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| « Ecoutes et Tais-toi » [PV] | |
| | Invité | |
| Lun 1 Juin 2009 - 21:35 | |
| ObligationsQuelle heure était-il ? Bah, on s'en foutait, on s'en foutait même plus que cela. Il devait être le milieu de la matinée, la veille, lorsqu'ils s'étaient vu, c'était la fin de la garde de la Fée, mais ça aussi, ça à peu d'importance. Elle avait ensuite passé quelques heures dans les Enfers, une, deux tout au plus, puis elle était retournée dans la cité, s'était entièrement déshabillée pour dormir à-même la couchette rigide qu'on lui avait assignée dans la caserne des Gardiens. Il faisait chaud, c'était l'après-midi, mais ça ne l'avait pas empêché de pioncer comme si sa vie en dépendait, avec le dénie total de ceux qui se moquent de la vie. Suite à une huitaine d'heures de sommeil, elle s'était levée, s'était lavée rapidement au broc et à la bassine, frottant avec énergie les traces et les odeurs de la population qu'elle abhorrait tant. Une huitaine d'heure, c'était donc le soir maintenant. En raison de la saison, il faisait nuit. Elle aimait bien la nuit, comme elle marchait silencieusement, les gens ne l'entendaient pas venir. C'était presque avec joie, donc, qu'elle avait enfilé une robe simple de couleur taupe, manche trois quart, gorge découverte, ceintrée à la taille. Une habitude.
Puis, en retirant la bande qui lui nouait le crâne et lui masquait les yeux, elle s'était rappelé qu'il y avait une différence entre aujourd'hui et les autres jours. Un boulet. Un boulet qu'elle devrait traîner tout au long de la journée, encore et encore... Enfin, la pensée de la tâche qu'elle lui avait assignée - parcourir toutes les rues de la cité - la faisait tendrement sourire. C'était un véritable labyrinthe, cette ville. Il lui avait fallut presque vingt ans pour en connaître la moindre ruelle, le moindre cul-de-sac. Il - Shaloa, ou un truc dans le genre, elle ne savait plus trop - se foutait allègrement le doigt, non, la main, dans l'oeil, s'il espérait connaître les voies diverses de ce nid à vermine. D'autant plus que la plupart des rues n'avaient pas de nom.
La mort dans l'âme, la Gardienne de la Cité, possessrice de l'élément Air, se dirigea vers la Grande Porte, où elle lui avait donné rendez-vous. En chemin, un soldat vint lui faire son rapport. C'était ainsi qu'était la pyramide hiérarchique dans la cité : Tout en haut, les Gardiens, au nombre de 4, chacun ayant un élément différent de l'autre. A la souvenance de Tarna, il n'y avait pour le moment que des femmes. Elle ne les aimait pas. Elle ne leur parlait jamais. Pouvait-elle organiser un malheureux "accident", pour les faire disparaître ? Non, elle avait autre chose à faire. Puis venaient, donc, les sentinelles, elles aussi au nombre de 4. Elles recevaient leurs ordres des Gardiens, puis les donnaient au petit bonheur la chance aux soldats. Et ça.... il y en avait une ribambelle ! C'était eux qui faisaient le gros du travail. Ils patrouillaient, en échange d'une solde. Des professionnels ? Ah ça non, ils en étaient loin !
Revenons-en au soldat. Il fit donc son rapport à la Sans-Aile, habitué probablement depuis longtemps à son mépris. Mais cela, Tarna s'en moquait, elle aimait juste bien donner des ordres. Il y avait eu peu de bordel dans la journée, apparemment. Quelques putains ci-et-là qu'il avait fallu déplacer pour l'image de certaines rues. Les Voleurs ? Bah, on les laissait faire tant qu'ils ne prenaient pas trop, juste de quoi vivre. Un petit gamin, sans barbe, qui marchait ? Ah bah oui, il avait toutes les rues, ce con, comme s'il voulait en faire la carte. Le soldat ricana de bon coeur.
La fin n'avait pas d'importance. Un ordre sec, et il repartit, comme il était venu, se fondant dans la foule. La Gardienne, elle, continua de marcher, vers la porte. Même en soirée, il y avait encore du monde, qui, heureusement, se disséminait doucement. Et lui, il était là, stoïque, comme un sergent attendant les réprimandes. Baste ! Il était à l'heure. N'avait-il donc aucun défaut qui aurait permis à la fée de le renvoyer sans autre forme de procès ? Elle se dirigea vers lui, le port droit, incarnation même de la raideur. On aurait pu lui casser des cailloux sur le dos. Le garçon se dirigea vers elle. Elle ne le salua pas, ni ne fit aucun geste qui aurait pu attester qu'elle avait remarqué sa présence, non... Elle reprit sa route, entrant dans l'une des tourelles qui encadrait la porte, grimpa l'escalier et émergea en plein air, haut au dessus des toits. |
| | | Shaloa Nombre de messages : 424 Âge : 208 Race : Archange Poste : Milicien Magie Contrôlée : Aera Feuille de personnagePuissance: (700/1000) | |
| Jeu 18 Juin 2009 - 21:35 | |
| Quand Shaloa se dirigea vers sa formatrice, il fut plutôt content de la voir se diriger vers lui, malgré sa posture raide et droite qui n'incitait pas à la discussion. Ce n'était pas ce qu'on jugeait d'amabilité, mais ce n'était pas si mal, le fait qu'elle prête ne serait-ce qu'un petit peu attention à lui était déjà un très bon début. Pourtant, elle ne le salua pas et continua sa route en ne faisant comme s'il n'était pas là, sa présence n'important peu. Malgré l'espoir qu'il eut en la voyant venir, il ne fut tout de même pas surpris de cette situation. Il ne la connaissait certes depuis peu, mais quand quelqu'un est rigide et renfermé, on finit très vite par y prendre l'habitude.
Ils reprirent route, et lorsqu'ils marchaient vers une tourelle près de la porte, déjà bien des questions s'installaient dans la tête de Shaloa. Pourquoi se bande-t-elle les yeux ? Ces cicatrices sur son dos, de mauvaises expériences ? Une droiture impeccable suite à un traumatisme ? Il ne le saurait probablement jamais, ayant pour l'instant bien trop peur de la réaction qu'elle pourrait avoir, elle semblait plutôt violente. Mais qui sait, peut-être lui demandera-t-il un jour, lorsqu'elle sera ouverte à la discussion. Peut-être bien qu'elle l'appréciera une fois qu'il aura fait ses preuves.
*Autant rêver, il faudra travailler dur si je veux un jour qu'elle me reconnaisse comme un atout dans cette cité. Mais je sais que je peux aider, c'est ce qui compte. Ah, comme Angeko serait fier de me savoir utile dans cette cité. Je n'abandonnerai pas, j'arriverai à faire mes preuves, comme l'aurait voulu mon oncle !*
Shaloa sortit de ses pensés lorsqu'il faillit trébucher en accrochant son pied dans la première marche de l'escalier. Il fallait être bien attentif et vigilant pour être sentinelle ! Heureusement, cela n'avait trop parut, il garda son équilibre et continua de monter les marches, mine de rien. Lui et la gardienne finirent par arriver sur la passerelle, en plein air au dessus des toits. Shaloa se demanda ce qu'ils y feraient. Sachant qu'elle ne lui expliquerait pas tant qu'il ne demanderait pas, il se tourna vers elle pour lui demander.
-Puis-je savoir ce que vous m'apprendrez ici ? J'ai bien hâte de m'entrainer pour être encore plus efficace !
Même si la fée ne semblait pas s'en soucier, Shaloa restait toujours optimiste et prêt à tout, voyant n'importe quel entrainement comme quelque chose de positif, un nouvel atout qui serait surement utile plus tard. |
| | | Invité | |
| Sam 4 Juil 2009 - 20:23 | |
| [ C'est court, moche, j'ai pas la motivation -_- ]
Infiniment méprisante, la Fée avança de son pas imperturbable, cheminant sur la voie de veille, sur la route des Gardes. Le paysage s'étendait, offert aux yeux dévorants des touristes de la ville : là, les monts, entourés de leur collier de nuage, ici, les collines, verdoyantes, en pleine floraison. derrière, cachée par les bâtiments, on devinait la forêt Dark qui contenait cimetière et ruine, mort et dévastation. Un sourire de délice étira les lèvres de la Fée : là bas, il n'y avait que des créatures vils et repoussantes. Elle songeait sérieusement à y amener le gamin imberbe pour lui faire faire ses premières armes. Enfin, façon de parler.
Il était derrière elle et avança aussi, sans s'essouffler : c'était le premier point positif que la fée lui concédait, il avait de l'endurance et n'épuisait pas rien qu'en marchant. Puis il posa une question, tranchant net le fil positif qui le rattachait à Tarna. C'était bel et bien un imbécile ! N'était-ce pas évident ? D'ici, on voyait toute la région et toute la ville, on devinait les rues fréquentées et les passages obscurs. Il fallait juste marcher et encore marcher sur cette route pavée loin au dessus du sol pour devenir le seigneur de la ville. Elle soupira, crispa la machoire et consentit à lui répondre d'une voix cassante :
" Ouvrir tes yeux : le danger de la ville n'est qu'en partie intérieur. les alcooliques, les voleurs, les assassins.... Ils sont certes présents dans la ville, mais d'un camouflet, nous pouvons les détruire ou réduire leur importance à rien. Mais il y a une chose que nous devons surveiller, au cas ou tu ne le sais pas ! Les démons. Certains essayent encore et toujours de rentrer dans la cité, malgré les maléfices qui pétrissent les murs de la muraille. Après la bataille, les dirigeants nous ont demandé d'être plus attentifs, au cas où les dégâts physique eurent épuisé les sortilèges. "
Ouvrir tes yeux... Comique pour une créature qui avançait voilée, n'est-ce pas ? Mais puisque l'on parlait du loup, elle sentit aux frontières de sa toile d'Air un infime tiraille, aussi tourna-t-elle rapidement son visage vers l'extérieur et étoffa la trame de son tissage, pour deviner les traits du veneur, découvrir sa race ou ses intentions. Seulement, les démons n'étaient pas les seul danger. Les élémentalistes traîtres pullulaient dans la cité, et Tarna était bien placée pour le savoir puisque les habitants auraient pu la définir ainsi. Traître. Mais est-on réellement traître lorsque sa fidélité ne va qu'à soit même ? Certainement pas ! Elle profitait des occasions voila tout.
" Tiens, là bas, près des ajoncs, oui, le gros buisson.... " Elle marqua une pause. " Ne regarde pas abruti ! Il saurait que nous l'avons vu ! Ah ? Tu ne sais pas comment le regarder ? Et bien sers toi de tes pouvoirs ! L'air est partout autour de nous, il entoure les choses, il suffit de tendre son esprit vers lui pour qu'il nous permette de savoir exactement ce qui freine sa pleine possession de l'espace. "
Il avait des cornes et il sentait la mort d'ici. La brise délicate qui agita les cheveux de la fée, rendant presque palpable la magie de sa race - la séduction, apportait les relents de ses effluves de charogne. La fée n'aimait pas particulièrement les démons, mais moins encore ceux qui sentaient mauvais... Elle pinça les narines et les lèvres, soufflant fort pour expulser l'odeur détestable.
" Tues-le vite avant qu'il ne sème la pagaille sur les marchands qui s'avancent, là bas. " |
| | | Shaloa Nombre de messages : 424 Âge : 208 Race : Archange Poste : Milicien Magie Contrôlée : Aera Feuille de personnagePuissance: (700/1000) | |
| Dim 5 Juil 2009 - 4:11 | |
| Le soupire que la fée laissa échapper peu après sa question formulée ne surpris guère Shaloa. Il était vrai que l'utilité d'une passerelle est claire, mais bon, Shaloa voulait ouvrir les frontières de la communication, engager une discussion, quoi. Et puis, peut-être lui aurait-elle fait faire un entrainement, comment pouvait-il savoir ? Cette femme était si froide et l'obligeait à tout deviner de lui-même dès le début. Il fallait dire que d'un côté, cela avait du bon, il faut être perspicace quand on est une sentinelle ! Mais n'empêche qu'aux touts débuts, cela s'avérait plutôt désagréable.
Sa formatrice finit par lui répondre, au moins (C'était déjà ça, un bon début). Alors il fallait ouvrir les yeux (Ce qu'elle ne faisait pas en fait, elle devait surement être aveugle, elle devait utiliser un sort ou un truc du genre, ou encore ce bandeau lui était translucide, qui sait ? Il finirait par le savoir, du moins.), utiliser la passerelle pour surveiller la ville des hauteurs, le point de vue le plus efficace. Puis elle se contre-dit, le danger n'était qu'à l'intérieur, mais il fallait surveiller à l'extérieur pour les démons. Le tout était très compréhensible et la logique pouvait tout de même y être décelé, mais l'affirmation esquissa un petit sourire d'amusement dans le visage de Shaloa, qui prenait tout de même la situation au sérieux (Et alors ? Sourire n'empêche pas la vigilance vous savez.). Alors il fallait surveiller, les protections vieillissaient, ça faisait froid dans le dos, quand même, savoir que si une armada de démons arrivaient, ils auraient une chance. Mais non ! Avec les élémentalistes, les soldats, les élèves, la cité se protégeait d'elle-même, l'espoir restait.
Enfin, la fée mystérieuse remarqua quelque chose, dans le buisson. Shaloa tourna instinctivement la tête pour observer, avant de se faire corriger avec raison. Le regarder, avec ses pouvoirs ? Comment diable réussirait-il à faire ça ? Utiliser son aura pour voir ce qui bloque ? Mais c'était un sort qu'il devrait normalement apprendre dans trois ans ! Et bien, il devrait donc se prendre un peu d'avance sur les cours et commencer à s'initier à cette technique, ne serait-ce qu'un minimum. Il fallait qu'il se dépêche, qu'il fasse une réflexion dans un temps record ...
*Vite ! Elle m'attendra pas deux heures ! Allez ... Mais oui ! Avec mon aura, je peux faire de la télékinésie et faire lever les objets, et en me concentrant je peux sentir ce que j'entoure. Peut-être que je peux ressentir ce que mon aura entoure sans mon aide ! Bon, allons, et espérons que ça marche !*
Shaloa se concentra, il décela un corps qui se démarquait vers le dit buisson, il semblait y avoir deux bosses sur le crânes. Des cornes ! Il n'en voyait pas les traits, mais ces bosses ne pouvaient pas être autre chose que des cornes. Il le voyait alors, il la comprenait, un démon rôdait aux alentours. Puis il finit par déceler lui aussi l'odeur, une odeur qui n'avait jamais senti, une odeur ... de mort. Oui, c'était clair, un démon. Puis la fée lui donna un ordre, il fallait ... le tuer.
*Tuer ?*
On voyait dans ses yeux qu'il n'avait jamais tué, rien qu'à voir son regard sure de lui se transformer en un regard interrogateur. Shaloa n'avait jusque là abattu que de la volaille et n'avait jamais réellement tué. Ce serait sa première fois, il savait qu'il devrait tuer, il l'avait envisagé, mais n'y pensait pas en général. C'était le rite de passage, le point de non-retour, le point où selon ses actes soit la mort l'effrayerait à jamais, soit la mort ne l'effrayerait plus jamais. Enfin, il aurait surement toujours peur de mourir (Même si en fait, il était immortel, mais tout de même tuable) mais n'aurait plus du tout peur de tuer. Il était décidé, il allait aujourd'hui détruire une petite source de chaos, il allait faire quitter de l'univers un peu d'horreur, il allait tuer ce démon et devenir un guerrier, un vrai, comme son oncle le souhaitait tant.
Shaloa se concentra sur la forme démon, puis aspira sans cesse toute l'air environnant l'être, l'asphyxiant jusqu'à ce qu'il s'évanouisse, laissant tomber toute sa masse corporelle sur le sol. Le démon semblait bel et bien mort, mais avec un peu de chance il se rétablirait, puis même si Shaloa scrutait son corps pour vérifier son pouls(ce qu'il ne savait faire) pour découvrir que son corps ne battait plus, il y aurait encore une chance qu'il survive. Shaloa devait donc l'achever, mais comment ? Shaloa ne vit qu'une façon, il fit apparaitre dans sa main une lame en vent, ensuite, grâce à la télékinésie, il la fit voler jusqu'au démon, il inclina ensuite la lame vers le crane du démon, puis après avoir accéléré la vitesse du vent pour rendre la lame le plus tranchant possible, il l'enfonça dans le crâne. Finalement, il fit exploser la lame, détruisant tout l'intérieur du crâne sans faire éclater la tête. Il se tourna finalement vers Tarna afin de lui poser une question.
-Dois-je aller le ramasser ou il faut le laisser à cet endroit ? |
| | | Invité | |
| Mar 7 Juil 2009 - 19:34 | |
| Mhh, quel déclice que le bruit d'un cerveau qui implose ! Surtout lorsque le cerveau en question appartenait à l'un de ces affreux démons à cornes. Tarna n'appréciait pas les attributs d'animal. Tout démon, selon elle, qui possédait une queue, des cornes, des crocs ou des griffes méritaient une mort douloureuse pour le simple fait d'avoir vécu laid. Elle tolérait les hommes peu gâté par la nature (après tout, ils ne contribuaient qu'à moitié à l'enfant à venir, et en raison de sa beauté, son enfant serait certainement magnifique), mais les hommes à cornes, Dieux... Une vague de dégoût la prit en imaginant pareille créature la toucher avec ses mains sales, si sales, pire ! La prendre comme une gueuse. La colère se succéda au mépris et, d'une main, elle activa son pouvoir : l'air se condensa autour du cadavre intact - malheureusement - et il s'éleva haut, très haut dans les airs, jusqu'à ne plus être qu'un vague point sombre sur la voute parfaite des nuages qu'elle ne pouvait voir. Puis, mue par une puissance certaine, le point se dirigea vers les Monts. Là, en atterrissant, une fois l'attraction terrestre faisant son oeuvre, il se transformerait en tas de chair sanglant, et les animaux s'en repraîtraient.
Ce qu'elle allait lui apprendre... Elle lui apprendrait à se servir d'autres choses que des armes et que de ces pouvoirs, à être discret et à se servir de sa tête, pour peu qu'il en fut capable. Elle lui apprendrait à supporter la douleur et accepter la mort, voire à la donner sans hésitation. Elle ferait de lui une femme faite homme, quoi. Pour le moment, il n'était qu'un gamin pur et innocent, qui venait à peine de faire ses premières armes. Ni barbe, ni cicatrice. Rien. Il était aussi vierge de corps et d'esprit que la première nymphe venu, que la première fée admirable. S'il se servait de ses mains pour autre chose que les lapins et son oiseau, c'était déjà pas mal... Tarna, la Sans-Aile, se tourna vers lui et lui répondit avec toute l'impatience du monde :
" Tu n'es pas une femme de ménage. Apprends à te désintéresser de détails pareils. Que son corps reste, qu'il parte... Ca n'a pas d'importance. N'a d'importance que le danger qu'il représentait, et qu'il ne représente plus maintenant. Mais Baste ! Suis moi. "
Elle le précéda sur le chemin de ronde, dénouant petit à petit la bande qui lui couvrait le visage. En l'enroula sur elle-même ensuite, et la rangea dans une des poches de sa robe. Qu'il était bon de sentir l'air sur son visage ! Les bourrasques agitaient doucement les mèches maintenant libre de son opulente chevelure. Maintenant, toute sa beauté était révélée. Il lui suffisait de sourire pour faire fondre le coeur de n'importe quel homme, telle était la magie de sa race. Et même les tatouages qui parcouraient sa peau n'étaient qu'un ornement supplémentaire : ils se voyaient sur l'arête de son nez, suivaient la courbe de sa mâchoire, s'enroulaient sur ses joues, même ses paupières étaient pareillement marquées. En quelle langue étaient ces runes ? Elle-même ne le savait pas, analphabète qu'elle était. Laissons aux scribes la tâche d'écrire, voila ce que pensait la Fée. Il lui suffisait de sourire... Mais elle ne le faisait que rarement.
Tarna n'ouvrit pas les yeux. Elle garda les rideaux de ses paupières baissés sur ses prunelles, cachant encore et toujours deux joyaux d'une extrême richesse, et se concentra sur son pas vif, tendant l'oreille aux bruits de la cité.
" Tends ton ouïe à la recherche de bruits de bagarre. En période de paix, le calme intérieur importe tout autant que la sécurité extérieure. Tu seras probablement réquisitionné par un quelconque marchand assez riche pour soudoyer les gardiens afin que protéger ses marchandises avec les Sentinelles. Ne t'en fais pas, tout l'or du monde ne nous paiera pas. "
Le bruit de ses sandales sur le pavé n'éveillait presque pas de bruit. Lentement, elle le mena vers le sud de la cité, vers l'Ouest de l'entrée.
" Sud Ouest. Retiens cela : c'est dans cette partie de la cité que se trouvent les quartiers pauvres : assez loin de la richesse du centre, mais assez près de celle de l'avenue principale. Il y a là bas nombre d'auberges à trois sous et de bordels. La journée, c'est normalement assez calme, mais nous allons te montrer où se trouvent les endroits les plus dangereux. "
Entre venelles et impasses, les marcheuses du dessous des arches étaient en nombre. On les voyait mal, du chemin de ronde, aussi la Fée eut-elle vite fait de descendre : elle enjamba la pierre, et descendit tout du long sur un escalier invisible, dont l'absence aurait pu faire la joie des hommes en dessous : mais cette partie de la cité s'éveillait surtout la nuit. A son passage, les jeunes filles désespérées se cachaient, craignant l'ordre et la loi que la Marquée était censée représentée. Ah ! S'il savait, ces imbéciles, à quel point l'habit ne fait pas le moine... Sous les enseignes sales des cul de basse fosses, les mendiants sommeillaient, dérangés seulement par leurs cauchemars. La réalité de la cité était bien loin des contes fantastiques l'on faisait sur elle : un paradis dans lequel vivait nombre de personne, en parfaite harmonie... La misère est la camériste de la grandeur, et si certains ne marchaient pas sur les plus faible, il n'y aurait personne pour caresser du bout des doigts les étoiles.
Là où il avait une flaque de boue, ou une étendue de matière indéfinissable, la fée s'envolait, marchait au dessus du sol comme un équilibriste de talent, cheminait de son pas imperturbable. Elle faisait ça et là des commentaires au garçon qui la suivait. Ici, il y avait souvent des meurtres, là, les viols n'étaient pas rare. Pourquoi cela n'empêchait-il pas les gens de venir ? Parce qu'il fallait bien vivre, quitte à se mettre sur le dos pour gagner une croute de pain. Ils ne l'ignoraient pas, là haut, dans l'école, et certains oeuvraient dans le sens de l'amélioration, mais la guerre ne datait pas d'un siècle, d'une année tout au plus, il ne fallait pas espérer effacer la misère d'un revers de la main.
Il y eu sur leur chemin une bataille diurne, que la fée interrompit en soupirant, paupières toujours baissées. Les deux protagonistes se retrouvèrent écartés l'un de l'autre, à quelques centimètres du sol. Elle s'approcha doucement d'eux et murmura à l'un et à l'autre quelque chose dans le creux de l'oreille, puis elle les relâcha et ils se séparèrent sans demander leur reste, effrayés par on ne savait quoi. Puis il y eut enfin pour le garçon le moment de faire ses preuves : il y avait foule près d'un marché de la misère, où les voleurs à la tire se multipliaient comme des cafards.
" Et bien ? Fais-toi discret, même si ta tenue contraste fort avec eux, et déniches moi un coupe-cordon. Nous l'emmènerons ensuite à l'arène. " |
| | | Shaloa Nombre de messages : 424 Âge : 208 Race : Archange Poste : Milicien Magie Contrôlée : Aera Feuille de personnagePuissance: (700/1000) | |
| Jeu 16 Juil 2009 - 6:54 | |
| C'est qu'elle était plutôt contradictoire, cette Tarna ! Elle nettoyait les alentours de la citée en faisant disparaitre le corps du démon en l'envoyant au loin vers les monts puis ensuite elle lui disait qu'il ne devait pas se préoccuper de nettoyer et de laisser le corps où il était, il faudrait qu'elle se décide, parfois ! Enfin, cela n'avait pour Shaloa que peu d'importance, qui se contentait de suivre sa formatrice comme indiqué quelques minutes au par avant.
Tandis qu'ils marchaient sur la palissade, Shaloa vit la fée enlever petit à petit son bandeau avant de le ranger dans sa robe. Il se demandait bien de quoi avait l'air ses yeux, seul partie qu'il ne voyait pas du visage de la femme, ce visage parsemé de tatouages divers et intrigants. C'est quand elle se retourna pour lui donner quelques indications sur le métier que Shaloa constata avec surprise qu'elle avait toujours les yeux fermés. Il devait vraiment avoir quelque chose de spécial avec ces yeux, peut-être qu'elle les laissait fermé car étant aveugle, elle louchait. Non, c'était surement un pouvoir spécial ou autre truc du genre.
En tout cas, le moment n'était pas opportun aux questions, il fallait pour l'instant suivre la formatrice, qui la mena vers le sud ouest de la cité avant de lui donner quelques indications, il allait donc découvrir des endroits plutôt dangereux à surveiller. Shaloa fut ensuite surpris de voir Tarna tout bonnement descendre un escalier dans le vide, quoi que c'était très plausible, soit c'était la magie de la citée, soit c'était parce qu'elle utilisait son pouvoir aera. Il vit par la suite avant de descendre aussi des jeunes filles se cacher, alors elle inspirait la peur, sa formatrice, c'était son secret ! Par contre, Shaloa essaierait d'inspirer la bonté, de s'y prendre d'une manière ... différente. Il était plutôt intéressant pour Shaloa de voir sa formatrice marcher dans le vide plutôt que de simplement éviter les obstacles, qui n'était d'ailleurs pas très dérangeants.
Puis Shaloa appris au fur et à mesure que la fée lui faisait ses commentaires, mémorisant les lieux dans sa tête, des lieux à surveiller. Du coup, Shaloa se demanda pourquoi les gens y trainaient, et la fée lui fit comprendre, certains n'avaient pas le choix d'avoir une vie très difficile, c'en était presque triste. Puis ils tombèrent sur une bataille, que la fée arrêta que de quelques paroles, pour que les deux homme partent en peur. La peur, c'était vraiment sa technique à elle, on aurait dit. Puis ils arrivèrent à un marché et Tarna lui ordonna de capturer un voleur pour l'emmener à l'arène.
Shaloa se promena donc discrètement, puis finit (rapidement) par déceler un jeune homme, un humanoïde, entrain d'essayer de voler un couteau tandis que le vendeur était entrain de parler à un autre client. Shaloa le laissa finir sa besogne, puis le suivit sans se faire voir dans un coin sombre, près d'une intersection où le voleur voulait surement s'enfuir avant que l'on remarque la disparition du dit couteau. Shaloa aspira l'air autour de lui, l'empêchant de respirer, puis laissa l'air retourner à lui dès qu'il laissa tomber le couteau pour s'évanouir par terre, prenant bien soin d'attraper le couteau par télékinésie et de créer un coussin d'air sur le sol pour le voleur pour ne pas faire de bruit et ne pas attirer l'attention. Il prit le couteau dans sa main, puis plaça le voleur sur son épaule, comme un sac de pomme de terres. Il respirait encore et était bien vivant, simplement évanoui, il n'aurait qu'à le réveiller à l'arène et le transport serait moins difficile, il n'essaierait pas de s'enfuir. Il se dirigea finalement vers Tarna, en déposant discrètement sur son chemin le couteau sur le comptoir du vendeur. Arrivé à elle, il lui montra le voleur sur son épaule d'un signe de tête, puis il la suivit tranquillement vers l'arène. |
| | | Invité | |
| Lun 27 Juil 2009 - 20:39 | |
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