[Ce topic est libre à toute personne voulant raconter son arrivée en un message. Si vous voulez, vous pouvez intervenir à ce que j'ai écrit bien sûr ... =)]

Elle savait qu'elle y arrivait. Oui, d'après ce marchand encore un tournant, une colline et elle la verrait. Quoi donc ? Mais la porte mam'zelle. Une porte, donc. Elle avançait. Le soleil tapait particulièrement fort aujourd'hui et pour la première fois de sa vie elle trouvait qu'il faisait trop chaud. Les battements de son cœur s'étaient accélérés depuis un kilomètre déjà et elle sentait son souffle devenir saccadé. Elle ralentit son rythme de marche sans même s'en rendre compte, son regard baissé vers le sol. Autour d'elle il faisait calme. Quelques oiseaux chantaient joyeusement, mais le vent ne soufflait pas – ou à peine. Le bruit de ses chaussures sur les gravillons semblaient résonner autour d'elle.

Voilà, elle a tourné. Elle est presque au sommet de la colline. Elle leva alors la tête et s'arrêta complètement. Elle était bouche-bée. Elle comprenait pourquoi le marchand avait souligné qu'elle arriverait à la porte. En effet, il n'y avait que ça. Cette immense porte et cet immense mur.
« Je n'aurais jamais cru qu'une porte … pourrait … me faire me sentir aussi … petite ... » souffla-t-elle pour elle-même. Une dizaine de mètres la séparait encore de la porte. Elle les franchit tout en gardant sa tête dressée vers le sommet de la porte. Son cœur battait la chamade et ses jambes tremblaient. Chaque pas qui la rapprochait de la porte était marqué par une image de son passé. Sa première amie, un pas. Sa première bagarre, un autre pas. Son bras cassé, encore un autre. Chaque pas l'éloignait davantage de son clan, rendait plus concret qu'elle le quittait – définitivement. Les larmes lui montèrent aux yeux mais elle les essuya rageusement. Elle, pleurer ! Non mais ! Ce n'était tout de même pas une porte qui allait la faire pleurer … Son regard glissa sur toute la hauteur de la porte pour s'arrêter sur quatre éclats de lumière. Encore un pas et elle put les regarder. Que des pierres précieuses. Qu'est-ce qu'elles étaient belles … Elle leva la main, un doigt en avant mais ne les toucha pas. Elle fit glisser son doigt comme si elle les touchait … Distraitement, elle soufflait en même temps qu'elle accomplissait ce geste. Son doigt fit plusieurs fois le même trajet pour que finalement, Logan arrête sa main à la hauteur de la troisième pierre … Elle la trouvait particulièrement belle, elle la trouvait plus brillante que les autres. La pointe de son index toucha la pierre et finalement glissa toute sa main dessus. Le contact ne dura qu'un instant – doux, frais, vivifiant – puis brusquement la porte changea d'aspect. Logan sursauta et fit aussitôt un pas avant, prête à se transformer mais rien ne se passa. La porte était devenue comme … transparente. La curiosité fit qu'elle avança à nouveau et leva la main pour toucher cette étrange matière … et l traversa. Elle comprit alors ce qu'elle devait faire. C'était simple. Elle fit un pas, encore un et elle était dans la porte. Elle se retourna une dernière fois vers le chemin. Mais elle ne reconnaissait pas. Elle pensait dire au revoir à son clan mais en réalité, elle l'avait quitté depuis déjà plusieurs semaines … Elle se détourna alors de ses racines pour se lancer dans une nouvelle aventure …

Leïn arriva aux pieds de la colline en inspirant une bouffée d’air frais, de liberté. Cela faisait maintenant une semaine que son maître, Din, l’avait quitté en lui laissant les indications nécessaires pour trouver la fameuse cité d’Elament. Son voyage aurait dû s’étendre sur trois jours et trois nuits mais les nombreuses haltes qu’il fit en chemin prolongèrent son voyage de quatre jours. Leïn aimait beaucoup voyager mais détestait se presser. À quoi bon faire un bout de chemin si l’on ne profite pas du paysage, de la nature ambiante et de la faune abondante ?

Du bas de la colline, il aperçut déjà la cité, immense qui s’étendait au sommet. D’un pas décidé, il s’engagea sur la route qui menait à elle tout en gardant les yeux fixés sur sa nouvelle maison.

Si les portes de son Village lui avaient paru immenses à son arrivée, ce n’était rien, mais alors rien du tout comparé à l’immensité des battants de bois et de fer forgé de la porte d’Elament. De quoi se sentir ridiculement petit lorsqu’on est déjà pas très grand, et au fur et à mesure qu’il avançait, ce sentiment d’écrasement se faisait de plus en plus ressentir.

Il aperçut soudain une silhouette qui paraissait ridiculement petite aux pieds de la porte immense. La silhouette était celle d’une jeune fille à l’incroyable chevelure d’un roux flamboyant. Leïn s’arrêta à quelques mètres d’elle pour observer tranquillement le petit manège de la jeune fille avant qu’elle ne disparaisse brusquement, engloutie par la Cité ! Leïn cligna des yeux. Avait-il rêvé ? Il parcourut les derniers mètres qui le séparaient des portes en quelques secondes et toucha le battant de bois et de fer. Comment la jeune fille avait-elle disparu ? C’est alors qu’il remarqua les quatre joyaux incrustés dans la porte. D’emblée, il fut attiré par le Saphir bleu océan taillé en forme de gouttes d’eau. Il caressa d’un geste amoureux la pierre lorsque soudain, la porte d’entrée s’effaça comme par magie et il découvrit avec stupéfaction l’intérieur de la cité.

Émerveillé par la splendeur de la ville qui s’étendait à n’en plus finir, il laissa ses yeux vagabonder vers les édifices qui semblaient s’étirer vers le ciel. Il franchit les portes de la cité, le nez en l’air à contempler les sommets de la cité d’Elament… jusqu’au moment où il butta contre quelque chose… non, quelqu’un : la jeune fille qu’il avait vue quelques minutes auparavant.

- Pardon ! s’excusa-t-il en reculant soudain, j’étais en train d’admirer la…

Il se tut lorsqu’il se rendit compte de l’odeur particulière qui se dégageait de la demoiselle. Il fronça les sourcils et eut même le réflexe, à sa grande surprise, de montrer les dents.

- Un chat ! s’exclama-t-il sans pouvoir retenir une légère expression de dégoût.

Si Leïn ne tenait pas tellement de sa mère Fière louve au niveau du physique, il avait cependant hérité de l’odorat exceptionnel de cette race… et visiblement de quelques réflexes aussi. Il n’avait jamais eu d’affinité particulière avec les chats et évitait d’ordinaire tout contact, aussi, cette confrontation direct eut pour don de le perturber quelques peu…

Si Leïn avait possédé des poils – et dieu merci, ce n’était pas le cas ! – ils se seraient hérissés dès que l’énergumène devant lui se mit à changer d’aspect. Poils et crocs, voilà la réponse qu’il eut à l’exclamation de dégoût qui franchit ses lèvres sans le vouloir. Si Leïn avait toujours eu confiance en ses sens de Fier loup, il avait dorénavant la preuve irréfutable que son instinct ne s’était pas trompé, cela ne faisait plus aucun doute : cette demoiselle avait du sang de félin dans ses veines. De surprise et de dégoût, le semi-elfe s’écarta de quelques pas en fronçant ses narines tandis que la jeune fille reculait, elle aussi avant de reprendre forme humaine. Il n’avait jamais aimé le fumet que dégageaient ces bestioles et préférait généralement s’en écarter dès que possible… et pourtant, sa curiosité le poussa à rester. Qu’était-elle ? Un hybride félin ? Sans doute… Si Leïn n’avait jamais rien vu de pareil, il avait néanmoins lu de nombreux ouvrages sur les races qui peuplaient ce monde. Les hybrides n’étaient pas rares d’après les livres qu’il avait lus, mais confiné dans son Village, Leïn n’avait jamais eu la chance d’en voir un…

Le semi-elfe observa la demoiselle d’un œil intrigué. Il ne comptait pas s’approcher d’elle, ça non, faire ami-ami avec un chat ? Et puis quoi encore ! Mais sa curiosité parfois maladive l’empêcha de quitter l’individu des yeux. Plus grande que lui, Mademoiselle Chat possédait une silhouette bien dessinée et agréable à regarder, sans aucun doute. Sa chevelure flamboyante légèrement ondulée encadrait un visage fin, féminin… Elle était jolie, certes, mais elle restait un chat.

Combien de minutes passèrent sans que personne ne parle ? Leïn n’en savait rien, il semblait avoir perdu la notion du temps alors que ces yeux restaient accrochés à cette silhouette attirante par bien des aspects mais surtout repoussante. Son instinct lui dictait de partir, de mettre le plus de distance entre cette créature à l’odeur si nauséabonde, mais sa curiosité, beaucoup plus tenace, l’empêchait de bouger. Il voulait savoir qui était cette demoiselle Chat, et il le saurait.

- Euh… navré pour le… « chat »… commença-t-il.

Son père lui avait toujours dit que, pour entamer une conversation avec quelqu’un, il valait toujours mieux partir sur de bonnes bases… même si ce « quelqu’un » était un chat, et qu’il était fort poilu.

- J’ai été un peu surpris et je n’étais pas le seul visiblement…

Leïn fit une pose. Que dire d’autre ? Il ne voulait pas assommer l’inconnue de questions même si ces dernières pullulaient dans son esprit. Le semi-elfe maudit intérieurement cette curiosité insatiable et poursuivit :

- Je m’appelle Leïn, Leïn Sithy. Et toi tu es… ?

[Je précise que si Logan sait beaucoup de choses sur les races c'est parce que les Cristalléens sont des êtres très intelligents et qui ont pas mal de connaissance ... Ce qu'elle ne comprend vraiment pas c'est le lien avec "l'eau" car elle ne connaissait pas l'existence des Elementalis avant d'apprendre qu'elle en était une elle-même. Voilà ^^]

Logan ne s'était pas rendu compte des minutes qui passèrent avant qu' « il » parle. Elle sursauta presque. Elle le regardait avec un mélange de curiosité, de dégoût et d'énervement. Elle ne comprenait pas pourquoi cette personne, ce chien, l'intriguait au point qu'elle n'en arrive pas à partir. Elle était là, à le regarder et à le détailler du regard. Par son physique, elle comprit que c'était un semi-elfe. Mais elle n'avait pas souvenir que cette race avait un lien avec les chiens – ou quel qu'autre animal canin. Il devait y avoir autre chose … un peu comme s'il était un mélange entre un Cristalléen canin et un semi-elfe. Elle n'en avait jamais croisé mais visiblement, elle ne savait pas autant qu'elle le pensait.

« Euh… navré pour le… « chat »… J’ai été un peu surpris et je n’étais pas le seul visiblement… Je m’appelle Leïn, Leïn Sithy. Et toi tu es… ? »

Elle était toujours méfiante, le nez froncé et la bouche pincée elle ne lui répondit pas de suite. Mais pour elle, la curiosité était trop forte. Il fallait qu'elle sache.

- Tu as un lien quelconque avec un Cristalléen canin ? grogna-t-elle entre ses dents. Tu … tu sens le chien mouillé ! continua-t-elle avec dégoût.

Certes, il existait d'autres races en lien avec les animaux canins mais étant Cristalléenne, c'était la première hypothèse qui lui était venue à l'esprit. Quel « hasard » ce serait de déjà rencontrer quelqu'un de sa race à peine quelques minutes après son arrivée ! Mais en toute honnêteté, elle n'y croyait pas vraiment car elle avait une autre hypothèse …

Leïn attendit patiemment la réponse de la mystérieuse inconnue. Il observa son air pincé, son attitude encore réticente, hésitante… son petit nez froncé et ses yeux où se mélangeaient incertitude, doute et curiosité profonde. Visiblement, la curiosité l’emporta puisqu’elle lui demanda d’une voix sèche et dégoûtée :

- Tu as un lien quelconque avec un Cristalléen canin ?

Un Cristalléen canin ? quelle drôle d’idée ! Leïn n’y aurait jamais pensé… ce peuple, en réalité, lui était plutôt antipathique… sans doute parce qu’il reléguait les individus mâles au simple rang de banque de sperme, des objets sans intérêt juste bons à procréer.
Cette remarque le laissa cependant pensif… sous entendait-elle par là que la jeune fille faisait partie de cette tribu ?

- Tu … tu sens le chien mouillé ! poursuivit-elle, dégoutée pour de bon.

Leïn éclata d’un rire frais et chantant mais derrière cette façade qu’il se donnait, un étrange sentiment de malaise s’était noué au creux de son estomac. Comment avait-elle su, pour son pouvoir ? Jusqu’alors, personne n’avait jamais douté qu’il possédât cette aptitude hors du commun s’il ne la dévoilait pas de plein gré. Alors comment diable était-elle au courant ? Avait-elle un sixième sens ? un odorat plus développé que le sien ? Leïn se retint difficilement de se humer pour voir s’il y avait quoi que ce soit dans son odeur qui l’eut trahi.

- Je ne suis pas un Cristalléen contrairement à toi, sans doute… Navré si mon « odeur » te répugne, sache que c’est tout à fait réciproque… Ma mère était une fière louve que j’ai peu connue, dit-il les yeux dans le vague.

Ses seuls souvenirs de son enfance remontait à cet « oncle » violent et détestable… souvenirs qu’il aurait préféré oublié définitivement.

- Mais tu ne t’es toujours pas présentée, poursuivit-il en omettant volontairement d’expliquer l’odeur mouillée qu’avait mentionné la jeune fille.

[J'espère que cette réponse sans parole de la part de Logan ne te bloquera pas. Si ça va pas, dis-le moi et je changerai ^^ Quand tu auras répondu, j'éditerai pour marquer que le topic est terminé =)]