Courir jusqu'à n'avoir plus de souffle ... [Terminé]

En pleine après midi une envie irrépréhensible le fit ressortir de l'enceinte de la cité en direction de la forêt. Il découvrait encore Elament, beaucoup de choses restaient à découvrir sur cette dernière mais il fallait absolument qu'il aille faire un tour. Une partie de sa vie tout de même c'était déroulé entouré d'arbres et il lui fallait un lieu pour lui rappeler ces sensations de vie sauvage. Son instinct n'aimait pas trop rester trop longtemps inactif et ces murs restreignaient trop son champ vision. Tous cela c'était pour garder un équilibre. Il était perdu dans ses pensées tandis qu'il venait de passer l'orée de la forêt quand son cœur se mit a battre la chamade, son sang ne fit qu'un tour et c'est une autre partit de lui qui prit le dessus alors qu'il commençait à courir.

Hmm ... le vent souffle sur mon visage pendant que les arbres défilent, il s'engouffre dans mes cheveux et glisse sur ma peau. Je connais peu de choses qui peuvent égaler cette sensation de liberté. La meute ... oui ... la meute ... eux seules pouvaient comprendre ça.

Son rythme cardiaque s'accélérait, il n'entendait plus que son coeur qui frappait sur ces tempes. Les arbres passaient de plus en plus vite, ils n'avaient pas encore rencontrer un seule représentant de la faune locale. Il se demandait bien quels animaux pouvaient vivre ici. Plus il avançait plus son instinct prenait le dessus. Il venait de dépasser une grosse souche qui le dépassait facilement d'un mètre quand son corps fut parcourut de douleurs. Ces os commençaient à craquer, toute ses cellules convulsaient alors qu'il s'arrêtait poser sur un tronc et que la métamorphose opérait.

Non, pas maintenant il faut que je me calme ... Respire, fait taire la bête qui monte, ce n'est pas elle qui contrôle c'est toi. Une grande inspiration a la fois ... Puis une autre.


Il respirait longuement tout en observant autour de lui, poser contre le tronc il constatait que devant lui s'étendait une clairière. Un trou de lumière perçait la toile de feuilles vertes former par quelques arbres pencher en cercle. Se glissant lentement le long de l'écorce pour finir par s'assoir au sol il décida de prendre une pause avant de repartir, profitant de l'abri de ce couvert.

Je hais le soleil, bon et salutaire, je le hais, je le hais, je le hais! En plus l'astre maudit se permettait de briller chaudement dans le ciel, alors que de lourds nuages noirs auraient été tellement bienvenus... Poslan avait quitté la chaleur sombre des enfers quelques heures plus tôt pour subvenir à son besoin vital de solitude. Alors qu'il rentrait tout juste d'un long courrier, il avait voulu faire une pause en bas, le temps de se restaurer, et n'avait pas réussi à trouver la paix dans les jardins. Au début c'était une personne qui était venue lui parler, puis une autre, et encore une autre... C'en était trop pour le Drewoor habitué à être seul avec lui même. Il les avait plantés là, près de la fontaine, leur petite compagnie ne l'intéressait pas vraiment.

Lorsqu'il était sorti de la caverne, la nuit tombait à peine et il s'était lancé dans une petite partie de chasse, simplement pour se distraire, il n'avait pas faim. La mise à mort de l'animal chassé l'avait occupé un instant et il avait laissé le corps sur place, intact. Un quelconque charognard en ferrait son affaire. Il avait encore parcouru quelques lieues avant de se faire caresser par les premiers rayons de l'aube. Rabattant sa cape sur la peau fragile de son corps humain, il avait cherché un abri pour la journée.

Cet abri, assez profond et enfoncé sous le sol pour abriter sa grande carcasse, il l'avait trouvé près d'un groupe de grands arbres, entre deux énormes souches et sous une plateforme de pierre. A l'ombre fraîche de cet amoncellement, il avait humé avec plaisir l'odeur de l'humus, caché derrière les branches feuillues. Les animaux des alentours ne pouvaient le voir mais ressentirent sa présence, désertant les lieux. Tant qu'il serait là, dans la cavité naturelle formée par les racines de l'arbre mort et le tas de rocher et de branches, il savait que nul animal n'oserait s'approcher. Son odeur de Drewoor faisait frémir leur instinct de conservation, les poussant à la fuite. Ce n'était pas un problème, au contraire, il ne serait pas dérangé. Ne pas avoir à se dissimuler lui permettait d'économiser son pouvoir et de profiter véritablement de cette pause reposante.

Le repos ne dura pas si longtemps que ça en réalité. Alors que Poslan pensait être tranquille jusqu'à la tombée de la nuit, il s'avéra que quelqu'un vint le déranger au beau milieu de l'après midi, le forçant à rouvrir les yeux (en réalité, seul le corps animal eut l'air de se réveiller, le corps humain ne bougeant pas d'un pouce, couché sous l’encolure pour ne pas se cocher le crâne sur le plafond de pierre bas). Les yeux du cheval se tournèrent vers l'entrée de son repère terreux à la recherche de ce qui l'avait dérangé, toujours caché derrière les feuilles. Un corps se tenait non loin de la souche sous laquelle Poslan avait trouvé repos. Cet inconnu avait une forme humanoïde, mais émettait un son étrange, comme des craquements, tout en se tordant de douleur. Etrange… A voir comment il était à l'aise en pleine forêt, Poslan en conclut qu'il devait s'y sentir comme chez soi, alors quelle était la race de cette créature?

L'inconnu venait de s'adosser au tronc et le Drewoor se félicita d'avoir dissimulé son aura, son odeur et le froid qui émergeait de sa personne, choisissant de passer inaperçu dès qu'il avait entendu les premières brindilles craquer au loin. Ca avait été un heureux réflexe. Il ne voulait pas vraiment devoir sortir de sa planque alors que le soleil brillait encore. Bien sûr, il était capable de s'entourer d'une brume noire, si intense que les rayons de l'astre auraient eu du mal à l'atteindre, mais pour ça il fallait puiser plus fortement dans sa réserve d'énergie et Poslan se sentait d'humeur flemmarde. Ne bougeant pas d'un pouce/ d'un sabot, il attendait que l'inconnu s'éloigne. Mais il ne s'éloignait pas! Le bougre venait même de se laisser tomber au sol, histoire de prendre du repos. Combien de temps allait-il rester là? Et puis tant qu'il ne partait pas, le Drewoor ne pourrait pas se rendormir, refusant de baisser sa garde en présence d'une créature inconnue dont il n'avait pour le moment même pas encore cerné la dangerosité.

Bon, et bien aux grands mots les grands remèdes. Poslan relâcha sa couverture. Il releva le sort qui avait occulté sa présence aux sens des créatures des alentours, espérant que le malaise que ressentirait l'inconnu le forcerait à décamper. Une odeur de mort, faible, mais cuivrée, avec des relents de sang, émergea de l'abri sombre sous le roc et le bois. Accompagnant cette fragrance doucerâtre, la température chuta, baissant de plusieurs degrés. Pour parachever le tableau, le corps animal du Drewoor renâcla. Si avec ça le gars ne comprenait pas qu'il avait dérangé quelqu'un de sinistre... C'était qu'il était vraiment bouché! Le bon sens l'aurait forcé à filer, au grand soulagement de Poslan, mais si le plaisantin était assez idiot pour lui chercher des noises, Poslan était prêt à lui expliquer sa façon de penser un peu plus... ouvertement. Et tant pis pour le soleil, quand il faut, il faut!

"Ah s'assoir sur un lit de feuille, le vent dans les arbres qui berce, sentir la mousse et l'écorce qui m'entourent. Cette forêt est vraiment magnifique, heureusement qu'il existe encore de tel lieu en ce monde." Il fit une courte pause s'apercevant du silence. "Mais il n'y à pas un bruit, pas un seul cri d'oiseau, aucune vie aux alentours ne semble être là ..."

C'était plus des pensées a mi-voix contemplative qu'autre chose mais ces mots là semblait résonner alors qu'Asgel tendait l'oreille pour capter le moindre son de présence d'une faune quelconque. Il réfléchit un instant sur la cause d'un tel dérangement de la nature environnante. Ce pouvait être lui qui avait chambouler leurs vie ? Non il avait vécut des années ainsi et il savait calmer le prédateur pour ne pas faire fuir les autres animaux et on lui avait appris à cacher son aura de chasseur quand il le fallait. Si ce n'était lui et aucune menace nulle part c'est qu'il n'était pas seul. Une chose qui faisait tous fuir mais qui peux se cacher au yeux des autres et à leurs sens , c'était un invité qui n'avait rien d'anodin, ou alors peut être était ce Asgel qui l'avait déranger.
Au même instant il discerna un peu plus loin un bruit. Un bruit de bête, similaire à quelqu'un qui renifle en plus fort et plus sourd.

Qu'est ce que ça peux bien être ? Il se cache mais sa simple présence dérange le reste de la forêt. Je me demande à quoi cela ressemble et quel genre de bête est ce là. Il y à quelque chose de louche en tout cas. Mais est il le seul responsable ?

Une odeur parvint jusqu'à lui et à ce moment ses doutes s'effacèrent. Ce n'était pas une bête comme les autres. L'odeur qui remontait était celle de la charogne, un léger fumé de putréfaction rappelant un cadavre, puis celle du sang vint s'ajouter par dessus cela. Comme si la Mort elle même c'était déplacé la température se rafraichissait. Cette chose lui donnait la chair de poule mais une part de curiosité aussi se battait avec son envie de repartir. Qu'avait il bien put réveiller ? C'était là la question qui finit par prendre le dessus. Il se tourna derrière le tronc dos a l'origine du parfum de mort. Mélangeant une partie de la terre au sol avec de l'humus afin de faire un mélange compact qu'il se badigeonna en partie un peu partout pour cacher sa propre odeur. Il chercha le sens du vent pour ce mettre face a celui-ci puis légèrement accroupis il commença a faire le tour afin de démasquer son invité morbide.

C'est l'heure de sortir le loup qui est en toi mon petit Asgel ... Je ne sais pas encore qui est le chasseur du chasser mais on va pas tarder a le savoir.

Ah mais c'est qu'il s'accrochait... La voix de l'inconnu était parvenue aux oreilles de Poslan et ne s'était tue que peu de temps avant que le Drewoor dévoile sa présence. Au moins, maintenant c'était clair, le type avait senti qu'il y avait dans le coin quelquechose de pas très catholique. A la façon dont le corps de l'inconnu s'était crispé, imperceptiblement, il avait repéré ses indices de présence. Un être normal n'aurait pas cherché plus loin et aurait décampé, laissant entendre clairement le bruit de ses pas qui courent sur le sol meuble. Dans son renfoncement, le Drewoor aurait pu capter le bruit des impacts se répercutant dans la cavité du terrier. Un type normal n’aurait pas attendu. Mais lui, non. Faisant un bond, l’inconnu disparut de sa vue.

Allons bon, un curieux? Le sol n'avait pas résonné de pas de fuite, donc il était toujours là. Poslan avait deux solutions : le laisser tomber sur lui, sans réagir, laissant venir jusqu’à ses crocs l’infortuné idiot, ou alors sortir de lui-même avant que cela n'arrive. Il fallait dire que se savoir en contrebas, coincé dans un cul de sac, le mettait mal à l'aise. Le cheval reste un prédaté de nature, et si celui là n'avait rien de naturel, rien d'une bête sans défense, il n'en était pas moins qu'il conservait en son fort intérieur quelques caractéristiques propres à la race dont il avait l'apparence. Son premier geste aurait donc été bondir hors de sa planque, pour se sortir de ce trou et écharper le gêneur. Oui mais voilà, dehors, il faisait grand beau temps, et Poslan n'aimait pas la lumière. Etre d'ombre et de ténèbres, c'était une révulsion qu'il avait en partie combattu grâce à son pelage, son armure métallique et le tissus lourd qui le recouvrait, mais tout de même... Ce n'était pas une raison!

*Oh, et puis laissons parler l'instinct!*

Poslan s'apprêtait à sortir, donc à déclencher son manteau de brume noire, lorsqu'il eut une meilleure idée. Ils étaient dans une forêt qui n'était pas dépourvue d'arbres, et agir sur eux était moins gourmand en énergie que faire pervertir l'air au point de le faire noircir. En effet, une fois les arbres mis en places, ils pouvaient rester ainsi tous seuls, tandis que la brume était à maintenir en permanence. Bon choix ! Les branches des arbres au dessus de leurs têtes se mirent à frémir, bougeant de façon fluide et ce assez en hauteur pour que cela ne le gène pas. L’opération était rapide, les branches dures se métamorphosant en étranges lianes fibreuses assez agiles pour effectuer ces mouvements. Les ramures s'entremêlèrent en une toile inextricable, les troncs se courbèrent en une tonnelle sauvage de branchages intimement et hermétiquement imbriqués. Une fois l'ombre faite, une ombre relative, ce n'était pas la nuit, mais suffisante, Poslan fit les deux pas qui le séparaient de la sortie du repère.

Duo noir et lugubre, la silhouette d'un cavalier surgit de sous les racines de la grosse souche, bondissant hors de terre avec force. La bête était à la fois calme, car sûre d'elle, et trépignait de colère, impatiente d'exprimer le mécontentement qu'elle éprouvait à devoir se déranger. Le cavalier, lui, était invisible, complètement dissimulé sous du fer et du tissus. Si l'épaisse fourrure de l'animal le protégeait du soleil très diffus qui oserait peut être poindre entre les feuilles, il en était pas le cas de la peau fine et blanche de l'homme. Il n'y avait ni rêne, ni selle, le duo semblait uni, comme si l'homme et l'animal ne faisaient qu'un. En un mouvement, le duo s'était retourné, faisant face à l'ouverture, et par conséquent à l'arbre en entier. Ce qu'il avait derrière lui désormais, il avait eu tout le loisir de l'observer avant de sortir, la zone était sécure.

Debout sur le sol jonché de feuilles mortes et de rocaille, il attendait que le gêneur se montre, se basant sur sa vue et son ouïe, bénissant déjà le moment ou la punition interviendrait.

Il tournait lentement, en rétrécissant au fur et à mesure ses cercles afin de se rapprocher. Le silence apparent avait dut signifié à l'autre qu'il n'était pas partit mais après il devait le retrouver pour ça. Une chose l'intriguait assez pour s'arrêter un instant, la cime des arbres c'était modifié pendant ce temps et maintenant il n'y avait qu'une lumière diffuse dans la clairière comme si le soleil c'était voilé d'un pâle manteau de tissu. Fait étrange car les arbres semblaient s'être resserrer d'eux-mêmes chose qui n'est pas censé arriver.

Décidément cette scène devient de plus en plus lugubre, je me demande vraiment sur quoi j'ai bien put tomber ...

Il ne tarda pas à savoir, ainsi donc il semblerait que l'obscurité lui était plus propice. Quel surprise ce fut de voir un cheval et son cavalier sortir, enfin à première vue. Le cheval plutôt une pâle copie de ce qu'avait put être un cheval, sombre et ténébreux comme la nuit, il n'avait plus rien d'une simple monture et même sa dentition laissait paraitre un régime alimentaire changeant. Des blessures apparentes, il avait quelques difformités et son regard n'avait plus rien de naturel. Le cavalier quant à lui semblait tout droit sortit de la même pourriture démoniaque, il pouvait distinguer juste quelque parcelles de peau et celles-ci étaient d'un blanc cadavérique. Son aspect du reste montrait un grand humanoïde recouvert de tissus et de plaques d'armures fait d'un étrange assemblage. Il n'y avait plus aucune once de vie naturel la dessous mais rien dans ses connaissances n'expliquait ce plagiat d'animal ni son cavalier. De plus il continuait à les observer et une autre chose le frappait, les deux semblait indissociable agissant par un esprit commun plus comme s'il en partageait qu'un seul plutôt qu'un instinct de groupe.

Hmmmm ... Il m'attend de pied ferme, à moi de faire le premier pas mais des hostilités direct ne sont pas forcement envisageable ...

Il pris deux pierres dans la main la première il l'envoya dans un fourré, faisant frémir les feuilles et un oiseau s'enfuit dans un battement d'aile frénétique. La seconde il l'a fit ricocher sur plusieurs tronc afin de semer plusieurs "toc" sourds aux oreilles du duo. Puis en restant a couvert il s'exprima a haute voix.

Tout ceci mélanger devrait semer un minimum le trouble dans ses recherches ...

"Qui es tu ? Ou plutôt devrai-je demander ce que vous êtes ?"

Juste après ces mots il sauta en haut d'un arbre se déplaçant de branche en branche et de tronc en tronc pour que sa trace se perde au milieu de la verdure tout en restant à bonne distance de l'interlocuteur, il ne savait pas encore à quoi s'attendre.

Poslan attendait que le gêneur se manifeste et songeait déjà ce qu'il pourrait faire de lui. Comme tout à l'heure lors de sa partie de chasse, il n'avait pas faim au point de se forcer à le dévorer. Trainer dehors, en plus, n'était pas trop ce qu'il avait envie de faire, trop de lumière. Alors il n'avait qu'à le tuer, rapidement, simplement. Mais d'abord il voulait savoir ce qui clochait dans la tête de ce type pour être resté sur place malgré tous les avertissements qu'il avait pu lui faire. Y avait pas à dire, il était sympa comme démon, il lui avait laissé des chances de sauver ses fesses, mais Mr. Curiosité ne tenait apparemment pas à sa peau.

Des bruits raisonnèrent à droite, faisant s'envoler un volatile qui, fait étrange, n'avait pas fui avant. D'autres tocs retentirent à gauche. Poslan était sûr de ça : le gars était seul. Alors ces bruits, c'était quoi, une tentative minable de diversion? La voix fit tourner la tête du cheval dans sa direction alors que la tête humaine continuait à scruter les environs, au cas où. Les oreilles noires et mobiles du cheval se pointèrent vers les paroles, et le duo s'étonna de l'aplomb avec lequel l'inconnu posait telle question. Ce "vous" laissait comprendre à Poslan que le type n'avait pas la notion de sa race, sinon il aurait continué à ne parler qu'à la seconde personne du singulier. "Vous", c'était dissocier l'homme et l'animal, erreur classique, et tout à fait normale au fond.

Une forme humanoïde bondit soudainement dans un arbre, et se mit à faire des bonds frénétiques pour parcourir les branches hautes, dans le but certainement de rester insaisissable. La créature allait vite, était agile, et parcourait la canopée sans aucun soucis. C'était quelquechose que Poslan devait reconnaître : ce gars était curieux, mais prudent. Il restait loin, bougeait constamment... Mais ne manifestait pas le besoin de se barrer une bonne fois pour toutes et ça, c'était agaçant! Le Drewoor ignora complètement la question, à laquelle de toute façon il ne comptait pas répondre. Que faire? Lancer une attaque pour faire tomber le ouistiti de l'arbre, ou attendre qu'il descende tout seul, poussé par la curiosité? Poslan aimait cette façon de chasser et s'était rendu compte que si c'était totalement inefficace avec les animaux (qui décampaient), ca marchait étonnamment bien avec les humanoïdes. Comme quoi leur instinct de conservation s'était détérioré avec l'évolution...

P'tet même qu'en en ne faisant rien le gêneur allait partir de lui même? L'affaire se serait passée pendant la nuit, ou en temps très couvert, il n'aurait pas hésité à se lancer dans l'action, mais là... Le moindre faux mouvement pouvait l'exposer à la lumière, et il n'aimait PAS la lumière. Ca ne le tuerait pas, mais c'était tellement chaud sur sa peau trop habituée aux ténèbres, c'en était douloureux... Et puis le soleil était si bénéfique et salutaire, pouah!

Le cheval piaffa et fit un tour sur lui même, reculant ensuite pour retourner dos à l'ouverture de la grotte. Il ne voulait pas quitter son espace, sa zone de fraîcheur qu'il s'était créée. Sa croupe était même dissimulée déjà sous les premières couches de branchages. Ainsi positionné, il restait visible, puisque seuls ses postérieurs étaient cachés, prêt à bondir à l'action, mais aussi il protégeait ses arrières : la grotte était sûre (car vide), on ne pouvait pas se laisser tomber sauvagement sur son arrière main. Immobile, muet, il restait à découvert (pour le reste de ses corps), statue froide, seul le vent jouait avec ses crins et le tissu de sa cape. Son visage d'homme était tourné vers le bas, son dos à peine courbé comme si il attendait calmement, un peu somnolent. Son corps de cheval semblait aussi actif, mais c'était sans compter sur ses oreilles qui suivaient à distance tous les gestes du singe qui bondissait dans l'arbre.

Mince alors ça lui fait ni chaud ni froid, de plus il à pas bouger d'un seul centimètre c'est bien ma veine ... C'est un muet ou alors ma conversation ne l'intéresse guère. Nous voilà dans un statu quo ou aucun des deux n'a l'avantage et malheureusement celui qui change d'idée en premier se met dans une position délicate ...

Sa diversion n'avait pas marcher plus que cela, il semblait que tous ce qu'il le mettait a l'abri c'était de rester hors de portée. Cette balade tournait à la partie de chasse, mais pour qui ? Il finit par s'arrêter en haut d'un arbre, percher sur la plus grosse branche qui pouvait supporter son poids. Il ne voyait plus quoi faire, le menton posé dans le creux de la main il se mit à attendre poser là. Quelques longues et précieuses minutes s'écoulèrent sans que rien ne se passe.

Si je bouge je rentre dans son jeu ... Oh et puis zut l'insouciance fait la jeunesse on me l'a déjà dit.

Il descendit de l'arbre et se mit dans le champ de vision de l'homme qui le guettait justement. Adosser contre l'arbre et regardant par terre il ne cherchait pas à croiser le regard de cette humanoïde. Il prit une grande respiration comme pour se calmer un instant.

"Tu attendais pour me voir ?" Il passait la main dans ses cheveux les tirant en arrière tout en ajoutant "Alors on faisait la sieste ... Je t'ai dérange peut-être mais vu qu'il n'y avait aucun animaux dans le coin je me suis dit que tu pourrai m'expliquer pourquoi non ?"

Asgel n'était pas très rassuré mais en même temps la curiosité et quelque chose d'autre l'excitait dans cette rencontre. Peut-être était ce cette adrénaline qu'il sentait monté en lui, sensation qu'il n'avait pas eu droit depuis un moment.

Posté comme une statue, immobile sur le pas de son antre, Poslan avait laissé encore une fois, une dernière fois, une chance au gêneur pour décamper pendant qu'il en était encore temps. Si le gars avait eu la bonne idée de laisser tranquille cette statue lugubre, il aurait évité les ennuis, seulement voilà, il tombait dans le panneau et se comportait comme tout bon humanoïde : bêtement car poussé par sa curiosité. Alors puisqu'il en était ainsi... Ce choix ne réjouissait pas plus Poslan que s'il était parti, il y avait des pours et des contres à chaque fois. Puisque le choix était fait, à lui de laisser parler sa nature.

Toujours immobile, il avait regardé l'humanoïde descendre de son arbre et se placer dans son champ de vision, comme si il recherchait ce croisement de regard. Dissimulé sous un pan de sa cape de tissus lourd, le visage pâle de Poslan-humain n'était malheureusement pas réellement visible pour Asgel. La situation avait l'air excitante pour le gêneur, qui prit une grande respiration avant de parler, comme pour calmer sa fougue. Son langage et ses gestes étaient désinvoltes. Il se permettait de le tutoyer, ne se présentait même pas, passait sa main dans sa tignasse comme "un mec cool" et lui posait une question tellement dérisoire... Pourquoi il n'y avait pas d'animaux dans le coin? Avait il les sens aussi bouchés qu'il ne pigeait pas que ce fait découlait de la présence même de Poslan?

Asgel avait semblé prudent au départ, restant loin, sur les branches, en mouvement donc insaisissable, mais là, il commettait 3 erreurs. 1 : il avait cessé de bouger. 2 : il s'était rapproché. 3 : il s'était lui même enlevé un angle de fuite en s'adossant contre un arbre. C'est sur cette dernière erreur que le Drewoor comptait jouer...

SHTACK!

La vitesse. Le meilleur et le plus grand des atouts du Drewoor. Depuis les 150 ans de sa vie terrestre, il avait passé son temps à l'améliorer, se servant de ses pouvoirs pour combattre les lois physiques qui entravaient sa route. C'était son moyen d'attaque préféré, et c'est pour cela que de toute façon Asgel aurait eu du mal à éviter l'assaut si il l'avait envisagé. La lame de Poslan, celle qu'il ne dégainait que rarement, continuait à vibrer doucement sous la force de l'impact, son pommeau se balançant de droite à gauche mollement. La pointe de l'épée, elle, était fichée dans l'arbre sur lequel Asgel était appuyée, solidement plantée, épinglant le gêneur au bois comme un papillon sur une toile. Le tranchant était passé dans la cuisse, juste au dessus du genou droit, perforant le muscle (heureusement sans toucher l'os). A moins d'arriver à déplanter l'arme, Asgel était piégé, épinglé.

Le geste avait été rapide, trop pour être perçu, surtout vu le si peu de distance qui séparait l'arbre de la grotte. Dès sa lame plantée, Poslan avait reculé aussi sec, lachant la poignée de cette épée qui avait connu de meilleurs jours. Si il était amené à la laisser là, ça n'était pas un soucis pour lui, après tout, que faire des possessions matérielles. Il avait mis son poids sur l'arme en attaquant, afin de bien la fixer et avait reculé immédiatement. Encore et toujours son instinct de conservation animal le poussait à préserver ses corps de blessures possibles, sachant qu'on abattait plus facilement un être blessé.

"Les animaux des alentours ont fui car ils ont eu plus de jugeote que toi. C'est moi qui les ai effrayés.

Sa voix humaine, grave et monotone avait enfin fini par se faire entendre, depuis le temps qu'il se taisait. Il devait bien une réponse à l'être qu'il venait de blesser : avoir une lame plantée dans la chair de la cuisse, ça devait être fort désagréable, surtout que tant qu'il y était, Poslan n'envisageait pas de laisser Asgel s'en sortir vivant. Mais chaque chose en son temps : le papillon voulait causer, ils allaient parler un petit peu.

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La réaction ne se fit pas attendre, rapide, sans hésitation et froide. Les intentions étaient devenues clairs et sans équivoque. La situation avait évoluer comme il l'esperait mais le résultat n'était pas ce qu'il y avait de mieux. La lame avait traverser la chair sans aucune difficulté, ce corps avait décidément des faiblesses bien avant il avait appris à ne se soucier que des coups visant des point vitaux car les autres étaient bien superficiels. Maintenant il se retrouvait bien misérable et se maudissait à nouveau d'être aussi faible ainsi agrafer a l'arbre. Souffrant le martyre avec cette arme à travers la jambe chaque mouvement lui arrachait un cri de douleur non retenu ce n'était pas le moment pour les demi mesures et toute façon l'homme savait très bien ce qu'il avait fait Asgel n'avait aucune raison de se cacher pour autant. Il avait vraiment peu de conversation, comme si il n'avait pas compris qu'il était responsable de l'ambiance actuel de la forêt, ce n'était pas facile d'engager le dialogue et le voilà du coup épingler comme un futur tableau de chasse ... Ce qu'il envisageait pour l'instant ne présageait rien de bon mais il n'allait pas se laisser abattre par tant de mauvais point de son côté.

Ce qu'il allait faire n'avait rien d'agréable et en prévision il s'agrippa assez fort a l'arbre faisant sauter par la même occasion un peu d'écorce. De l'autre main il enserra le manche de l'arme, la lame était bien enfoncer dans le tronc avec l'impact mais il n'allait pas s'arrêter pour autant. D'un geste et d'un seul il retira la lame de sa jambe s'arrachant par la même occasion un autre cri de douleur. Il tomba a genou s'appuyant sur l'épée pour ne pas perdre complètement l'équilibre. Sa jambe n'était pas belle à avoir pour le moment et il ne pourrait pas forcer avec quelque temps mais son corps allait faire le reste pour cicatriser, tout ce qu'il fallait c'était du temps. Il s'étonna lui même quand une envie de rire monta en lui et il ne put la réprimer ce devait être les nerfs.

"Hahaha haha ... Hmmm, ainsi c'est ça qu'on ressent quand une lame froide vous traverse la chaire, ce corps laisse encore de belle découverte quand aux sensations. Je suis devenu si peu de choses qu'une arme puisse à ce point faire mal." Il toussa et releva la tête. "Fallait bien que j'engage la conversation, tu penses vraiment que je n'avait pas compris que tu étais responsable, tu empestes la mort bien sur qu'aucune bête n'ai envie d'approcher mais par contre il y a peu de gens ou choses qui savent cacher leur présence comme tu l'as fais et je sais de quoi je parle, la preuve tu ne m'as pas senti arriver avant alors que tu étais déjà là"

Il tenta de se relever mais autre chose le bloqua au sol une colère montante qui lui parcourait l'échine. Il senti des léger craquements dans tout son corps, cette fois ci il n'allait pas pouvoir retenir ou plutôt il en avait moins envie. Il fallait un peu de temps, mais cacher son instinct qui se réveillait allait être difficile par contre la douleur passerait sous le coup de sa blessure.

"Argh ... Sa fait vraiment mal ... Si tu avais voulut ma mort tu ne m'aurais pas épingler de la sorte. Certes c'était une démonstration de force mais il y a autre chose."

Il réprimait légèrement sa transformation ce n'était pas le moment, peut-être allait il lui répondre. En tout cas la douleur surpassait celle de sa jambe qui était devenu bien peu de chose à côté du reste qui se passait en lui. D'autre penser beaucoup moins organiser et réfléchit commençait à émerger et son esprit se troublait d'un mélange peu lucide. Il espérait tenir encore un peu mais tout dépendait de son interlocuteur à présent.

Spoiler:

L'insecte épinglé sur le tronc avait réagit de façon tout à fait normale au début, c'est à dire en souffrant. En plus il n'avait pas l'air enclin à lui refuser le plaisir de le voir souffrir, ses gémissements étaient une mélodie merveilleuse aux oreilles du Drewoor. C'était juste un peu dommage qu'il n'y ait pas plus de peur dans ces cris... Ca aurait été tellement plus beau, un mélange tellement plus riches d'harmoniques... Alors que Poslan envisageait de porter l'estocade, Asgel se mit à bouger, et il semblait avoir assez de force mentale pour un geste fort courageux. Prenant appui sur l'arbre, voila qu'il enserrait le pommeau de l'arme. Et puis... il l'arracha, simplement. Ah ça ne devait pas être agréable...

Il fallait des tripes pour s'agripper ainsi à sa survie. D'autres, plus nombreux, auraient supplié, reléguant leur vie au rang de simple objet fragile dans les mains du Drewoor. Ces pleutres là, le démon les exécutait toujours sans attendre. Il n'y avait pas de place pour des lâches, ils étaient si inintéressants. Mais ce petit homme là... Il avait eu le cran de lutter pour sa survie et ça méritait une petite récompense. Poslan décida d'accorder à l'insecte encore quelques secondes de répit avant de le mettre en charpie. Il lui accordait... Une minute. Top Chrono.

Alors qu'il comptait déjà les secondes, le corps humain du Drewoor eut un mouvement de surprise en entendant ce rire tonitruant qui venait détruire la si belle ambiance macabre qu'il avait créée. Pourquoi riait-il? Trouvait-il cela drôle? Se réjouissait-il de mourir? Quel odieux personnage qui ne respectait pas l'esprit dramatique de la scène... Il gâchait tout!

Citation :

mais par contre il y a peu de gens ou choses qui savent cacher leur présence comme tu l'as fais et je sais de quoi je parle, la preuve tu ne m'as pas senti arriver avant alors que tu étais déjà là

"Parceque tu crois que l'approche d'un insecte tel que toi méritait qu'on s'y intéresse? Tu es si minuscule que je ne vois pas pourquoi ta présence aurait une quelqueconque raison de m'inquiéter. Quelle menace aurais-tu pu être pour moi? Bref, tout ceci n'est que ta propre faute. Tu n'aurais pas troublé mon repos, tu serais encore sur tes jambes... Quand à engager la conversation... Qui te dit que moi, j'en avais envie?... Ne serais-tu pas un peu égoïste?"

La voix de Poslan avait un peu changé. Plus grave, et moins monotone. On pouvait y entendre une pointe d'irritation. Si le plus clair du temps il restait muet, il pouvait aussi passer des heures à s'écouter parler. Là, ce serait court, il en avait assez, il voulait abréger, et quitter cette lumière si désagréable, donc juste un peu de parlotte avant de se dire définitivement au revoir. C'était le rire surtout, plus que les paroles qu'Asgel avait prononcées, qui l'avaient énervé. L'insecte parlait de mort. Si Poslan avait voulu sa mort il ne l'aurait pas épinglé?... Le gêneur connaissait fort peu les démons apparemment. Le Drewoor, lui, en avait côtoyé une bonne quantité qui, si ils avaient voulu la mort d'une personne, auraient été bien moins expéditifs que lui : un démon, un vrai, un certifié, ça aime prendre son temps, terrifier sa victime, ou la faire souffrir le plus longtemps possible. Ils étaient rares les démons miséricordieux qui tuaient vite. Poslan, avec son peu de patience dans cette discipline, comptait parmis les plus "gentils", se contentant de quelques piques seulement après le coup final.

"Tu ne sembles pas très au courant des us et coutumes des démons. Parceque j'en suis un, tu t'en doutes, j'imagine. Un vrai démon ça t'aurais ouvert le ventre et t'aurais fait dévorer tes entrailles, peut être crevé les yeux, ou dépecé vivant, en faisant bien attention que tu restes conscient pendant toute l'opération. Voila ce qu'ils auraient fait si ils avaient voulu ta mort. Une agonie lente et douloureuse, c'est exquis, tu ne trouves pas? Mais voila, tu as eu de la chance de tomber sur moi, d'autres sont plus joueurs. On me l'a souvent répété, je suis trop miséricordieux, c'est mon principal défaut. Même si ton rire est irritant, si il est odieux de rire de sa propre mort, je vais te combler de joie en te permettant de la rejoindre."

Le Drewoor voyait qu'Asgel semblait de plus en plus mal en point. Etrange, il avait l'air de souffrir plus que prévu. Bah, pourquoi y accorder de l'intérêt, ça serait tellement vite fini maintenant. Poslan n'envisageait pas de porter lui même le coup fatal. Ce serait trop d'honneur. Non, il songeait à une meilleure façon, tellement plus "propre" de tuer. Jetant un sort rapide, il changea la nature du sol, des pierres et des racines qui le parcouraient. La perversion de la nature était son point fort, tellement facile... Et tellement rapide. La terre et la roche se changèrent en une sorte de bouillie infâme, une mixture putride indéfinissable, mélange de sable fin et d'un fluide verdâtre. La consistance du fluide était celle de la colle poisseuse qui coule des cadavres. Vaguement liquide, pâteux, il émettait une odeur entêtante d'humus et de moisissure, de quoi retourner un estomac. La piscine ronde de mélange s'était formée juste sous le blessé, bien délimitée d'environ trois mètres de diamètre. Quand à la profondeur... Disons que c'était assez profond pour noyer Asgel. On ne s'enfonçait pas directement dans le mélange, comme des sables mouvants, on y coulait lentement, et plus on se débattait, plus on s'enfonçait.

Le cavalier recula de quelques pas, histoire de s'éloigner de l'odeur. Ce serait la fin pour le gêneur dans quelques minutes tout au plus, moins si il paniquait. Mais avant de retirer son sort et de solidifier à nouveau le sol, il voulait attendre que la dernière bulle d'air ait quitté ses poumons. Pas question de partir en laissant un ouvrage inachevé. Il attendrait... Ou tout du moins essaierait-il d'attendre jusqu'à ce qu'il soit lassé du spectacle.

Prenant appui du mieux qu'il pouvait tandis que la douleur le clouais au sol il releva la tête avec un sourire en coin.

" Et pourquoi te sens tu obliger à te justifier alors, pour ta gouverne je suis encore capable de juger les risques à encourir. Et tu ne ressemble pas à une créature venu d'ici c'est toi qui n'est pas à ta place en ces lieux, pour cause tu rejette la lumière si chaude et si bienveillante. Créature des ténèbres tu es et tu devrais y retourner ... " Il se plia en deux se recroquevillant sur lui. " Pour la conversation je m'en contenterai avec ce que j'ai jusque là ..."

Il ne semblait plus que ça intrigué par Asgel qui souffrait à ses pieds, c'était une bonne chose au moins l'effet de surprise n'en serai que plus important. Il luttait avec ses instincts de toute ses forces c'est pour cela que la transformation était douloureuse il reléguait chaque étape une à une afin qu'en face Poslan ne se rende compte de rien.

"De la chance d'être tomber sur toi ? Tu veux rire j'espère, ma journée n'en serait que mieux si il n'y avait pas eut cet incident. Au moins j'aurais appris d'où tu sors, ainsi donc les démons se baladent impunément et foule la terre ... Mais je ne connais pas ce que tu es, tu semble possédés deux corps distinct. Oui j'ai réfléchit toi et le cheval enfin si il en à été un fut un temps vous bougez trop comme un seul être pour être deux." Il esquissa un autre sourire, ce dernier était plus un sourire satisfait de la part de quelqu'un qui est sure de lui. " Je ne rit pas de mort, ce n'est pas aujourd'hui que cela arrivera. Je trouvais la situation assez drôle car il a fallut que je me retrouve dans cette position pour ressentir la douleur d'une arme dans la chair, ce n'est pas une chose que je connaissais tu sais ..."

Une chose l'interrompit, enfin une odeur puis une sensation. La mort elle-même semblait couler sur la terre et venir le chercher. Une boue infâme c'était former autour de lui et il commençait à s'enfoncer lentement dedans inexorablement. L'étranger ne semblait pas en tout cas indifférent à ce qui se passait, mieux il devait en être responsable. L'étendue de ces capacités était décidément assez impressionnante, il fallait vraiment se méfier de lui. La colère et la rage de vivre le fit s'agiter dans tout les sens accélérant par la même occasion sa descente puis son énergie le quitta d'un coup alors qu'il sombrait dans un coma passager alors que le dernier morceau de son corps rentrait dans la marre. Un petit moment s'écoula lentement tandis que son corps prenait la forme de ses instincts et sa conscience le réveilla rempli d'une nouvelle force, il prit appui sur ses puissantes pattes et ni une ni deux il s'extirpa de la masse grouillante qui le recouvrait pour aller ce poster face à l'homme qui observait la scène. Poslan pouvait trouver devant lui maintenant une bête bien énerver de plus de trois mètres au pelage brun et feu. Tous ses poils se hérissaient sur son dos preuve d'un agacement certain, il montrais les crocs et un long grognement sourd et puissant se faisait entendre. Dans sa tête Asgel ne savait pas quoi envisager pour la suite mais la colère l'avait gagner en partie il n'allait pas se laisser faire comme cela.

Poslan avait regardé son interlocuteur malheureux doucement s'enfoncer dans la boue infâme qu'il avait lui même créée. C'était assez immonde comme mort quand même... Il l'avait cherché. Alors que les derniers cheveux de sa victime disparaissaient sous le niveau du sol, Poslan émit un petit bruit de mépris avant de réfléchir à ce que le mort / bientôt mort avait dit. Oui, il était une créature des ténèbres. Mais dire qu'il devait y retourner... Il en avait eu de bonnes le garçon, il y était présentement, dans les ténèbres, avant qu'il le dérange! Ca vient vous embêter et ensuite ça se plaint... Décidemment, ces créatures... Le Drewoor n'avait pas vraiment réussi à analyser ce qu'était le gêneur en réalité. Peut être un mélange quelconque, allez savoir. Les appétits sexuels des parents créaient parfois de drôles de produits. Lui même en était la preuve.

D'autres paroles le firent songer. Ce petit impudent semblait ne pas connaître les démons, puisqu'il l'avait approché ainsi. En plus, il l'avait avoué lui même en dévoilant son étonnement quand à la présence de démons que terre. Mais pourtant, il avait pu, au grand étonnement de Poslan, se rendre compte que le cavalier n'en était pas vraiment un, émettant même l'hypothèse qu'il ne s'agissait que d'un seul être... Allons bon! Parmi la faune des Enfers, il n'y en avait pas beaucoup qui étaient capables de reconnaître les Drewoor avec leurs corps désolidarisés. Nombreux étaient ceux qui n'en avaient même jamais entendu parler, même si plusieurs chevalier démoniaques étaient de cette race. Alors qu'un vulgaire moustique en son genre le sente... C'était troublant. Pourtant il ne s'était pas comporté différemment d'habitude. Peut être un peu plus vif parceque plus énervé... En plus il avait dit ne pas connaître la blessure d'une lame. Ne pas connaître les blessures... Quel étrange personnage, dans quel monde vivait-il.

Poslan était encore en train de songer à celui qu'il croyait déjà noyé lorsque son instinct lui intima de reculer. Etre mi-animal mi-homme, il prenait toujours très en considération ses instincts primaires. Il sut que son feeling avait encore vu juste lorsqu'il baissa les yeux vers la boue. Peut être étais-ce les vrombissements venus du sol, ou peut être le fait que le niveau de liquide de la marre se mette à monter, puis à déborder sous l'influence du corps qui se dilatait en dessous, en tout cas quelquechose clochait visiblement. Il aurait été à moitié loup, à moitié tigre ou lion, peut être aurait il eu plus de courage, mais être mi-cheval lui laissait toujours le message impérieux que la prudence est mère de vertu. Pas question de jouer les casse-cou! Il recula prestement, le duo cavalier cheval bondissant en arrière de quelques mètres.

Ce fut une excellente idée que de décamper ainsi, puisqu'une énorme masse venait de sortir de la marre, éclaboussant de la boue putride de partout (si il était resté, il aurait été bien trop près à son goût). La chose qui était sortie mesurait plus de trois mètres (leurs regards arrivaient à hauteur ainsi, du moins son regard humain), et on discernait sous la couche de vase un pelage dense et hérissé, de couleur brune. La bête avait des pattes griffues et des crocs bien trop longs et visibles au goût du Drewoor. Poslan n'était pas un combattant, par goût et par nature, lui il tuait de façon fourbe, fulgurante, pas en contact en face à face. Avoir cette créature devant ses yeux ne lui plaisait pas du tout. Le grondement qui venait de la gorge du loup immense résonna dans la forêt alors que le drewoor se demandait pourquoi il n'avait pas attaqué tout de suite. C'était idiot de la part du loup de renoncer ainsi à l'effet de surprise.

D'ailleurs en parlant de temps de latence... Ce laps de temps laissa à Poslan le loisir d'analyser la situation et de tirer les conclusions qui s'imposaient : un loup-garou! Ah ça c'était sa chance! La race maudite, honnie par les hommes pour sa brutalité, se retrouvait devant lui sous la forme d'un de ses plus beaux représentants. Quel beau monstre! Tout s'éclaira : voilà pourquoi il lui avait semblé entendre des craquements à un moment donné. Et il avait aussi trouvé étrange qu'un homme souffre autant d'une blessure à la jambe. Un sourire fendit son visage d'homme, caché par la cape, alors que le cheval effectuait un rictus qui semblait moqueur.

Un brouillard tournoyant l'enveloppa, le dissimulant aux rayons du soleil maudit. Il prit soin de faire souffler autour de lui un vent glacé qui fouettait la peau en longues langues brûlantes. Il n'était pas sensible à ce genre de température, et avait tellement l'habitude de sa propre froideur. En une ou deux secondes, il la forme noire et tourbillonnante s'élançait à travers les troncs, frôlant les écorces qui se couvraient de givre. Oui, il décampait. Poslan, chevalier démoniaque, laissait le champ libre au loup garou renonçant à la confrontation directe. Parceque ce qu'il avait découvert le réjouissait encore plus que s'il avait étripé le gêneur. Il s'arrêta au bout d'une vingtaine de mètres, toujours protégé de la lumière par la brume dense. Quelques ricanements stridents sortirent de sa gorge. On aurait vraiment dit qu'il était mort de rire.

"C'est moi le démon?"

Sa voix s'amplifia, se distordit au point de n'avoir plus l'air humain. Elle était vibrante, grinçante, et les syllabes claquaient. Avec la puissance de sa phrase, on devait l'entendre loin à la ronde.

"MAIS TOI AUSSI TU ES UN MONSTRE!!"

La brume disparut trop vite pour qu'on la suive. Injoignable, inatteignable, Poslan était en sécurité. Néanmoins sa curiosité avait été piquée au vif. Oh, il ne lacherait pas Asgel comme ça! De loin, à distance, mettant à profit ses sens et ses pouvoirs, il comptait suivre le loup. Ca prendrait le temps qu'il faudrait, mais il voulait voir où il allait se rendre. Avait il une antre? De la famille? Ou bien logeait il dans la cité de ces immondes Elementalistes? Et dans ce cas là, pourquoi n'avait il pas utilisé ses pouvoirs? Et les mages savaient ils qu'ils avaient dans leur cité un monstre sanguinaire qui pouvait virer berserk en cas de soucis? Trop de questions. Mais les réponses viendraient bien assez tôt...

Spoiler:

Il n'avait pas voulut attaque, il n'était pas là pour se battre, pas maintenant en tout cas. C'était plus une façon de faire comprendre qu'il ne fallait pas le chercher plutôt qu'un véritable défi en bonne et due forme. Un petit moment d'hésitation s'installe entre les deux tandis que lui se retrouvait haletant, le changement de corps n'était pas de tout repos. D'un coup un vent glacial se mit à tournoyer autour du démon assez fort pour le couvrir entièrement d'une brume noirâtre et épaisse pour le cacher du soleil et à sa vue. Puis d'un coup et d'un seul il repartit loin en arrière gelant la verdure sur son passage et ses paroles résonnèrent dans le vent et comme un coup de poignard en plein cœur elles affectèrent Asgel. Regardant ses mains devenu des pattes velues et assorti de griffes, oui il était un monstre mais on ne présidait pas toujours à sa propre destinée. Déjà par sa propre nature au sein de son peuple il pouvait être considérer comme un monstre, il n'avait plus rien d'un Roïngeuiln-elkmatoris. Son autre changement et son entrée dans le peuple des loup-garous il ne l'avait pas choisit non plus, on lui avait offert une seconde chance même si tous dans sa meute était d'accord, la lycanthropie était une malédiction à leurs yeux mais il fallait vivre en accord avec et accepter cette part du loup en eux. Tout cela pour dire oui il était un monstre il en était conscient, il était une chose qu'il devait cacher au yeux du monde pour éviter la peur et la haine comme ce démon qui venait de s'enfuir. Affecté par ces paroles il s'ébroua un instant pour tenter de chasser ces idées noirs. Du profond de la forêt on put entendre un loup hurler à la lune et c'était bien surprenant en pleine après-midi.
Asgel s'enfuit dans la direction opposé puisant dans toute sa colère, sa frustration et sa tristesse pour courir aussi vite que possible comme si sa vie en dépendait. Il n'avait qu'une idée, courir jusqu'à épuisement et oublier en tombant de fatigue quand il n'aurait plus de souffle. Il c'était fait un ennemi et son ennemi connaissait tout de lui, il devait faire attention à présent car surement il s'en jouerait de lui maintenant qu'il connaissait son terrible secret.

[FIN]