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| | Page Cornée
Nombre de messages : 328 Âge : 92 Race : Esprit du Forum Poste : Celui qui dirige vos existences Magie Contrôlée : La p'tite souris Feuille de personnagePuissance: (1000/1000) | |
| Sam 23 Jan 2010 - 17:11 | |
| Je te vois venir, lecteur. J'entends tes pensées comme si tu les disais à voix haute, le son de ton gosier comme une souffrance à mes oreilles fragiles. Je t'entends. Je t'imagine, presque, ta silhouette, la ligne de ta mâchoire, l'étoile de normalité dans tes yeux. Nous savons toi et moi que dans les veines de la terre coule une magie plus ancienne même que toute créature la foulant, datant des âges premiers... Une magie, et une poésie, naturellement. Cette même poésie transporte la brûlure dans le corps des femmes, qui, seules, y sont ouvertes...
Non, ne rit pas. Tu le sais. Les histoires n'ont-elles jamais, de tout temps, été histoire de femmes ? Ah, tu vois. Toi et moi en connaissons de belles, d'ailleurs. Des femmes comme des histoires. Toi comme moi connaissons aussi des hommes qui se sont essayés à cette perte caractéristique de la poésie des veines, au parfum de la magie de la terre, le goût de l'ancestral... D'ailleurs, nous parlons ici de l'un de ceux là. Et oui.
Il sommeil des choses étranges dans la pierre. Des sons, des sentiments, des êtres. Certain s'y retrouve par mégarde, d'autre par volonté et, plus rare encore, une partie contre leur gré. Ce que celui-ci faisait dans la pierre ? Ah... Mais tu le lui demanderas, tiens, cela fera une bonne question...
*** C'était la nuit, bien que la nuit, ici, fut toujours présente, maîtresse, camériste fidèle qui, toujours, s'attache au chevet d'un malade aimé. On pouvait entre chanter les étoiles ou battre le coeur des arbres, tellement le silence qui régnait était de plomb, lourd, mais coulant, en fusion, déchirant et brûlant les chairs, son parfum de sel pénétrant, envoûtant, promettant l'absolution, le néant...
Il bougea dans son sommeil.
Ses cheveux étaient du noir parfait du ciel, un ciel sans nuage, sans lune, seulement brodé d'étoiles. Sa peau, plus blanche encore que le lait renversé. Il semblait mort, et seules les mouvements de ses yeux sous les voiles diaphanes de ses prunelles étaient la preuve que seul les rêves l'habitaient. Une goutte de sueur perla à son front, venant s'écraser le sol, ou le plafond.
Ici, il n'y avait ni haut, ni bas, ni dedans, seulement l'être et le temps, et ce dernier coulait plus vite que le sable, tout aussi immatériel... Il était, donc, et cela était déjà pas mal.
Loin au dessus, sur le sol piqué d'herbe, une brindille craqua, traîtresse coupable de la présence de vie, d'une vie. Car près d'ici, il n'y avait rien, rien que l'herbe, les arbres, le ciel et le silence, sous les brasiers d'étoiles aveugles. Il fallait vouloir venir, ou succomber à l'attraction du mal, pour parvenir ici, et une fois en ces lieux, il fallait un miracle pour vous sauver... Tout n'était qu'Artifices, mensonges, promesses de succubes, sourires de fées...
Ce que cette âme faisait ici (peut-être toi, lecteur ?), cela ne concernait qu'elle. Peut-être s'était elle laissé allée à l'attraction, ou peut-être pas. Peut-être avait-elle entendu les rêves du dormeur de nulle-part, ou peut-être pas.
La brindille, donc, craqua. Il trébucha, se rattrapa à une pierre, activa la magie.
Une magie ancienne, naturellement, comme la poésie, pétrie de runes, de glyphes, de sortilèges... Une magie comme on les aime, aux arcanes sombres, perdues, oubliées, effrayantes. La roche luisit, pulsante, d'un bleu sombre, mât. La lumière se fit dans le ciel, un soleil à portée de main. La lueur se rétracta sur elle-même et, juste avant de mourir dévorée par elle-même, accoucha de la vie. Le Dormeur, cheveux noirs, peau blanche, chut sur le sol, délivré... |
| | | Svada Nir Nombre de messages : 95 Âge : 49 Race : Hybride Araignée (Veuve Noire) Poste : Tuteur Élémentaire Magie Contrôlée : Terre Feuille de personnagePuissance: (700/1000) | |
| Dim 31 Jan 2010 - 20:21 | |
| Et la brindille craqua.
Comme éveillée d'un songe brumeux, Svada sembla retrouver la mesure du temps. Que faisait-elle ici ? Et qu'était cet "ici" d'abord ? Après celle du temps, la mesure de l'espace vint, et avec elle, un grand nombre de questions. En tant que narrateur objectif et extérieur, je ne peux laisser un lecteur dans l'incompréhension, cependant, l'araignée elle, y était plongée. Ce n'était qu'une simple patrouille routinière, agrémentée d'une petite chasse pour se nourrir. Rien de plus, rien de moins. Son banal quotidien sans intérêt aucun, dont elle oubliait parfois jusqu'au but. Sa ronde l'avait amenée jusqu'à l'orée de la forêt, voir plus loin encore. Et, alors que le crépuscule était déjà avancé, l'instinct, le flair, le sixième sens animal, appelez cela comme vous voudrez, prit le dessus. Elle s'enfonça plus loin encore dans la forêt, jusqu'à perdre la totale maitrise du temps qui passait. Araignée elle était, araignée qui chassait.
Alors que l'insecte décapitait goulûment un pauvre lapin entre ses mandibules buccales, il sentit ... quelque chose. Sombre, ancien, profond. Son cerveau d'insecte ne parvenait qu'à saisir des impressions, floues et inexactes, sur ce quelque chose. Ses globes noirs scrutaient l'obscurité en quête de solution à cette énigme. Ses mandibules s'agitèrent et les poils sensoriels de ses pattes se dressèrent. Un frisson parcourut son échine. Envoûtée, hypnotisée. Comme pris dans les charmes d'un papillon. Sauf que d'habitude, c'était bien l'araignée qui mangeait le magnifique insecte, et pas l'inverse. A la fois révulsée par cette soumission, et attirée par cette impression, l'hybride continua de cheminer entre les arbres, jusqu'à entrer dans l'Artifice, domaine démoniaque.
En reprenant conscience, elle ne comprit rien. Elle regarda à droite, à gauche, et ne vit qu'une épaisse forêt brumeuse, qui somme toute, ne l'attirait pas plus que ça. En vérité, elle laissait souvent ses instincts d'insectes reprendre le dessus, mais là... elle sentait qu'il y avait quelque chose de diffèrent. Comme si quelque chose s'était éteint en elle et autour d'elle. Mais dans le fond, elle s'en fichait pas mal, des questions philosophiques, et la seule chose qui l'intéresserait vraiment, c'était de savoir où elle pouvait bien se trouver, nom d'un elfe argenté ! Dans une forêt ok. Mais... bizarrement, ses sens arachnoïdes étaient totalement désorientés. Il n'y avait ni air, ni son, ni vision sur lesquels elle aurait pu s'appuyer pour choisir un chemin, et sa vue, qui était déjà plutôt restreinte, l'était d'autant plus avec cette brume persistante. Un véritable calvaire.
Mais soudain, un bruissement, un souffle, un son atténué. Quelque chose encore, mais diffèrent. Sans réfléchir, elle se dirigea approximativement dans la direction de ce son. De toute façon, elle ne pouvait pas franchement faire grand chose d'autre, au milieu de ce rien-du-tout comme elle le pensait. Au bout de quelques sauts d'araignées, elle se retrouva perdue encore, car même en avançant dans la direction d'un son, on n'était jamais sûre de tomber sur son déclencheur. Mais elle sentait maintenant, une odeur. Même si, niveau flair, elle ne valait pas grand chose, dans ce rien-du-tout, elle aurait pu retrouver une aiguille ! Elle changea un peu de direction, et suivit ce sens-là, l'odorat.
Et elle se retrouva pile sur l'origine de l'odeur, mais devinez quoi ? Et bien, elle était certaine d'être au bon endroit, et je le confirme, mais elle avait beau regarder tout autour d'elle : rien, nada. Bien sûr, vous, vous avez déjà compris, mais une araignée, c'est parfois un peu lent à la détente. Et ce n'était qu'en butant sur quelque chose de dur et mou à la fois -en l'occurrence un bras- qu'elle comprit que l'origine de l'odeur était sous elle. Elle regarda donc par terre, et en effet, il y avait bien quelque chose... Un corps. Pâle, très pâle. Vu la couleur, Svada ne réfléchit même pas : le gars était mort. Malheureusement pour elle, ça ne l'aidait pas pour rentrer à Elament. Pire encore, elle devrait aussi ramener le corps ! Quelle plaie... Oui, même si elle était fainéante, un peu lente sur les bords, pessimiste et pas toujours sympathique, Svada avait quelque chose que l'on appelait devoir. Et elle devait ramener les "personnes tombées au combat" jusqu'à la Cité.
Pour vérifier sa première impression, l'hybride se baissa et effleura le front de l'homme : gelé. Pas de doute, un cadavre. Elle soupira en se demandant comment elle pourrait bien le mettre sur son dos. Ses petits bras frêles ne pourraient pas le porter... Elle soupira.
" Toi vraiment, tu tombes mal... " |
| | | Clad Nombre de messages : 1749 Âge : 235 Race : ange noir Poste : Barman de la chope hurlante Magie Contrôlée : air...souffle de paix et de destruction a la fois ... Feuille de personnagePuissance: (777/1000) | |
| Mer 3 Fév 2010 - 18:53 | |
| La forêt de Darke… Comment avait il bien pu échouer ici ? ce corps pathétique que l’on penserais sans vie au premier abord n’aurait pas été dans un état plus pitoyable s’il avait été catapulté de la cité jusqu’ici. Le nombre de ces os encore entier devait se compter sur les doigts d’une de ces mains à en juger par la douleur qui le traversait. L’affrontement avait été plus violent que prévu, et les conséquences pour son corps avait été déplorable pour ne pas dire catastrophique. Il ne devait sa survie qu’à la nuit qui était tombée durant son combat, glissant en contrebas d’une colline, il c’était finalement échoué dans ce tas de feuilles mortes après avoir roulé sur lui-même entre les arbres.
Incapable de se relever, encore sonné d’avoir perdu autant de sang, il c’était évanoui sans un bruit dans la pénombre de la forêt laissant derrière lui son assaillant. Lui qui avait d’abord été étudiant, puis mercenaire et finalement défenseur assagit de la cité, allait connaitre une fin des plus misérable, oublié de tous, perdu dans la forêt. D’abord c’était son corps qui avait lâché en premier, maintenant c’était son esprit qui s’en allait… Il revoyait d’abord l’école ou il avait fait ces débuts… Puis Lya la femme qui lui avait donné une fille, mais aussi ces amis, ces frères d’armes, ces professeurs… Curieusement sa dernière pensée fut pour un chasseur de prime aux allures de fauves qui avait saccagé son bar et pour une élémentaliste maîtrisant parfaitement son don de la glace… Ce fût la dernière image qui le traversa…
Le spectre de la mort avait déjà commencé a le serrer dans ses bras quand il revint à lui. A moitié conscient et souffrant le martyr a cause de ces blessures, il ne parvint qu’a déplier son index qui tenait encore fermement son arme redevenue simple dague noire.
« Quelque chose… Approche… »
Ces yeux se fermèrent sur cette pensée, il s’en allait vers le néant alors que son corps venait d’être retrouvée par une étrange créature qu’il n’avait encore jamais vue à Elament. Qu’adviendrait-il de lui ? Personne ne pouvait le dire, lui encore moins que quiconque. |
| | | Svada Nir Nombre de messages : 95 Âge : 49 Race : Hybride Araignée (Veuve Noire) Poste : Tuteur Élémentaire Magie Contrôlée : Terre Feuille de personnagePuissance: (700/1000) | |
| Mer 3 Fév 2010 - 22:12 | |
| Ah.... ouais. Finalement, ce n'était pas un cadavre. Il avait bougé, son index, et avait faiblement battu des paupières... D'ailleurs, il tenait une dague dans sa main. Et maintenant qu'elle y regardait de plus près, il était évident que cet homme était gravement blessé. Ses vêtements, ou ce qu'il en restait, étaient tachés de sang séché, rêche et sombre. Maintenant au moins, elle avait une idée de ce qu'elle devait faire : n'importe quel être conscient devait secourir ses semblables, non ? Certes, parfois, Svada doutait que tout le monde pensait ainsi. Même s'il s'agissait du plus basique code moral, certains semblaient en être dénués. Le sens du devoir n'était pas franchement la qualité la plus remarquable chez l'hybride, mais elle ne pouvait pas laisser ce blessé ici. Conclusion, elle devait l'emmener.
Mais voilà que se posait un problème épineux : l'araignée n'avait strictement aucune idée du comment elle était arrivée ici. Alors en sortir... Et vraiment, il n'y avait rien ici pour la guider. La brume masquait tout, elle pouvait tout juste distinguer les arbres autour d'elle. Un calvaire donc. Elle se redressa, et se résolut à trouver une solution. Déjà, elle ne voulait pas passer la nuit ici, et puis bon, il y avait cet homme à soigner. En vérité, en tant que Terra, elle avait eu quelques cours sur les plantes plus ou moins apaisante, mais ce n'était pas sa matière favorite. Bon d'accord, elle n'avait rien retenu, et était donc totalement inutile dans ce cas. Elle connaissait tout de même les bases de la médecine d'Elament : ne pas trop bouger un blessé... Comment faire pour le déplacer alors ? Idée lumineuse : Svada se mit à tisser, en utilisant la toile qui sortait du bout de son abdomen, une sorte de civière, qui ressemblait à une alcôve ou à un cocon, ouvert vers l'extérieur, mais avec des rebords relevés, afin d'empêcher le corps de glisser.
Avec sa technique et toutes ses pattes, elle ne mit que quelques minutes pour réaliser cet outil pratique. Bon, comment le mettre dedans ? La gardienne invoqua son pouvoir. Elle sentit l'étincelle divine couler dans son corps et faire réagir la terre et les plantes. Des lianes nombreuses et compactes, poussèrent sous l'homme afin de le soulever et de le déposer dans l'alcôve. Elle laissa le pouvoir s'évanouir et les plantes repartirent sous terre et redevenir graines. Un problème de résolu, ne restait plus qu'à trouver vers où aller pour retourner à Elament. Si elle avait pu, elle aurait plissé les yeux. Au lieu de cela, elle leva la tête en soupirant, comme espérant un cadeau tombé du ciel... Mais, alors qu'elle regardait le ciel justement, elle se rendit que la brume était très terrestre, et ne montait pas dans les hauteurs. Elle s'adressa à l'inconnu inconscient, juste pour parler à elle-même en fait.
" Attends voir... Je crois qu'on va sortir d'ici finalement. "
Elle entreprit de grimper sur l'arbre au tronc le plus large, sur sa droite, en utilisant ses pattes habilement. Elle n'avait aucun mal à escalader, et on aurait presque dit qu'elle montait sur un escalier... de branches. Une fois arrivée le plus haut que le lui permettaient les branches, elle balaya l'horizon de ses grands yeux noirs. Elle pouvait voir la tour de Tyios au loin... à l'Est. Donc, elle était au Sud d'Elament. Il fallait qu'elle avance vers le Nord, toujours le Nord, pour arriver à la rivière qui longeait la Cité. Elle descendit de l'arbre, et tenta de se rappeler où était le Nord déjà. C'était pas un truc avec de la mousse ? Ah si, normalement, il y a de la mousse sur les arbres du côté du Nord... Un rapide coup d'œil sur les arbres alentours lui permit de déterminer approximativement cette direction.
Elle attrapa le fil qui pendait au bout de la civière, du côté de la tête du blessé, et entreprit de trainer le corps derrière elle. Vous trouvez ça ridicule ? Mais franchement, comme aurait-elle pu faire autrement ? Son dos n'était pas assez large et plat pour le porter, elle n'avait pas franchement le choix. Ainsi, elle devait essayer d'éviter les rochers qui pourraient heurter son crâne. Pourtant, elle avançait plutôt vite. En même temps, elle était habituée à trainer ce genre de sacs, sauf que d'habitude, elle en prend moins soin, puisque les lapins sont déjà morts... Elle jeta un coup d'oeil à ce blessé. Heureusement, la blessure ne saignait plus, et elle ne pouvait pas faire grand chose pour lui. A part parler, tout en marchant, marchant, marchant.
" Qu'est ce qui a bien pu lui arriver ? J'espère qu'il ne va pas mourir sur le chemin... Je me demande qui il est... Et ce qu'il fait ici... Raaah j'aimerais vraiment qu'il se réveille un jour... "
Oui oui, elle se parlait à elle-même, mais c'était surtout pour combler le silence profond de la forêt. |
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