une fois qu’il n’était plus possible de savoir s’il faisait jour ou nuit …. La brume commençait son œuvre. Insidieusement, elle dévorait le bruit, l’étouffant de ses doigts invisibles. Elle remplissait tout, inondait tout, changeait tout en statues de pierre dégoutantes d’humidité. Si la malédiction de la forêt était ces nuits chuchotantes, c’était l’inverse ici : d’habitude le bruit y régnait en maître, mais le Silence signifiait la mort. A ces heures, rares étaient ceux qui osaient s’aventurer dans la Lagune. Elle était déjà dangereuse en soi, mais durant ces nuits, combien d’imprudents s’étaient déjà perdus sans retour ?

On ne revenait pas des marécages.
Pas pendant les nuits de la peur froide.

Mais en cette nuit, pourtant, en plein cœur du brouillard, quelque chose bougeait. Comme à mon habitude quand je raconte ces histoires, j’aime retarder le moment de prononcer le nom de celui que nous suivons. Et de plus… qui il est, vous le savez, n’est-ce pas ? Sinon, vous ne seriez pas en train de lire ces lignes, de suivre, de mes mots et ma vieille voix cassée, l’histoire de l’Homme Noir. N’est-ce pas, enfants d’Elament venus lire un soir encore la suite du conte ?


bug

Oui, en vérité, c’est bien Iblîs qui marche cette nuit au milieu du brouillard. Il marche – comme à son habitude. Qui l’a jamais vu courir pour de bon ? Après tout, il fait partie de ceux qui disposent de leur temps – de tout leur temps. Sans hâte il avance, comme d’habitude, environné des Ombrals qui tourbillonnent autour de lui. Ils ne chuchotent pas, cette nuit, les êtres fantomatiques qui l’environnent durant ses marches nocturnes. Ils sont silencieux, absolument silencieux, spectres noirs dans la nuit pâle. Est-ce à cause des maléfices du brouillard ? De la volonté d’Iblîs ? Ou parce que contre toute logique, l’homme noir porte ce soir une lanterne pour s’éclairer ? Qui sait ! Pour cela, il faudrait le suivre plus longtemps, savoir où ses pas le mènent, en cette nuit où les démons piétinent le monde.

Mais Iblîs n’ira pas plus loin ce soir.
Car ils se produit parfois des évènements qui changent le cours d’une nuit.

Comme une seule âme, les Ombrals se sont figés. Arrêtés net dans leur orbite autour du sorcier, ils scrutent la pénombre, vigilants. Leur faim jamais assouvie les a informés de la présence d’un être de chair, non loin d’ici. Et quand est venu le temps de la Marche des Ombres, les Ombrals savent que leur maître leur laisse toute liberté de tuer quiconque sur leur chemin. Nul être animé, même s’il s’agit d’un confrère démoniaque ou d’une personne avec qui Iblîs aurait fait un accord plus tôt, ne doit survivre en croisant le cortège de la Marche. Le sens de ces nuits-là, peut-être même Iblîs l’a oublié. Peut-être n’est-ce qu’une des nombreuses choses que la Nuit ordonne et auxquelles lui-même doit se plier.

La proie est proche, toute proche. Affamés, les Ombrals s’éloignent du sorcier. Ils ondoient comme des serpents à travers le brouillard, serpents noirs dans la pénombre, filant droit vers l’objet de leur convoitise. Mortel qui croise la Marche, ton destin est de mourir !! Même Iblîs ne pourrait plus arrêter les Ombrals qui fondent sur toi. Car c’est leur Droit, selon les obscures lois des démons : le droit à la Proie, le droit à la Faim. Leur nuée approche de plus en plus vite, arrivant de tous côtés, se déploie comme un bouquet maléfique et…

Et les Ombrals, à nouveau, s’arrêtent net.

Totalement silencieux, ils semblent s'interroger sur la voie à suivre. Quelle voix mystérieuse leur a parlé soudain, arrêtant leur folle ruée ? Nul ne le sait. Pas même l'homme noir qui marche. Peut-être ont-ils senti une autre présence, plus appétissante? Peut-être ont-ils eu peur de quelque chose d'inexplicable? Peut-être n'y a-t-il aucune raison? Les instinct ne s'expliquent pas, et la raison a déserté depuis longtemps ces êtres misérables et désespérés. Avec un ensemble parfait, l'essaim tourbillonne à nouveau et s'éloigne, à la poursuite de quelque proie mystérieuse.

Là-bas, Iblîs s’est arrêté, et semble contempler la scène de dessous son capuchon. Seul, au milieu des marécages, il lève haut sa lanterne et s’approche à son tour.

« Qui croise la Marche, étranger ? »
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